Sainte-Vierge a été figurée par la tige de la racine et de 'la souche de Jessé, qui eut pour fils David. Sur cette tige s'est épanouie une fleur pleine de charmes, c'est-à-dire le Christ; et sur cette fleur le Saint-Esprit s'est reposé avec ses sept dons. Le Seigneur nous montre comment Marie a produit cette fleur, dans la porte close qu'il indiqua à Ezéchiel, porte qui ne devait jamais s'ouvrir, si ce n'est pour laisser passer le Seigneur. Marie est encore figurée par le temple que le roi Salomon bâtit à Dieu. Ce temple était construit avec le marbre le plus blanc, et orné à l'intérieur de l'or le plus pur. Ainsi Marie était plus blanche, plus pure que les anges, et son âme était ornée de l'or d'une parfaite charité. Le sacrifice de Marie dans le Temple (la Présentation) fut figuré par la table du soleil, dont l'histoire nous rapporte ce qui suit : des pêcheurs jetaient leurs filets dans la mer, lorsqu'ils en retirèrent, par un hasard inouï, une table d'or; ils allèrent aussitôt l'offrir au soleil, dans le temple qui lui avait été construit sur le rivage de Sabulum, car ils appartenaient à une nation qui adorait cet astre. Cette table, offerte dans le temple du soleil matériel, représente admirablement Marie, qui a été offerte au véritable Soleil, c'est-à-dire au souverain Seigneur de toutes choses, dans le Temple du Soleil éternel. Marie est une table sur laquelle une nourriture céleste nous est servie, car elle a donné naissance au Fils de Dieu, Notre-Seigneur JésusChrist, qui nous nourrit de son Corps et de son Sang. Marie est aussi prédite par la fille de Jephté, qui fut subitement et indiscrètement immolée au Seigneur, et qui, par conséquent, ne put dans la suite vaquer à son service; mais Marie servit constamment le Seigneur après s'être consacrée à lui, parce que son sacrifice fut fait selon toutes les lois de la prudence. La fille de Jephté fut offerte comme action de grâces, après une victoire remportée sur des ennemis de la terre; Marie s'immola dans le Temple pour obtenir la victoire sur les ennemis éternels de l'homme. Ce magnifique jardin que le roi des Perses avait fait suspendre pour plaire à son épouse, nous figure la vie et la charité de Marie; car la reine aimait à contempler de ce jardin tout son royaume; ainsi Marie, du Temple du Seigneur, tenait ses regards perpétuellement fixés sur la Patrie céleste. CHAPITRE III DU MARIAGE DE LA SAINTE-VIERGE Marie, la Vierge du Seigneur, croissait tous les jours en âge et en vertu, et parce que son père et sa mère l'avaient quittée, le Seigneur l'avait adoptée. Elle était sans doute entourée par les anges et jouissait des fréquentes visites du Très-Haut, qui la préservait de tout mal et la comblait de grâces. C'est au milieu de ces ineffables consolations qu'elle parvint à sa quatorzième année. Alors le Pontife déclara publiquement que les vierges qui vivaient dans le temple et qui avaient accompli cet âge devaient retourner chez elles pour penser à un établissement. Les compagnes de Marie se rendirent à cet ordre; mais pour elle, elle déclara qu'elle ne pouvait obéir, puisque ses parents l'avaient consacrée pour toujours au service du Seigneur et qu'elle-même lui avait voué une perpétuelle virginité. Le Pontife embarrassé par cette réponse, parce que d'un côté, il ne voulait pas agir contre l'Écrituro qui défend la violation des vœux, et que de l'autre, il ne voulait pas introduire dans la nation un usage nouveau, consulta les prêtres, qui d'un commun accord, résolurent de s'adresser au Seigneur. Tandis que tous les prêtres étaient en prière, le Pontife, selon la coutume, s'approcha pour consulter le Seigneur. Aussitôt une voix sortit du Propitiatoire et cette voix disait, que pour savoir à qui l'on devait confier et fiancer Marie, il fallait consulter la prophétie d'Isaïe dans cet endroit: Il sortira une tige de la racine de Jessé 1, etc. La voix ordonna aussi que tous ceux qui étaient de la maison et de la famille de David, qui avaient l'âge nubile et qui n'étaient pas mariés, apportassent leur verge devant l'autel. Or, parmi ces derniers, se trouvait un homme nommé Joseph dont la verge produisit aussitôt une belle fleur sur le sommet de laquelle une colombe descendant du ciel en présence de tous, vint se reposer. Ce miracle ne laissa plus de doute sur l'époux destiné à Marie. C'est pourquoi on lit dans l'Écriture que Moïse étant entré au tabernacle, vit que la verge d'Aaron avait fleuri, produit des boutons et des feuilles et mûri des fruits. Cette verge peut être la figure de la bienheureuse Vierge qui fut élégante comme une tige, gracieuse par sa charité, flexible aussi comme une tige par son humilité, droite aussi comme une tige par la pureté de son intention et par son amour du Seigneur. Marie a été comme une tige couverte de boutons, quand elle a conçu dans son sein le Fils de Dieu, et elle s'est couverte de fleurs lorsque le Fils de Dieu est né de |