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tion concernant un Globe Lunaire construit par la Société Cosmographique de Nuremberg, d'après les nouvelles observations; en allemand, 1750, in-4.0 IV. Plusieurs Cartes Géographiques, très-exactes. V. Huit Memoires, dont il enrichit ceux de

la Société royale de Gottingue. Ils sont tous dignes de lui. Ses Tables du mouvement du Soleil et de la Lune, se trouvent dans le 2o vol. des Mémoires de cette académie. On a publié, en 1775, à Gottingue, in-folio, le tome premier de ses Œuvres.

III. MAYER, (N.) célèbre astronome de l'ordre des Jésuites, né à Mederitz en Moravie, en 1719, fut professeur de philosophie à l'université d'Heidelberg. L'électeur Palatin, qui l'avoit appelé à cette école, lui

fit bâtir un observatoire à Man

heim. Il découvrit les Satellites

des Etoiles: vérité d'abord contredite comme toutes les vérités nouvelles, et ensuite reconnue par l'académie des Sciences. Il mourut en 1783, d'un polype au nez, après avoir fait un voyage en Russie, pour y observer le passage de Vénus. On a de lui: 1. Basis Palatina. II. De transitu Veneris. III. De novis in Cœlo sidereo phenomenis; et d'autres ouvrages pleins d'observations exactes, qui peuvent servir aux amateurs de l'astronomie et de la géographie.

MAYERBERG, ( Augustin, haron de se distingua sous le règne de l'empereur Léopold, qui l'envoya en qualité d'ambassadeur auprès d'Alexis Michaëlowitz, grand duc de Moscovie. Il s'acquitta de son ambassade avec dignité et en philosophe observateur. Nous devons à ses

observations une Relation de son Voyage fait en 1661, imprimée en latin, in-folio, sans nom de ville et sans date; conjointement avec celui de Calvucci, son compagnon d'ambassade. On en a fait un Abrégé en françois, in-12.

quet de), a publié une histoire I. MAYERNE, ( Louis Turd'Espagne en 2 vol. in-folio. Le premier parut en 1608, le second en 1636. Elle est prise dans Mariana, mais elle est bien inférieure à celle de cet écrivain.

II. MAYERNE, ( Théodore Turquet, sieur de ) baron d'Aubonne, né à Genève en 1573, médecins ordinaires de Henri IV, et fils du précédent, fut l'un des roi de France. Après la mort de ce prince, Mayerne se retira en Angleterre, où il fut premier médecin de Jacques I et de Charles I son fils. Les universités de Cam

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bridge et d'Oxford se l'associerent. Il jouit d'une confiance générale et cut une pratique trèsétendue. Il mourut à Chelsey près de Londres, le 15 mars 1655, à 82 ans. Ses Œuvres ont été imprimées à Londres en 1700, en un gros vol. in-folio. Il étoit Calviniste, et le cardinal du Perron travailla en vain à sa conversion. Le médecin étoit plus estimable en lui que le chrétien. Il croyoit que l'on ne devoit tirer les remèdes que du règne végétal; c'étoit avec peine qu'il recouroit au minéral. Les remèdes de ce dernier genre étant plus actifs, il les croyoit plus dangereux. On peut le regarder comme l'un des créateurs de la peinture en émail. Ses connoissances chimiques lui firent trouver la belle couleur pourpre nécessaire pour les carnations. Il parvint même à préparer le cuivre d'une manière plus

propre à l'application de l'émail. Voyez PETITOT.) Il est inventeur de l'Eau Cordiale.

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MAYEUL, ou MAYOL, (St.) Vie abbé de Cluni, originaire d'Avignon, mais qu'on croit né à Valensole, petite ville du diocèse de Riez, vers l'an 906 d'une famille riche et noble, fut chanoine puis archidiacre de Mâcon. L'amour de la retraite et de l'étude lui fit refuser les plus brillantes dignités de l'Eglise. Il s'enferma dans le monastère de Cluni, et en devint abbé après Aymar. Les princes de l'Eglise et les princes de la terre eurent une estime particulière pour ses vertus. L'empereur Cthon le Grand le fit venir auprès de lui pour profiter de ses lumières. En passant par les Alpes, Pan 973, il fut pris par les Sarasins, mis dans les fers, et racheté malgré lui. L'empereur voulut lui pro

curer la tiare; mais il refusa ce fardeau. Le roi Hugues ayant reçu de grandes plaintes contre les moines de Saint-Denis, pria Mayeul de venir établir la réforme dans cette abbaye. Le saint abbé s'étant mis en route, tomba dangereusement malade au prieuré de Souvigni. Les religieux voyant que sa dernière heure approchoit, fondoient en larmes autour de son lit. Dieu n'appelle, leur dit-il, et après le combat il m'invite à la cou Tonne. Si vous m'aimez, pourquoi vous affligez-vous de mon bonheur. Il mourut peu d'heures après, le 11 mai 994, avec une grande réputation de sainteté et de savoir. Il fut regardé comme Je second fondateur de Cluni, par les soins qu'il prit d'angmenter les revenus de cette abbaye et de multiplier les monas

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tères de son ordre. On a de lui quelques écrits, sur lesquels on peut consulter le tome vie de l'Histoire littéraire de France, par D. Rivet. Sa VIE fut écrite par St. Odilon son successeur, et par trois autres de ses disciples.

MAYNARD, (François) poëte François, né à St-Céré dans le Querci en 1582, l'un des Quarante de l'académie Francoise, étoit fils de Giraud Maynard, savant conseiller au parlement de Toulouse, dont on a un Recueil d'Arrêts, d'un style confus et diffus, sous le titre de Bibliothèque de Toulouse; Tou louse, 1751, 2 vol. in-fol. Il fut secrétaire de la reine Marguerite, et plut à la cour de cette princesse par son esprit et son enjouement. Noailles ambassadeur à Rome, le mena avec lui en 1634. Le pape Urbain VIII goûta beaucoup la douceur et les charmes de sa conversation. De retour en France, il fit la cour à plusieurs grands, et n'en recueillit que le regret de la leur avoir faite. On connoit ses stances pour le cardinal de Richelieu.

ARMAND, l'âge affoiblit mes yeux... Le cardinal ayant entendu les 4 derniers vers, où le poëte dit, en parlant de François I:

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le roi venoit de lui accorder. Malgré cette faveur, il conseilloit à son fils de s'attacher au barreau plutôt qu'à la cour:

Toutes les pompeuses maisons
Des princes les plus adorables,
Ne sont que de belles prisons,
Pleines d'illustres misérables.

Heureux qui vit obscurément
Dans quelque petit coin de terre,
Et qui s'approche rarement
De ceux qui portent le tonnerre!

Puisses-tu connoître le prix
Des maximes que te débite
Un courtisan à cheveux gris,
Que la raison a fait hermite!

Quelque temps avant sa mort, il avoit fait un voyage à Paris. Dans les conversations qu'il avoit avec des amis, dès qu'il vouloit parler, on lui disoit : Ce mot-là n'est plus d'usage. Cela lui arriva tant de fois, qu'à la fin il fit ces quatre vers:

En cheveux blancs il me faut donc

alier,

Comme un enfant, tous les jours à l'école !

Que je suis fou d'apprendre à bien

parler,

Lorsque la mort vient m'ôter la parole !

Tout le monde connoît ces vers, qu'il écrivit sur la porte de son cabinet:

Las d'espérer et de me plaindre
Des Muses, des Grands et du sort;
C'est ici que j'attends la Mort,
Sans la desirer ni la craindre.

« Il est bien commun de ne pas desirer la mort: il est bien rare de ne pas la craindre; et il eût été grand, dit Voltaire, de ne pas seulement songer s'il y a des Grands au monde. »> Maynard s'en souvint trop souvent pour

son malheur. Il ne cessa de déchirer le cardinal de Richelieu dans ses vers; il l'appeloit un Tyran. Si ce ministre lui eût fait du bien, il auroit été un Dien pour lui. « C'est trop ressembler, dit l'auteur déjà cité, à ces mendians qui appellent les passans Monseigneur, et qui les maudissent, s'ils n'en reçoivent point d'aumônes. » A cela près, Maynard étoit homme d'honneur et bon ami. Il étoit d'une figure agréable, et avoit l'humeur encore plus agréable que la figure. Comme il aimoit le vin et la bonne chère, il brilloit surtout le verre à la main. On a de lui: I. Des Epigrammes: comme c'étoit le genre où il réussissoit le mieux, son ami Caminade, président au parlement de Toulouse, lui donnoit chaque année un exemplaire de Martial. II. Des Chansons, qui ont quelque agré➡ ment. III. Des Odes, moins es timables. IV. Des Lettres en prose, 1646, in-4°, mêlées de bon et de mauvais. V. Un Poëme, intitulé Philandre, d'environ 300 vers, parmi lesquels il y en a quelques-uns d'heureux. Malherbe disoit de lui, « qu'il tournoit fort bien un vers, mais que son style manquoit de force; et que Racan avoit de la force, mais qu'il ne travailloit pas assez ses vers. De l'un et de l'autre, ajoutoit-il, on auroit pu faire un bon poëte. » Maynard est le premier en France, qui ait établi pour règle de faire une pause au troisième vers dans les couplets de six; et une au septième des stances de dix. Maynard étoit encore connu de son temps par ses Priapées, poésies infames dignes d'un éternel oubli. Elles n'ont pas vu le jour. Ce Poëte avoit plus de talent pour imiter

que pour produire de lui-même; nssi lui appliqua-t-on ce juge ment que Scaliger avoit porté d'Erasme : Homo ex alieno ingenio poëta, ex suo versificator. MAYNE, (Jasper) poëte et théologien Anglois, né à Hathertagh dans le comté de Devonshire, fit ses études à Oxford, et entra dans l'état ecclésiastique. Il fut prédicateur du roi d'Angle

terre, et se fit un nom dans sa patrie, par ses ouvrages, entr'autres, par la Guerre du Peuple, examinée selon les principes de la

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raison et de l'Ecriture, 1647 in-4°, et par un Poëme sur la victoire navale remportée par le duc d'Yorck sur les Hollandois le 13 juin 1665. Il mourut le 5 décembre 1672.

MAZANIELLO, Voyez

'ANIELLO.

MAZARD, (Etienne) né à Lyon en 1660, perfectionna la chapellerie en France. Ce fut lui qui y introduisit l'usage du castor, au lieu de laine. Il passa en Angleterre pour y étudier les procédés des ouvriers de cette contrée, et il en ramena plusieurs avec lui en France. Il acquit une fortune considérable, qu'il legua à l'hôpital de la Charité à Lyon, en y fondant des dots pour marier de pauvres filles. Il mourut en 1736. ·

I. MAZARIN, (Jules) né à Piscina dans l'Abruzze, le 14 juillet 1602, d'une famille noble, (Voyez MARTINOZZI) s'attacha au cardinal Sacchetti. Après avoir pris le bonnet de docteur, il le suivit en Lombardie, et y étudia les intérêts des princos qui étoient alors en guerre pour Cazal et le Montferrat. Le cardinal Antoine Barberin, neveu du pape, s'étant

rendu, en qualité de légat, dans le Milanez et en Piémont pour travailler à la paix, Mazarin l'aida beaucoup à mettre la dernière main à ce grand ouvrage. Il fit divers voyages pour cet objet; et comme les Espagnols tenoient Cazal assiégé, il sortit de leurs retranchemens, et courant à toute bride du côté des

François, qui étoient prêts à forcer les lignes, il leur cria, la Paix! la Paix! Elle fut acceptée et conclue à Quérasque, en 1631. La gloire que lui acquit cette négociation, lui mérita l'amitié du cardinal de Richelieu, et la protection de Louis XIII. Ce prince le fit revêtir de la pourpre par Urbain VIII; et après la mort de Richelieu, il le nomma conseiller d'état et l'un de ses exécuteurs testamentaires. Louis XIII étant mort l'année d'après 1643, la reine Anne d'Autriche régente absolue, le chargea du gouvernement de l'état. « Le nouveau ministre affecta, dans le commencement de sa grandeur, dit Voltaire, autant de simplicité, que Richelieu avoit déployé de hauteur. Loin de prendre des gardes et de marcher avec un faste royal, il eut d'abord le train le plus modeste. Il

mit de l'affabilité et même de la

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de l'inquiétude au ministre, il
mande les députés du parlement
pour leur dire que la reine ne
vouloit point de tels arrêts. Les
magistrats ayant répondu qu'il
n'y avoit rien de contraire au
service du roi; si le roi, répli-
qua Mazarin ne vouloit pas
qu'on portat des glands à son
collet, il n'en faudroit point
porter. Ce n'est pas tant la chose
défendue que la défense qui fait
le crime. La comparaison fournit
matière à des vaudevilles, arme
ordinaire et souvent dangereuse
en France, et l'arrêt d'oignoin,
(car c'est ainsi qu'il prononçoit
union) fut célébré de toute part
à ses dépens. On ne se borna
pas à ridiculiser le ministre. Les
peuples, accablés d'impôts, et
excités à la révolte par le duc
de Beaufort, par le coadjuteur
de Paris, par le prince de Conti,
par la duchesse de Longusville,
se soulevèrent. Le parlement
ayant refusé de vérifier de nou-
veaux édits bursaux, le cardinal
fit emprisonner le président de
Blancmesnil, et le conseiller
Broussel, Cet acte de violence
fut l'occasion des premiers mou-
vemens de la guerre civile, en
1648. Le peuple cria aux armes,
et bientôt les chaînes furent ten-
dues dans Paris, comme du
temps de la Ligue. Cette jour-
née, connue dans l'histoire sous
le nom des Barricades, fut la
première étincelle du feu de la
sédition. La reine fut obligée de
s'enfuir de Paris à Saint-Ger-
main, avec le roi et son minis-
tre, que le parlement venoit de
proscrire comme perturbateur du
repos public. (Voyez II. MARI-
GNY.) L'Espagne, sollicitée par
les rebelles, prend part aux trou-
bles, pour les fortifier; l'archi-
duc, gouverneur des Pays-Bas,

ces

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se prépare, à la tête de 15,000 hommes. La reine justement alarmée, écoute les propositions du parlement, las de la guerre et hors d'état de la soutenir. Les troubles s'appaisent, et les conditions de l'accommodement sont signées à Ruel', le 11 mars 1649. Le parlement conserva la liberté de s'assembler, qu'on avoit voulu lui ravir; et la cour garda son ministre, dont le peuple et le parlement avoient conjuré la perte. Le prince de Condé fat lẹ principal auteur de cette récon→ ciliation. L'état lui devoit sa gloire, et le cardinal sa sureté ; mais il fit trop valoir ses servi→ et ne ménagea pas assez ceux à qui il les avoit rendus. Il fut le premier à tourner Ma→ zarin en ridicule, après l'avoir servi; à braver la reine, qu'il avoit ramenée triomphante à Paris; et à insulter le gouver→ nement, qu'il défendoit et qu'il dédaignoit. On prétend qu'il écrivit au cardinal: A l'illustris simo Signor Fachino; et il lui dit un jour Adieu, MARS... Mazarin, forcé à être ingrat, engagea la reine à le faire arrê→ ter, avec le prince de Conti son frère, et le duc de Longueville, On les conduisit d'abord à Vinensuite à Marcoussi, puis au Havre-de-Grace, sans que le peuple remuât pour ce défenseur de la France. Le parlement fut moins tranquille; il donna, en 1651, un arrêt qui bannissoit Mazarin du royaume, et demanda la liberté des princes avec tant de fermeté la que 2 cour fut forcée d'ouvrir leurs prisons. Ils rentrèrent comme en triomphe à Paris, tandis que le cardinal, leur ennemi, prit la fuite du côté de Cologne. Ce ministre gouverna la cour et la

cennes

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