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Allen, allomes, alomes, alons

Allons.

Alon-nient,

Allons-nous-en.

Subjonctif présent.

Jo aaille, je alge,

J'aille.

Aillet, alge, alt, au, auge, aut,

Il aille.

Aillienz,

Nous allions.

Ailliez, algiez,

Vous alliez.

Aillient,

Ils aillent.

Subjonctif imparfait.

Jou alaisse, alasse,

J'allasse.

Alastes,

Tu allasses.

Alest, alist, alit, allast, alout,

1 allât.

Allissions,

Nous allassions.

Allissiez

Vous allassiez.

TOPOGRAPHIE.

DESCRIPTION d'Ermenonville, en 1810, par F. FAYOLLE.

Tout est beau, simple et grand; c'est l'art de la Nature. (Poème des Jardins, chant III).

E

Le parc d'Ermenonville, avant d'appartenir à M. de Girardin (1), ne présentoit du côté du nord que des plantations alignées à droite et à gauche au milieu d'une plaine maussade et sans accidens. Les coteaux accentués qui bordent la vallée étoient sacrifiés à un parterre marécageux, enfermé entre deux labyrinthes de charmille.

Le côté du midi avoit pour perspective une cour entourée de bâtimens. La rue, l'égoût du pays, faisoit la communication du village à un hameau; au delà, un potager

(1) C'est au mois de février 1763, que M. de Girardin vint prendre possession de la terre d'Ermenonville.

Aujourd'hui cette terre, qui renferme plus de seize cents arpens, appartient aux trois fils de M. de Girardin, héritiers des talens de leur père, et jaloux d'achever les embellissemens qu'il avoit

commencés.

aquatique, ceint de hautes murailles, étoit terminé par une chaussée revêtue de pierres, et destinée à soutenir les eaux d'un étang; enfin, un double rang de tilleuls élevé sur cette chaussée, coupoit le tableau, et privoit l'oeil de deux coteaux couverts de bois (2).

Aujourd'hui tout est changé, et le séjour le plus triste s'est métamorphosé en un superbe jardin. Le contemplatif solitaire, après avoir parcouru ces lieux enchantés, peut s'écrier avec Marnésia :

Dans les champs inféconds créés par Girardin (3),
De l'immortel Milton se retrouve l'Eden.

(2) Voyez la Théorie des Jardins de M. MOREL, tom. 2, édit. de 1802.

M. Morel veut faire entendre, d'une manière fort adroite, qu'il est le créateur des jardins d'Ermenonville; mais, comme on l'a déja remarqué, le Temple des Muses dans le bocage, et les deux ponts du côté du nord, voilà les seuls monumens des travaux de cet architecte à Ermenonville.

(3) C'est au créateur d'Ermenonville, dit Marnésia, « qu'il appartenoit d'enseigner le premier, aux «Français, à composer des paysages. Quelle confiance « ne méritent pas les leçons d'un peintre qui a of«fert de si grands et de si beaux modèles! M. de «Girardin est remonté de la pratique la plus heu« reuse à la plus lumineuse théorie. Dans un pelit «nombre de pages, il a su faire un livre classique qui sera toujours étudié. »

L'art y fut appelé: riche sans imposture,
Sa main sut respecter et parer la Nature.
Les prés, les eaux, les monts savamment réunis
Présentent les beautés d'un immense pays.
Je me crus transporté dans l'heureuse Arcadie,
Et je crus mériter de l'avoir pour patrie.

M. de Girardin commença par détruire une demi lune en tilleuls plantés derrière le château; il en fit autant pour une demi-lune de tilleuls au Vieux Moulin. Une allée de tilleuls conduisoit aux bosquets qui environnent la Tour de Gabrielle; il ne laissa subsister que quelques platanes et l'allée droite qui mène à la fabrique habitée par le Cicerone d'Ermenonville.

Du côté du midi, en face du château, il n'y avoit que des potagers. Maintenant le gazon est agréablement coupé par une rivière; une belle cascade, à trois cents pas du château, tombe blanchissante d'écume, et le Temple de la Philosophie moderne apparoît

Non-seulement M. Morel a voulu s'approprier la composition des jardins d'Ermenonville; mais, dans la préface de sa Théorie des Jardins, il ne nomme pas une seule fois l'auteur de la Composition des paysages. Il passe en revue tous les ouvrages français et étrangers qui traitent de cette matière, et il oublie à dessein celui qu'il devoit citer le premier, et qu'il rappelle davantage au souvenir du lecteur.

dans le lointain sur une éminence ombragée d'arbres touffus.

A

M. de Girardin a formé le lac qui renferme l'ile des Peupliers; on lui doit encore et la Prairie Arcadienne qui réclame un monument en l'honneur de Sannazar, et les nouvelles plantations d'aunes, traversées en tous sens par des canaux limpides. De ce côté, il n'a conservé que l'allée de tilleuls auprès de la Brasserie. S'il avoit vécu plus longtemps, il auroit reculé l'étang jusqu'à la forêt ; c'est-à-dire qu'il auroit supprimé la petite rivière qui sépare l'étang de la forêt, et qui n'étoit d'abord qu'un charmant ruisseau, sur le bord duquel on trouvoit un Autel à la Réverie, qui n'existe plus (4). On peut dire qu'Ermenonville étoit fait

(4) Entre les arbres qui ombrageoient le cours du ruisseau, on apercevoit un autel de forme ronde. « C'est-là, dit-on, que Rousseau, fatigué de sa "promenade, se reposa vers le milieu d'un beau « jour d'été. La solitude des forêts, le murmure mé«<lodieux des eaux, le calme enchanteur qui règne « dans les bois, les plongèrent dans une douce « mélancolie. Bientôt les malheurs qu'il dut à sa « célébrité s'effacèrent de son imagination; il ne se «ressouvint plus que de ces temps où madame « de Warens étoit l'unique objet qui remplissoit « son cœur. Revenu de cet état délicieux, qui se❝roit le bonheur s'il pouvoit durer toujours, l'ame ❝ encore échauffée par ces douces chimères, il s'a

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