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où chacun ne payera pour sa place que le prix ordinaire. Ainsi ceux qui auront affaire au Sceau, au Louvre, au grand Conseil et au Palais, pourront se servir des carrosses de

cette route'.

bronze 2; et avec la seconde qui va de SaintRoch à la dite rue Saint-Antoine, le long de la rue Saint-Honoré, depuis la Croix du Tiroir jusqu'au carrefour de la rue d'Orléans. Ainsi ceux qui voudront aller par exemple, depuis la rue Montmartre et ses environs, jusqu'à la Place-Royale, pourront descendre à la Croix du Tiroir, et prendre un des carrosses qui de Saint-Roch vont à ladite PlaceRoyale, et ainsi des autres. Par ce moyen on pourra aller de chacun des quartiers de ces trois routes à tous ceux des deux autres; et encore qu'en changeant de carrosse on soit obligé de payer une seconde fois, néantmoins le prix est si modique, et la commodité si grande, qu'il n'y a personne qui ne soit bien aise de se servir de cet avantage.

1. Deux lignes environ ont été coupées par le relieur. 2. Le cheval de bronze, ou la statue de Henri IV sur le Pont-Neuf.

Le desir que l'on a de rendre le public satisfait de plus en plus, a obligé de faire de grandes dépenses pour avoir un équipage dont chascun aura sujet d'estre content, soit pour la bonté des chevaux, soit pour la beauté des carrosses, soit pour la diligence avec laquelle ils feront leurs voyages.

On fait aussi à sçavoir que pour empêcher les longueurs des changemens de monnoye, qui consomment beaucoup de temps, on ne prendra point d'or.

Et pour éviter tous les inconvéniens qui pourroient donner de l'incommodité aux bourgeois qui se servent des dits carrosses, comme par exemple lorsque les cochers refusent de s'arrester pour prendre sur la route ceux qui desirent entrer dans les dits carrosses, quoyqu'il y ait des places vuides : le public est averty que tous les carrosses tiendront doresnavant huit personnes à l'aise, et que la marque de chaque carrosse sera apposée aux quatre moutons, par une, deux, trois, etc., selon le nombre des carrosses de chaque route, et dans celle-cy les marques sont de fleurs de lis d'or à fonds d'azur.

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Ainsi on prie ceux qui pourroient avoir quelque sujet de se plaindre d'un des cochers, de se souvenir de la marque du carrosse, et d'en avertir un des commis qui seront aux bureaux, aux deux bouts de la route, afin qu'on y apporte les ordres nécessaires.

Les carrosses seront toujours armoriez des armes et écussons de la ville, et les cochers et lacquais vestus d'une casaque bleue; mais celles de cette troisième route auront sur les coutures un galon aurore, blanc et rouge.

On fait encore à sçavoir que par l'arrest de vérification au Parlement, défenses sont faites à tous soldats, pages, laquais, et tous autres gens de livrée, manœuvres et gens de bras d'y entrer, pour la plus grande commodité et liberté des bourgeois.

OBSERVATIONS.

ON voit dans nos vieux monuments historiques, que dans les temps de troubles, les habitants de Paris étaient obligés, pendant la nuit, de placer des lanternes allumées sur leurs fenêtres.

Un réglement de la chambre des vacations, du 29 octobre 1558, octobre 1558, y substitua des falots qui devaient constamment brûler depuis dix heures du soir jusqu'à quatre heures du matin, et être placés au coin de chaque rue, et au milieu, si la rue était longue1.

Un arrêt du Parlement, du 14 novembre suivant, ordonna qu'on mettrait au lieu de ces falots des lanternes ardentes et allumantes 2.

1. Félibien, Histoire de Paris, Preuves, tom. IV, p. 785. 2. Ibid. p. 786.

Ces précautions étaient devenues nécessaires pour la sûreté publique; Paris était pendant la nuit la proie des larrons et des effracteurs de portes 1.

Mais, soit nonchalance, soit excès de misère, cet utile réglement ne fut exécuté que très-imparfaitement. Les ouvriers se mirent à fabriquer des lanternes ; mais la plupart ne furent pas payés, tant la nécessité du temps, que pauvreté par des manans et habitans; et le Parlement fut obligé d'ordonner, le 21 février 1559, <«<les matières desdites lanternes, << potences pour icelles asseoir et pendre, << et autres choses à ce nécessaires. qui « n'ont été mises en oeuvre,» seraient vendues aux enchères publiques, et que le prix en serait distribué aux pauvres

que

ouvriers 2.

Il y a apparence que dans le cours

1. Félibien, Histoire de Paris, Preuves, tom. IV,
2. Ibid. p. 786.

p. 785.

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