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& le bonheur de leurs Peuples, on enfin quelque Ouvrage uniquement confacré aux Mufes & au Génie, avec quelle confiance n'en ferionsnous pas l'hommage à un Prince que la France a vû avec autant d'inquiétude que d'admiration braver les périls de la Guerre, & s'attendrir Jur le fort de fes victimes; à un Prince dont le caractère propre eft l'amour de l'humanité; à un Prince qui ne connoit rien de plus délicieux que de remplir fon ame de connoiffances utiles, qui renonce fouvent aux amusemens d'une Cour brillante, pour se livrer à l'étude des Lettres ?`

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aux Cefar, aux Titus, aux Trajan, aux Marc-Aurèle. Le grand homme eft bien au deffous du heros Chrétien. Nous avons donc à Vous offrir; MONSEIGNEUR, quelque chofe de plus grand, de plus noble, & de plus digne de Vous. C'est la défenfe d'une Religion dont Vous connoiffez Pexcellence, que Vous aimez avec tendreffe, que Vous pratiquez avec zèle, d'une Religion qui affermit, qui honore les Thrones, qui Yeule apprend aux Rois à bien gouVerner les hommes, qui feule apprend aux hommes à chérir à respecter les Rois; c'est la défense de cette Religion contre les Auteurs impies, contre ces Efprits orgueilleux & pervers qui ne voudroient dans l'Univers ni Sceptres ni Autels, qui fupportent impatiemment

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toute efpèce d'Autorité, dont les pernicieux principes ménagés avec art & débités avec audace, portent avec eux le germe de la licence & de l'anarchie.

Puiffe cet Ouvrage, MONSEIGNEUR, mériter la protection d'un Prince dont les exemples font plus d'honneur à la Religion que tous les Ecrits de fes Apologiftes.

Nous fommes avec un très-profond respect,

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PROSPECTUS.

Left trifte que dans un fiècle où tout

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vains qui ne font que frivoles, foient encore les moins méprifables. L'impiété eft devenue l'étiquette du bel efprit. Il femble que la fimplicité de la Foi dégrade le génie, & que l'on ne puiffe pas être grand homme fans être habile dans l'art de blafphémer. Auffi voit-on l'incrédulité fe reproduire fous toutes les formes. Politiques, Phyficiens, Métaphyficiens, Moraliftes, Poëtes, Auteurs de Romans, Auteurs de Lettres Philofophiques ou hiftoriques, férieufes ou badines, Differtateurs, Compilateurs, Faifeurs de Dictionnaires, tous fe préfentent au combat contre la Religion, tous le décernent infolemment le triomphe. Mais quoi ! la Religion comptera-t-elle autant d'ennemis que l'Empire des Lettres a de Citoyens? Et tandis que les uns fe feront un mérite de l'infulter, d'autres n'oferont-ils faire profeffion de la défendre? C'est un emploi dont nous nous chargeons avec autant de joie que de

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confiance. Il nous fera facile de prouver que la chicane & l'impofture, appuyées le plus fouvent fur une vafte & profonde ignorance, font les feules batteries qu'on élève contre la vérité du Chriftianisme.

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Nos premiéres vues fe porteront fur le Pyrrhonifme, & fpécialement fur celui de Bayle. Nous espérons démontrer que cet Ecrivain fi célèbre, l'idole de la nation incrédule eft prefque toujours, fur-tout en matière de Religion, un Métaphyficien fans principes, Logicien fans jufteffe, un Critique fans jugement, un Compilateur fans probité. Nous ferons voir que fes ouvrages ne font qu'un compofé monftrueux de Chrif tianifme & d'irréligion, de pudeur & de lubricité, de fageffe & de folie. De Bayle nous pafferons fucceffivement à tous les Incrédules modernes.

Deux raisons nous engagent à donner cet Ouvrage par cahiers.

Premièrement nous fommes bien-aifes

que tous les Ennemis de la Religion fçachent que nous leur déclarons une guerre ouverte & éternelle ; que nous ne cefferons de les attendre de pied ferme; & que nous ne manquerons pas

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