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la caractérisent, et met ainsi la connoissance de la maladie à la portée de tout Praticien intelligent; nous dirions volontiers à la portée de tout le monde, si nous ne pensions pas que les livres de médecine ne doivent point être destinés au vulgaire, que le livre de ce genre le plus populaire et le plus lumineux peut rarement se passer du concours d'un homme de l'art, et que rien ne nous semble plus dangereux que la médecine exercée avec des formules absolues, et par des gens qui y sont totalement étrangers.

Du diagnostic, M. Odier passe au traitement, qui embrasse par ordre tous les périodes de la maladie, et dont les procédés, presque toujours fort simples, inspirent toute la confiance qu'on doit avoir dans la longue expérience qui les a justifiés.

L'ouvrage est terminé par une Pharmacopée de 147 formules. L'auteur, s'adressant aux Officiers de santé, auxquels il destine son ouvrage, leur recommande avec raison d'apporter le plus grand soin, soit dans le choix qu'ils ont à faire des préparations chimiques, en les prenant dans les bonnes pharmacies des grandes villes, soit dans la manipulation des remèdes plus simples qu'ils doivent préparer eux-mêmes. Il a ajouté des notes instructives sur une grande partie des substances qui entrent dans la composition de ses remèdes. G. M. RAYMOND.

MYTHOLOGIE.

* GALERIE Mythologique, Recueil de Monumens pour servir à l'étude de la Mythologie, de l'Hi

stoire de l'art, de l'Antiquite figurée, et du Lan

gage allégorique des Anciens. Avec 180 planches gravées au trait, contenant près de 700 monumens antiques, tels que statues, bas-reliefs, pierres gravées, médailles, fresques et peintures de vases, dont plusieurs sont inédits. Par A. L. MILLIN, Membre de l'Institut de France, de la Légion d'honneur, et Conservateur des Médailles de la Bibliothéque impériale. Tome second. A Paris, chez Soyer, libraire, rue des SS. Pères, n.° 48; 1811, deux vol. in-8.o. Prix, 36 fr. papier ordinaire, et 39 fr. franc de port. Pap. vélin, 72 fr. le port en sus.

La seconde et dernière partie, qui vient de paroître, contient l'Histoire héroïque.

VOYAGES.

ITINÉRAIRE de Paris à Jérusalem et de Jérusalem à Paris, en allant par la Grèce, et revenant par l'Ægypte, la Barbarie et l'Espagne; par F. A. DE CHATEAUBRIAND. 3 vol. in-8.°; 18 fr., et 22 fr. par la poste; pap. vél. 33 fr. et 37 par la poste. A Paris, chez Le Normant, imprimeur-libraire; rue de Seine, n.° 8, près du pont des Arts.

Les ouvrages de M. DE CHATEAUBRIAND inspirent un grand intérêt; la magie de son style, le choix des sujets, justifient pleinement l'ardeur avec la quelle ses productions sont recherchées. Celle que nous annonçons étoit attendue avec impatience, et la lecture n'a point démenti l'idée qu'on s'en étoit

faite. Tous les Journaux en ont donné des jugemens; nous devons consigner aussi, dans ce Recueil, l'analyse d'un livre aussi intéressant et si digne de la réputation de son auteur; mais, selon notre usage, nous nous bornerons à une notice de ce qu'il contient et à quelques observations.

M. de Châteaubriand, dans son Avertissement, dit que son intention, en faisant ce voyage, n'étoit pas de l'écrire, mais d'aller chercher des images qui pussent convenir au plan de ses Martyrs ; c'est purement une histoire d'une année de sa vie.

Une Introduction dont il est précédé étoit destinée à être mise en latin pour une Académie étrangère. 11 ést heureux que l'auteur n'en ait pas privé sa patrie. Cette Introduction est divisée en deux Mémoires; le premier traite de l'Histoire de Sparte et d'Athènes, depuis le siécle d'Auguste jusqu'à nos jours. On y trouve une indication des ouvrages où il en est question (1); le second est relatif aux Saints-Lieux et à l'authenticité des traditions chrétiennes. M. de Châteaubriand y fait voir que ces traditions ne se sont jamais perdues, et il les suit depuis la mort du Sauveur jusqu'à nos jours.

La première partie de l'Itinéraire contient la description du Voyage de la Grèce. Nous venons de voir quel étoit le but de l'auteur; il vouloit aussi accomplir le pélerinage de Jérusalem. Il peut paroître étrange aujourd'hui, dit-il, de parler de voeux et • des pélerinages; mais sur ce point je suis sans pudeur, et je me suis rangé depuis longtemps dans la classe des superstitieux et des foibles. »

(1) J'indiquerai`ici un livre que je possède, mais dont M. de Châteaubriand ne paroît pas avoir eu connoissance. YONG history of Athens. London, 1786, in-4.9.

Après avoir traversé l'Italie, il s'embarque à Trieste; il est battu par une tempête, et passe devant l'île de Fano, qu'on dit être celle de Calypso, devant Corfou l'ancienne Corcyre, et Zanthe Za. cynthus, et dit quelques mots de leur histoire. Il débarque à Modon, Methone; il se met en route par la Morée, et arrive à Coron, qu'on croit être l'ancienne Corone. Il s'embarque sur le Pamisus, descend à Nissi, traverse le mont Ithome et l'ancienne Messenie, et s'arrête à Tripoliza, où il devoit rendre au pacha une lettre du consul français, M. Vial, et il en reçoit un firman de poste; il se remet en route, traverse l'Eurotas, et arrive à Misistra, où il décrit la manière hospitalière dont il a été reçu par Ibrahim Bey, un des principaux habitans. Il va à Amyclée où il ne trouve plus la curieuse inscription rapportée par Fourmont et commentée par le célèbre abbé Barthélemy; il revient à Misistra dont il donné la description. Plusieurs auteurs l'ont regardée comme l'ancienne Sparte; mais M. de Châteaubriand adopte le sentiment de Danville qui place Sparte à Palæochori; il y a trouvé des ruines qui constatent cette opinion. M. Vernhum, gentilhomme anglois, qui fut en Grèce en 1675, a déja fait l'observation que Misistra n'a pas été bâti sur les anciennes ruines de Sparte; il a relevé La Guilletière qui avoit publié cette opinion; Spon Wheler, Fourmont ont confirmé l'observation de M. Vernhum. M. LE Roi, dans ses Ruines des Monumens de la Grèce, pag. 26, a très-bien indiqué la position de Sparte, non à Misistra, mais à peu de distanc de ce lieu; il en a même figuré l'amphitheatre, pl. 27, et le dromos, pl. 28. Ainsi, cette position étoit connue avant que M. de Châteaubriand l'eût observée du reste, il

décrit vivement les monumens qui rappellent l'antique gloire de Lacédémone, et la chaleur de son style embrase les lecteurs du feu dont les intrépides défenseurs des Thermopyles devoient être animés.

M. de Châteaubriand ne fait presque que traverser Argos, et il visite à Mycènes le prétendu tombeau d'Agamemnon ; il laisse Nemée sur sa gauche, et se rend à Corinthe dont il retrace l'histoire. Il passe à Mégare, et il entre dans Athènes, dont M. Fauvel lui fait parcourir les différens sites, et lui montre les anciens édifices. M. de Châteaubriand se plaint, avec raison, de la manière dont Lord Elgin, par un amour des arts mal-entendu, a ravagé le Parthénon et le temple d'Erechtée, pour en enlever des metopes et des chapiteaux. En quittant Athènes (2), M. de Châteaubriand est retenu à Keratia, par une fièvre ardente; enfin, il se rétablit, et une chaloupe le porte au cap Sunium.

Nous voici arrivé à la seconde partie du voyage; l'auteur quitte la Morée pour voir l'Archipel, l'Anatolie et Constantinople. Il débarque à Zea, l'ancienne Ceos, visite Tino, Scio, Chio, et descend à Smyrne il fait marché avec un guide pour le conduire à la plaine de Troie; mais ce guide le trompe et le mène à Kircagach (3), où l'aga rend justice au voyageur, et punit le guide infidèle; mais

(2) Nous observerons ici que M. de Châteaubriand attribue à Auguste un mot qui appartient à Sylla, lorsqu'il pardonna aux Athéniens révoltés: j'accorde, dit-il, aux morts le salut des vivans. PLUTARCH., Sylla, xxxii.

(3) Cette ville est marquée dans la Carte de l'Asie Mineure par Arrowschmidt. Ainsi ce n'est pas la première fois que son num est prononcé, comme l'a cru M. de Châteaubriand.

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