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de mœurs, comme éthique; nous disons: la morale d'Aristippe, d'Epicure, de Spinoza ; il s'agit alors de morales auxquelles manquent, plus ou moins complètement, les idées de mérite, de sacrifice, d'obligation. Mais cette alliance de deux termes vagues, et trop généraux, bien et moral, nous dit, par l'usage, en fait, quelque chose de précis. Cela ne suffit pas. Ne faut-il pas, dès maintenant, un critérium du bien moral? Nous le trouvons dans les mots mérite et méritoire le bien obligatoire est celui qui, étant poursuivi, fait l'action méritoire, l'activité intérieure et extérieure méritoire. Il faut le définir, et montrer que, tout en restreignant l'obligation formelle du bien-fin en général, il s'accorde avec elle; qu'il ne la contredit pas, mais la confirme; qu'il n'en est pas une restriction arbitraire; qu'il n'est pas non plus une transformation ou une déviation de la loi de notre nature, de laquelle dérive le devoir formel.

Je reprendrai, à ce propos, une formule que j'ai déjà citée dans une des leçons d'introduction et qui se trouve dans le manuel d'Epictete : πᾶν τὸ βέλτιστον φαινόμενον ἔστω σοὶ νόμος απαράβατος, << que tout ce qui t'apparaîtra comme le meilleur soit pour toi une loi inviolable. » Voilà la formule générale du devoir formel, c'est-à-dire général et indéterminé, mais hypothétique et non catégorique. Béλtotov, c'est le meilleur pour ta conscience, c'està-dire ce qui te paraît le bien suprême, le bien par-dessus tout, dont, par conséquent, les moyens, les conditions, doivent être réalisés avant tout. Le stoïcien Epictète ayant laissé implicite son idée du bien dans cette formule, elle peut recevoir des applications très diverses. L'épicurien dira: tò Bλtistov, c'est le bonheur paisible; le Cyrénaïque : c'est le plaisir violent qui s'offre à moi sous la forme d'une débauche facile; j'ai le moyen, l'argent; me payer cette volupté, voilà mon devoir, ma loi ànapáбatos. On dira : loi inutile, si le désir de la volupté tentante entraîne. Mais le Cyrénaïque maxime l'autorité morale de la tentation. Ainsi il précise, à sa manière, l'objet du choix obligatoire. Quant à l'Epicurien, il a formulé quatre impératifs : fuis certaines douleurs (celles qu'aucun plaisir ne compense), cherche certaines douleurs (celles qui seront suivies d'un plus grand plaisir), fuis certains plaisirs (ceux qui seraient accompagnés ou suivis d'une douleur plus grande), cherche certains plaisirs (les plaisirs purs), c'est-à-dire agis pour le plaisir, n'agis pas pour le plaisir, ou agis contre le plaisir, etc. Ces formules sont d'autant plus dignes du nom d'impératifs qu'Epicure proclame la réalité du libre arbitre, et qu'il le comprend admirablement, disant que l'effort doit s'appliquer directement, sous la forme élémentaire de l'attention, sur les plaisirs purs, pré

sents, passés ou futurs, au détriment des douleurs présentes, passées, futures, Ainsi tout ce qui a droit aux noms de bien et de fin peut être préféré aux autres biens, aux autres fins, et peut être maximé comme seul vrai bien, comme fin suprême, donc obligatoire, dans une morale spéciale; les morales du plaisir ou du bonheur, la morale intellectuelle, la morale esthétique, proclament qu'il faut sacrifier toutes les autres fins soit au plaisir, soit au bonheur, soit à la vérité, soit à la beauté. Pour une morale ascétique, le souverain bien est Dieu; le seul bien véritable est Dieu; elle dira donc : renonce à tout bien autre que la perfection réelle, l'être parfait possédé par la contemplation, l'adoration, l'amour, l'extase. Toujours, il y a choix: tel bien est le seul bien accessible, le seul qui ne trompe pas, ou le seul vrai, ou le plus grand de tous, le bien suprême. Et, toujours, ce choix prend la forme grammaticale de l'impératif : il faut, tu dois, fais, poursuis, cherche; un précepte est adressé à la volonté capable de le suivre, capable de choix, et le précepte est une forme de langage et de pensée sous laquelle le libre arbitre est implicite: Tu dois, donc tu peux, ou: Tu dois, car tu peux. Tout précepte s'adresse à un pouvoir de préférence, de choix et d'initiative, alors même que la théorie psychologique ou métaphysique jointe à la morale ne proclamerait pas le libre arbitre ou le nierait.

Jamais aucune morale ne s'est contentée du devoir formel ; aucune n'a dit fais le bien, du bien, un bien quelconque, à ta fantaisie, au hasard; cela, c'est la loi de notre nature; agis pour le bien, c'est l'idée commune à toutes les morales, religieuses, philosophiques, scientifiques, nationales, sauvages, barbares, civilisées; et cela parce que le devoir formel, c'est-à-dire la loi psychologique la fin éveille la cause, est à la base de toute théorie sur l'action. Mais toutes les morales ajoutent pour le bien par excellence, à l'exclusion des autres, même pour un certain bien. Même Aristippe dit ne te laisse pas entraîner par une tentation autre que celle de la volupté; pas d'ambition, pas de dévouement à la patrie; et Epicure: pas de religion, ne t'occupe pas des dieux qui ne s'occupent pas de toi. Ainsi il y a toujours choix, donc sacrifice; il y a toujours renoncement à poursuivre telle et telle fin au profit d'une fin exclusivement adoptée.

AUTEURS DE L'AGRÉGATION D'ANGLAIS

Indication générale : Consulter, pour la plupart de ces auteurs, les articles du Dictionary of National Biography de Sir L. Stephen et S. Lee, le Critical Dictionary of English Literature de A. S. Allibone et l'Histoire de la littérature anglaise de Taine.

1° Specimens of English Literature from 1394 to 1579, by W. Skeat (Clarendon Press), Reg. Pecock, Malory, Berners, Tyndale, Sir Thomas More, — Latimer.

Edition à consulter :

Specimens of English Literature, etc., by W. W. Skeat, 3rd edit., Oxford, Clarendon Press, 1880, 7 sh. 6.

Etudes critiques et littéraires :

Reg. Pecock :

John Foxe, Book of Martyrs (titre abrégé de The History of the Acts and Monuments of the Christian Martyrs, etc.), ed. by Milner and Cobbin, London, Morgan, 1884, 10 sh. 6; B. Ten Brink, Early English Literature, London, Bell, 1884, 3 sh. 6.; J. Gairdner, Studies in English History, London, Hamilton, 1881, 12 sh.; John Lewis, The Life of R. Pecock, London, 1820; B. 'Zickner, Syntax und Stil in Rob. Pecock's Repressor, Berlin, Mayer, 1900, Diss.

Malory :

Le Morte d'Arthur, ed. by Wright, London, Reeves, 3 vol., 1889, 15 sh.; ed. by Sommer, London, Macmillan, 1900, 7 sh..

H. Paul, Grundriss der Germanischen Philologie, Strasbourg, K. J. Trübner, 1901, 3 vol.; M. Schüler, Sir Th. M's Le Morte d'Arthur, Strasbourg, J. Singer, 1900. C S. Baldwin, Inflection and Syntax of the Morte d'Arthur of Sir Th. M., Boston, Ginn, 1894, 1 dollar 40.

Berners:

Th. Fuller, The Worthies of England, London, Tegg, 1860; Early English Text Society's reprint of Huon of Burdeux, ed. by Sidney Lee, London, K. Paul, 1883; Hor. Walpole, Catalogue

of Royal and Noble Authors, vol. 1, London, 1818; Landmann, Euphuismus, Giessen, 1881.

Tyndale :

Rob. Demaus, W. Tyndale, a Biography, new ed. by R. Lovett, London, Rel. Tract Soc., 1886, 8 sh.; J. Foxe's, Book of Martyrs, London, Morgan, 1884; R. W. Dixon, The History of the Church of England, London, Routledge, 1885, 3 vol. 32 sh; J. A. Froude, History of England, London, 1856; Sopp, Orthographie und Aussprache der ersten neuenglischen Bibelübersetzung von W. Tyndale dans Anglia, vol. XII, p. 273, etc.

Sir Th. More :

T. E. Bridgett, Life and Writings of Th. More, London, Burns, 1891, 7 sh. 6; Mackintosh, The Life of Sir Th. M., London, Longman, 1844, 3 sh. 6; Lord Campbell, The Life of Sir Th. M. (dans The Lives of the Lords Chancellors), London, 1869; W. H. Hutton, The Life of Sir Th. M., London, Methuen, 1895, 5 sh. Baumstark, Th. More, Freiburg im Br., Wagner, 1879, 2 Mk. ; T. E. Bridgett, The Wit and Wisdom of Sir Th. M., London, Burns, 1892, 6 sh.; Nisard, Renaissance et Réforme, Paris, C. Lévy, 2 vol., 1877, 7 fr.

Latimer:

;

H. Latimer's, Remains and Sermons with a Life, ed. by Corrie for the Parker Society, London, 1844-45; Rob. Demaus, The Life of H. Latimer, London, Rel. Tract. Soc. 1886, 5 sh.; R. M. and A. J. Carlyle, The Life of H. Latimer (dans Leaders of Religion), London, Methuen, 1899, 3 sh. 6; J. Ellis, Hugh Latimer, London, Nisbet, 1890, 1 sh.; Prof. Arber, a Reprint of The Ploughers with a Bibliography; Foxe's Book of Martyrs.

La prose anglaise de 1450 à 1550.

Ouvrages que l'on peut consulter :

En anglais :

H. Morley, English Writers, vol. VI, VII, London, Cassell, 1891, 10 sh.

W. P. Ker, Essays on Mediaeval Literature (Essay I), London, Macmillan, 1905, 5 sh.

F. J. Snell, The Age of Transition (1400-1580), London, Bell, vol. II, 3 sh. 6.

G. Saintsbury, Specimens of English Prose Style, London. K. Paul, 1885, 11 sh.

B Ten Brink, Early English Literature, London, G. Bell, 1884, 3 vol., 10 sh. 6.

H. Craik, English Prose Selections: The XIVth to the XVIth Century, London, Macmillan, 1895.

W. Minto, Manual of English Prose Literature, London, Blackwood, 1886, 7 sh. 6.

A. H. Welsh, The Development of the English Literature and I anguage, Chicago, Scott, 1882, 25 sh.

J. Earle, English Prose, its Elements, History and Usage, London, Smith Elder, 1890, 16 sh.

En allemand:

Al. Brandl, Die Geschichte der mittelenglischen Litteratur dans le Grundriss de H. Paul, 1901.

En français:

J.-J. Jusserand, Histoire littéraire du peuple anglais des origines à la Renaissance, Paris, F. Didot, 1894, vol. I, 7 fr. 50.

20 Marlowe. - Hero and Leander, Sestiads I, II.

Editions que l'on peut consulter:

Ch. Marlowe, Hero and Leander, London, Mathews, 1894. Ch. Marlowe, Hero and Leander (dans les Canterbury Poets), London, W. Scott, 1 sh.

The Works of Ch. Marlowe, ed. by Fr. Cunningham, London, Chatto and Windus, 1902, 3 sh. 6.

Marlowe's Werke, Historisch-kritische Ausgabe von H. Bre,mann, Heilbronn, Henninger, 1885, etc.

Etudes critiques et littéraires :

En anglais :

A. W. Ward, A History of English Dramatic Literature to the Death of Queen Anne, 3 vol., London, Macmillan, 1899, 36 sh. Marlowe's Hero and Leander, art. de Gwynn dans The Academy lu 30 déc. 1893.

Symond, Shakespeare's Predecessors, London, Smith Elder, 1884, 16 sh.

F. S. Boas, Shakespeare and his Predecessors, London, Murray, 1902, 6 sh.

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