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ceux qui ont écrit sur l'ancienne province du Comté de Bourgogne.

Si plusieurs d'entre eux se sont accordés pour faire à Dôle les honneurs de cette ville antique, d'autres ont assigné une toute autre position à cette cité séquanoise.

LA MARTINIERF, grand Dict. géographique, 1740, ad verb., la met dans LA BELGIQUE; et RICCIOLI, le P. DUNOD, Découv. de la ville d'Antre, 1709, t. 2, pag. 260, entre la BOURGOGNE et la SUISSE.

ORTELIUS, Thesaur. geograph., 1613, ad verb., et FERRARIUS, Lexic. geographic. 1657, ad verb., LazIUS, placent cette ville à THALEMBERG, RHENANUS, ibid., à TACHSFELDEN; VILLANOVA, ibid., à HASSEMBURG, position qu'a adopté Michel SERVET, Ed. de ProLÉMÉE, 1553, ad loc.

que

Le P. MONNET, Découvert. de la ville 'd'Antre. Loc. cit., écrit Дібаттю étoit située à PONTARLIER; DANVILLE, Notice, des Gaules, 1760, pag. 268, à CORRE; CHEVALIER, Mém. hist. sur Poligny, t. 1, p. 70, à MUTIGNEY; DUNOD, Hist. des Séquanois, tom. I, p. 104 (Découv. de la ville d'Antre tom. 2, pag. 161), à ANNOIRE; le P. RoMAIN JOLY, Mém. MSS. de l'Académie de Besançon, à VERDUN SUR DOUBS; M. PERRECIOT, ibid., et d'autres, Mém. de la Société litt. de Vesoul, t. I, pag. 197, à DAMMARTIN.

MERCATOR, Atlas-minor., 1621, ad verb., et MERULA, Cosmographie générale; GOLLUT, Mém. de la Républ. séquanoise, fol. 201, et FODERÉ, Recherch. des Antiq. de Dôle; le P. DUNOD, Découv. de la ville d'Antre, part. 2, chap. 5, diss. 5, et D. MARTIN, Hist. des Gaules, vol. 2, et Dict. géogr., ad verb.; NORMANT, Diss. sur l'Antiq. de Dôle, 17++, pag. 18 et 36, et LAMPINET (1), Bibl. hist., tom. I n. 262; BULLET, Mém. sur la langue celtiq., tom. I, pag. 159, et BERGIER, Mém. Mss. de l'Acad. de Besançon, assignent sa position. à DÔLE.

Michel-Antoine BAUDRAND, Géograph., 1682, ad verb., avoue simplement quid sit hodie non constat; D. BoUQUET, Rec. des Hist. de Fr., t. I, p. 79, confesse, quo in loco situm fuerit hoc oppidum ignoratur; le Professeur DUNOD, Hist. des Séq., t. I, pag. 104, doute même si jamais elle a existé.

Parmi ceux de ces écrivains qui ont donné la raison de leur opinion sur le placement de cette ville, nous remarquerons le Jésuite DUNOD, Découv. de la ville d'Antre, loc.

(1) Nous ne connoissons de cette Dissertation que son objet et sa conclusion annoncés, selon la Bibl. hist. ed. de M. FONTETTE, MSS., N.° 262; elle étoit entre les mains des descendans de l'auteur.

cit., qui fonde son avis sur ce dilemme singulier Dôle est une ville ancienne; cela se prouve par les beaux restes d'antiquités qu'on a découverts en fouillant le sol de cette ville et de ses environs; or, Adarrior n'est ni Vesuntio, ni Aventicum, ni Equestris; donc il ne peut être que Dôle.

M. de FONTETTE, Bibl. hist. de France t. I, p. 24, observe avec plusieurs savans au sujet des discussions sur la découverte de la ville d'Antre, que jamais on n'a soutenu une mauvaise cause avec plus d'esprit; mais il faut de plus convenir ici que jamais ce ne fut moins le cas d'applaudir à la logique du R. P.

Son Neveu, (Histoire des Séquanois, tome I, page 104), prétend que le mot est altéré par les copistes, que sur plusieurs exemplaires de Ptolémée, par lui consultés on lit Oußovrov, Besançon; mais, lui observent très bien MM. NORMANT et CHEVALIER, Diss. sur l'Antiq. de Dôle, loc. cit., en ce cas, Besançon se trouveroit donc nommé deux fois de suite l'une après l'autre, ce qui seroit ridicule; il seroit désigné par une longitude et une latitude différentes, ce qui n'est pas admissible.

Tout en combattant la leçon d'Ouißortov, M. CHEVALIER, Mémoire historique sur

Poligny, tome 1, page 70, en adopte une du même genre, celle d'OUTTATION, qu'il dit se rencontrer sur quelques exemplaires, pour en tirer une induction par le rapprochement des mots Ouration et Moustigney; on sent assez combien cette manière de forcer les étymologies et les syllabes peut prêter à l'arbitraire, et le peu de fonds qu'on doit faire sur de semblables conjectures.

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NORMANT, (Diss. sur l'Antiq. de Dôle, 1744. pag. 18 et 36) veut que Amagetobria (2), Pons Dubis (3), (pour un peu il auroit dit aussi Crusinie dont il laisse à deviner la position) et Dôle, soyent une seule et même ville, et qu'elles se soyent succédées les unes aux autres : à une telle assertion, on est sans doute dispensé de répondre il conclud de ce que Dôle est situé entre le midi et le couchant de Besançon, que c'est la ville nommée par Ptolemée; mais combien d'autres lieux se trouvent entre le sud et l'ouest de cette métropole de la grande Séquanoise? Dôle, ajoute-t-il, recèle des restes

(2) Dans une Dissertation insérée N.° XI des Mém. de l'Acad. Celt., nous avons prouvé qu'Amagétobria ne pouvoit être placé ailleurs qu'à Pontailler sur Saône.

(3) Nous avons assigné, dans un Mémoire particulier, la position de Pons-Dubis et de Crusinie.

d'antiquités (4); mais combien d'autres lieux n'en renferment-ils pas que le hasard seul peut faire découvrir.

DANVILLE, Notice des Gaules, 1760, loc. cit., pag. 268, dit : « on ne peut former que

des conjectures sur un lieu qui n'est connu « d'ailleurs par aucune circonstance, et qui « est ignoré spécialement dans les itinéraires... << Il a existé une ancienne ville vers les Vosges...

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(4) Je possède une petite statue d'Hercule en bronze, trouvée il y a six ans dans des vignes auprès de Dôle: elle est d'un décimètre de hauteur, adossée à une colonne de cuivre carrée d'un centimètre de dimension, et paroît avoir servi à l'ornement de quelque meuble. L'Hercule est absolument nu, les cheveux très-épais rabattus sur le front, la barbe épaisse descendant sur la poitrine, le bras droit levé tient en l'air une massue qu'il porte au dessus de sa tête; un serpent s'eńtortille en grimpant le long de la jambe et de la cuisse gauche. L'autre bras, malheureusement cassé au coude, est dans une position telle, qu'on doit croire que la main gauche est destinée à le débarrasser de ce serpent; peut-être l'a-t-elle déja saisi, et la massue est levée pour l'assommer: ce qui le feroit croire, c'est que le regard d'Hercule, est tourné sur le serpent. Les épaules seulement sont adossées à la colonne de cuivre; de sorte qu'on voit détachés les contours des jambes, des cuisses et des reins. Cette petite statue conserve la teinte antique; je l'ai moi-même dégagée du massif de terre jaunâtre qui la renfermoit, et qui faisoit, pour ainsi dire, corps avec le métal.

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