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soupire pour l'intéressante Clara, fille d'un officier général, et retirée dans le village avec sa mère. Arrive le véritable neveu Edmon, qui opère le dénouement en reconnoissant son colonel à qui il annonce qu'il peut reparoître. Saint-Elme épouse Clara, qui a été déclarée la fille la plus sage du hameau, et que l'on a chargé de couronner le colonel Saint-Elme, qui, sous le nom d'Edmon, a été vainqueur à l'arquebuse.

Cette pièce a eu beaucoup de succès. Le vaudeville final a surtout fait grand plaisir.

Les auteurs sont MM. BARRÉ, RADET et DES

FONTAINES.

THEATRE DES VARIÉTÉS.

Mahomet Barbebleue, ou la terreur des Ottomanes, imitation burlesque de Mahomet II, vaudeville en un acte, joué le 30 mars.

Le fameux Barbebleue, après avoir voulu tuer Isaure, a échappé à ses frères, et s'est sauvé en Turquie, où il a pris le nom de Mahomet. Il ne tue plus les femmes, il se contente de les battre. Malina veut bien lui passer ces manières-là; mais elle ne lui pardonne pas de vouloir épouser, de son vivant, Mademoiselle Anonyme, jeune grecque. Elle organise une conspiration domestique, et introduit la nuit dans la chambre d'Anonyme, Sotamant, épris de l'esclave. Mahomet, averti par elle, vient troubler la conversation. Sotamant, mis en prison, et délivré par les domestiques, vient offrir à son maître de battre les gens qui lui ont rendu ce

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service. Barbebleue entraîne Malina devant les mu

tins,

Il jette dans leurs rangs sa coiffe déchirée.

Anonyme est devenue folle de peur; Barbebleue la cède à Sotamant, et leur permet de faire désor◄ mais l'amour à sa barbe.

Les auteurs sont MM. MERLE et OURRY.

Quinze Ans d'absence, ou ce que c'est que les Parens, vaudeville en un acte, joué le 16 avril.

M. de Morincour, devenu sénéchal, fait préparer une fête pour le nouveau Seigneur du lieu. Depuis quinze ans il n'a vu ses frères, Morin et la Morinière. La Morinière se présente en simple soldat à Mathurin, le jardinier de son frère; et Mathurin, connoissant la vanité de son maître, conseille à la Morinière de s'en aller. Celui-ci retourne dans son auberge, se promettant bien de revenir. A peine est-il parti que Jacques et Suzette, le fils et la nièce de Morin, arrivent à pied de leur pays, et demandent leur oncle pour qu'il les marie; mais le Sénéchal les menace de les faire reconduire chez leurs parens; heureusement la Morinière les prend sous sa protection. Le père et la mère de Jacques arrivent ensuite. Tout le monde reçoit fort mal le pauvre soldat. Mais on change de langage, quand on apprend qu'il est Colonel et Seigneur de l'endroit, et qu'il fait présent de cette seigneurie à Jacques et

à Suzette.

Les auteurs de cette pièce sout MM. MERLE et BRAZIER.

N. B. Tous les Ouvrages annoncés dans le Magasin Encyclopédique se trouvent, au Bureau dudit Journal, chez J. B. SAJOU, Imprimeur, rue de la Harpe, n.o 11. Les Lettres et Paquets non-affranchis ne seront pas reçus

MATHÉMATIQUES.

ELÉMENS d'Analyse géométrique et d'Analyse algébrique, appliquées à la recherche des Lieux géométriques; par Simon LHUILIER, Professeur de Mathématiques à l'Académie de Genève, Membre de plusieurs Corps littéraires. Un vol. in-4.° broché avec figures. Prix, 15 fr. A Paris, chez J. J. Paschoud, libraire, rue des Petits'Augustins, n.° 3; et à Genève, chez le même.

Il y a longtemps que nous aurions rendu compte de cet important ouvrage, sans quelques circonstances particulières qui sont étrangères à cet objet, et dont il est inutile d'entretenir nos lecteurs.

Cramer, parlant de l'utilité de l'analyse algébrique considérée dans ses diverses applications à la Géométrie, s'exprime ainsi : « Il y a, ce semble, de «l'humeur et une sorte de caprice à mépriser une « méthode si utile, et à faire gloire de n'employer ❝ que l'analyse géométrique des anciens. Celle-ci,

(*) Les articles marqués d'une * sont ceux dont on donnera un extrait.

Tome II. Avril 1811.

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« je l'avoue, a sur l'Algèbre le mérite d'une évi«dence plus sensible, et d'une certaine élégance « qui plaît infiniment: mais il s'en faut beaucoup « qu'elle soit aussi commode et aussi universelle. « Donnez-lui donc, si vous voulez, la préférence; « mais ne donnez point d'exclusion à l'autre mé«thode. Les vérités mathématiques ne sont pas si «faciles à trouver, qu'on doive chercher du mé<rite à se fermer quelqu'une des routes qui peu❝vent y conduire (1). »

Sans mépriser ni exclure aucune méthode, il est peut-être permis de désirer, pour l'avantage de la science, que l'analyse géométrique des anciens ne soit pas totalement négligée, et de manifester quelque crainte sur l'abandon absolu d'une méthode si propre à exercer l'esprit, à développer cette sagacité, à donner cette pénétration habituelle qui fait démêler les vérités éloignées au travers des obstacles qui les dérobent aux yeux vulgaires. Sans refuser à l'analyse algébrique les grands avantages qui lui sont propres, on peut observer, comme un fait incontestable, qu'elle satisfait moins l'esprit que les considérations purement géométriques, et que sans pouvoir faire suivre tous les rapports infiniment variés qui correspondroient, dans la construction, à toutes les transformations et à tous les artifices que cette analyse employe, elle conduit par une marche, en quelque sorte, aveugle et mécanique, au résultat cherché, et nous y fait arriver par une espèce de magie, et avec une certitude qui sont très-admirables sans doute, mais qui étonnent plus qu'elles

(1) Introduction à l'Analyse des Lignes courbes algébriques, Préface, page VII.

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n'instruisent (2). Cela n'empêche pas que l'analyse algébrique ne doive être considérée comme la véritable source d'une grande partie des progrès que la théorie des Lieux géométriques et les sciences physico-mathématiques ont faits entre les mains des modernes, et qu'elle ne reste en possession d'un avantage qui lui appartient éminemment, celui de grouper sous un même point de vue toutes les priétés de la grandeur, et toutes les questions qui ont quelque analogie entre elles, ou qui se touchent par quelques points: ce qui ouvre la voie à des découvertes d'un ordre élevé, et facilite d'une autre part les rapprochemens et le classement des vérités; source féconde de conséquences souvent très-importantes. qu'on n'auroit jamais soupçonnées et qu'on n'auroit pu trouver autrement que par une sorte de hasard. C'est sous ce point de vue que l'analyse algébrique devient une véritable analyse logique, et qu'elle répand une grande lumière sur les objets auxquels on l'applique; c'est ainsi qu'elle fournit le moyen de rattacher au plus petit nombre possible de principes, une foule d'élémens épars, dont elle seule a pu manifester la liaison et la dépendance, et donner ainsi à cette partie de la science humaine quelque foible trait de ressemblance avec celle de l'éternel Géomètre, qui embrasse toutes les vérités dans un seul faisceau. Enfin, c'est par là qu'une science, ou du moins chacune de ses diverses parties, peut être traitée, dans son ensemble,

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(2) « Il me sembloit, dit J. J. Rousseau, que résoudre un « problême de géométrie par une équation, c'étoit jouer un << air avec une manivelle. » Nous ne donnons pas ceci pour une autorité, mais pour un bon mot qui n'est pas tout-à-fait 'sans fondement.

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