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vroient, ils ont dit que c'étoit mon af fiette d'argent, qui étoit convèrtie en or; vous êtes arrivé, l'épouvante les a pris, ils fe font tous fauvez, à la reserve de Monfieur que voilà, qui me payera mon affiette. Je vous demande cette juf tice, Monfieur, autrement je lui.........

LE COMMISSAIRE. Tout beau, mon ami, ayez un peu de patience, l'on vous fatisfera.

OCTAVIO.

Laiffons cela je vous prie, fongeons à recouvrer la fille de Cintio, tâchons de la retirer au plûtoft des mains de fon raviffeur.

L'ORFE'VRE prenant Octavio par

le bras.

Vous fongerez parbleu auparavant à payer mon affiette, vous êtiez l'un des voleurs, & je vous reconnois bien. LE COMMISSAIRE. Je te donne ma parole, mon ami, que ton affiette te fera payée.

L'ORFE' VRE.

Gela fuffit, Monfieur, la parole d'un Commiffaire vaut de l'or.

Scene X I.

LE COMMISSAIRE, SON CLERC,

V

OCTAVIO.

LE COMMISSAIRE à Octavio. "Ous avez tout l'air d'un galant homme, vous prenez l'intereft à l'enlevement d'Ifabelle. Je vas faire les procedures & les diligences en tel cas requifes, pour la recouvrer. Il lui dit à l'oreille, donnez-moi quelque argent, crainte que l'on ne vous foupçonne d'être d'intelligence, finon je vas declarer tout le myftere.

OCTAVIO.

Je fuis fort fenfible aux bons offices que vous me rendez, il eft jufte que je vous en marque ma reconnoiffance. Voilà dix piftoles, fortez-moi d'affaire au plûLE COMMISSAIRE.

toft.

Il y a plaifir de travailler pour un honnefte homme comme vous. Mon Clerc fe recommande auffi à vôtre generofité. OCTAVIO à Pierrot.

Mon ami, voilà une piftole faites vôtre devoir. Je vas raffûrer Monfieur Cin tio.

Scene XII.

LE COMMISSAIRE, SON CLERC. LE COMMISSAIRE.

On

Mon pauvre Pierrot, divertiffons

nous à prefent, chantons pendant que nous avons le tems & l'argent. Il

chante.

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Le Mystere eft un Ragoust
Pour les plaifirs les plus doux.
Belle qui fçavez que chez vous
vn amani eft fort neceffaire,
Le fouffrez-vous à vos genoux
Sans en faire un petit Myftere?
Le Mystere, &c.

Souvent pour un fidel époux
Qui fait plus qu'il ne devroit faire,
Vne Coquette a du dégouft
Si c'est un homme fans myftere.
Le Myftere, &c.

Scene XIII.

OCTAVIO, LE COMMISSAIRE; SON CLERC, LE DOCTEUR,CINTIO.

OCTAVIO à Cintio.

Affûrez vos efprits, reprenez vos

Rfens, le Commiffaire eft de vos amis,

vous n'avez rien à craindre.

LE COMMISSAIRE à Cintio. Monfieur ce n'étoit pas mon deffein de troubler vôtre affemblée, je venois vous offrir mes fervices au fujet de Mademoiselle vôtre fille qu'on a enlevée. CINTIO.

Ah que je fuis malheureux, quel défaftre affreux! que je fuis à plaindre, j'ai perdu tout ce que j'avois au monde de plus cher: ah! je n'en reviendrai jamais.

OCTAVIO.

Je plains vôtre fort, Monfieur, & je partage avec vous les fâcheufes atteintes d'une trop jufte douleur; mais fufpendons nos larmes pour apporter quelques remedes au mal qui en a fait naître le cours. Je fuis tout preft à monter à cheval pour ce fujet, & Monfieur le Commiffaire va faire les diligences.

ARLEQUIN fait le pleureur.

Ah, ah, ah, un lacet, un cordon, du ruban, de éguillettes, du fil, une ficelle; une corde, une corde à puits, un cable, (an Docteur) étranglons-nous, mon cher

Maître, il n'eft que la potence, la four che & le gibet qui puiffe nous confoler d'un tel accident. Ha, ha, ha. LE DOCTEUR.

Cariffimo Furno, figlio mio, chi ti ha fatto tanto male, parlate un pôco, vi prego, répondez moi un mot: ho, ho, ho. ARLEQUIN.

Qui peut avoir aing mal-traité, excedé, outragé, déchiré, délabré, caffé, rompu, brisé, hé, hé, hé.

LE DOCTEUR au Commiffaire. Signor Barigello, fate mi jufticia d'una fi grande injuria, ha, ha, ha.

CINTIO pleurant.

Mon tres-cher vaiffeau, ho, ho, quelle tempefte cruelle vous a contraint de faire ainfi, hi, hi, naufrage dans le port? (Il ramaffe les morceaux) ne pourroit-on point, helas! te radouber, & ces débris, is, is, ne feroient-ils plus propres à rien, hen, hein, hin, in?

OCTAVIO à Cintio.

Ce n'eft plus le tems de penser à ces vaines imaginations qui s'évaporent toutes en fumée, comme vous avez vû ce jourd'hui ; & c'eft ce qui a donné lieu d'appeller du, nom de Souffleurs ceux qui

occupent

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