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Descendez, mère des Amours;

Venez nous donner de beaux jours.

PREMIÈRE ENTRÉE DE BALLET.

Les dryades, les sylvains, les dieux des fleuves et les naïades, se réunissent et dansent à l'honneur de Vénus.

VERTUMNE.

Rendez-vous, beautés ciuelles;
Soupirez à votre tour.

PALÉMON.

Voici la reine des belles,

Qui vient inspirer l'amour.

VERTUMNE.

Un bel objet toujours sévère
Ne se fait jamais bien aimer.

PALÉMON.

C'est la beauté qui commence de plaire;
Mais la douceur achève de charmer.

TOUS DEUX ENSEMBLE.

C'est la beauté qui commence de plaire;
Mais la douceur achève de charmer.

VERTUMNE.

Souffrons tous qu'Amour nous blesse;
Languissons puisqu'il le faut.

PALEMON.

Que sert un cœur sans tendresse ?

Est-il un plus grand défaut ?

VERTUMNE.

Un bel objet toujours sévère
Ne se fait jamais bien aimer.
PALÉMON.

C'est la beauté qui commence de plaire;
Mais la douceur achève de charmer.

TOUS DEUX ENSEMBLE

C'est la beauté qui commence de plaire;
Mais la douceur achève de charmer.

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De la jeunesse,

C'est de savoir jouir de ses appas.

DEUXIÈME ENTRÉE DE BALLET.

Les divinités de la terre et des eaux mêlent leurs danses aux chants de Flore.

FLORE.

L'Amour charme

Ceux qu'il désarme;

L'Amour charme,

Cédons-lui tous.

Notre peine

Serait vaine

De vouloir résister à ses coups.
Quelque chaîne

Qu'un amant prenne,

La liberté n'a rien qui soit si doux.

CHOEUR des divinités de la terre et des eaux.

Nous goûtons une paix profonde,

Les plus doux jeux sont ici-bas.
On doit ce repos plein d'appas

Au plus grand roi du monde.
Descendez, mère des Amours;
Venez nous donner de beaux jours.

TROISIÈME ENTRÉE DE BALLET.

Les dryades, les sylvains, les dieux des fleuves et les naïades, voyant approcher Vénus, continuent d'exprimer par leurs danses la joie que leur inspire sa présence.

VÉNUS, dans sa machine.

Cessez, cessez pour moi tous vos chants d'alégresse,
De si rares honneurs ne m'appartiennent pas ;
Et l'hommage qu'ici votre bonté m'adresse
Doit être reservé pour de plus doux appas.

C'est une trop vieille méthode

De me venir faire sa cour;

Tontes les choses ont leur tour,

Et Vénus n'est plus à la mode :
Il est d'autres attraits naissans

Où l'on va porter ses encens.

Psyché, Psyché la belle, aujourd'hui tient ma place; Déjà tout l'univers s'empresse à l'adorer;

Et c'est trop que, dans ma disgrâce,

Je trouve encor quelqu'un qui me daigne honorer.
On ne balance point entre nos deux mérites,
A quitter mon parti tout s'est licencié;

Et, du nombreux amas des Grâces favorites
Dont je traînais partout les soins et l'amitié,
Il ne m'en est resté que deux des plus petites,
Qui m'accompagnent par pitié.

Souffrez que ces demeures sombres

Prêtent leur solitude aux troubles de mon cœur,
Et me laissez, parmi leurs ombres,

Cacher ma honte et ma douleur.

,

Flore et les autres déités se retirent, et Vénus, avec sa suite, sort de sa machine.

SCÈNE II.

VÉNUS, descendue sur la terre ; L'AMOUR, ÉGIALE, PHAENNE, AMOURS.

ÉGIALE.

Nous ne savons, déesse, comment faire

Dans ce chagrin qu'on voit vous accabler :

Notre respect veut se taire,

Notre zèle veut parler.

VÉNUS.

Parlez mais si vos soins aspirent à me plaire,
Laissez tous vos conseils pour une autre saison,
Et ne parlez de ma colère

Que pour dire que j'ai raison.

C'était là, c'était là la plus sensible offense

Que ma divinité pût jamais recevoir;

Mais j'en aurai la vengeance,

Si les dieux ont du pouvoir.

PHAENNE.

Vous avez plus que nous de clartés, de sagesse,
Pour juger ce qui peut être digne de vous;
Mais pour moi j'aurais cru qu'une grande déesse
Devrait moins se mettre en courroux.

VÉNUS.

Et c'est là la raison de ce courroux extrême.

Plus mon rang a d'éclat, plus l'affront est sanglant;
Et, si je n'étais pas dans ce degré suprême,
Le dépit de mon cœur serait moins violent.
Moi, la fille du dieu qui lance le tonnerre,
Mère du dieu qui fait aimer;

Moi, les plus doux souhaits du ciel et de la terre,
Et qui ne suis venue au jour que pour charmer;
Moi, qui partout ce qui respire

Ai vu de tant de vœux encenser mes autels,
Et qui de la beauté, par des droits immortels,

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