Occupent leurs efprits de ces folles idées. Le foin de recouvrer une fille unique, devroit bien bannir de vostre esprit du moins pour un temps toutes....... LE DOCTEUR interrompit Octavio. Hài mè pôuretto furno: chè ti fa di commune con la Machina di fan Malo, per haver il forte medefimo? ARLEQUIN. A propos de la Machine de S. Malos Vous me faites reffouvenir que j'ai`lû dans Merlin une prédiction de noftre fourneau. Attendez un peu.... Je croi que je m'en fouviendrai encore. Quand....... qui.... que.... ha j'y fuis. Quand Guillot, maint battu, feindra D'Albyon, doit Iffir la Machine in- Malouins, de ce cas s'il vous chand aucun mal, Gaudira qui befogne œuvre Philo- OCTAVIO. Cela eft fort précis M. le Commiffaire, terminons, allons chercher Ifabelle, fa prefence doit confoler fon Pere & faire toute ma joye. (Octavio, le Commiffaire fon Clerc fe retirent.) M Scene XIV. ARLEQUIN, LE DOCTEUR. M On maître,allons à la guerre,il furviendra quelques coups de Moufquets, pif, paf, quelque volée de Canon pouf quelques éclats de Bombes, cla, cla, clas, Carcaffes ou Grenades qui nous tireront de l'embarras où nous fommes. LE DOCTEUR. Il est vrai, mais où trouverons-nous de quoi nous équiper? ARLEQUIN. Hé morbleu, que ne travaillez-vous pour l'Hôtel de Bourgogne, vous qui avez tant d'efprit, il ne s'y reprefente pas une piece, vaille, que vaille, qui n'équipe & ne remonte fon Auteur; & je fuis fûr qu'une Comedie d'un Docteur, in Neutroque jure, comme vous, pourroit fournir à chaque reprefentation une compagnie de chevaux, des plus complettes. LE DOCTEUR, Ha ce n'eft plus le temps. Le Phenix ne renaift pas tous les jours. L'on ne fait pas quand on veut un Empereur dans la Lune, & les Baguettes n'operent pas en tous temps. ARLEQUIN. Meffieurs les Parifiens n'ont pas certe délicateffe pour les Operas; il les reçoivent à prefent par douzaines. La fantaifie me prend d'en faire un. Je fent déja ma veine qui s'échauffe; déja l'entoufiafme me prend ; j'entre en fureur, je jure, je tempefte contre noftre fatal malheurs j'en gemis quand j'y penfe; je languis, je tombe, je me meurs : hélas, je trépaffe; hola, je fuis mort. Une profonde mélancolie me fait encore triftement chanter. (Sur l'air, quand l'Opera que nous vante la Grille. AIR. Mon cher voisin Plaignons noftre infortune Ah Dieu quel chagrin Le grand Oeuvre eftoit fur fa fin, Nous nous en pafferons mieux que de foupe chofes faites il n'y a plus de remedes; reprenons courage. Allons chercher le Marquis du Courbani; quoiqu'il foir mal dans les affaires, il lui refte encore dequoi gruger. Il a du bon vin en cave, du bled dans fon grenier, bons poulets dans fa baffe court; nous lui confeillerons de tout fricaffer, crainte que fes creanciers n'y trouvent à mordre. Scene XV. CINTIO, ISABELLE, MEZETIN. CINTIO. H fille fcéleratte, retirez-vous d'icit Afuyez loin de ma prefence, & ne m'a prochez jamais, Vous voyez ces trikes débris d'un Eourneau qui contenoit la Pierre Philofophale: c'est vous qui l'avez mis en l'état où il eft ; avez-vous bien encore affez de front pour paroiftre devant moi, aprés une action auffi noire. ISABELLE. En bonne verité, mon Pere, ce font des menteurs qui vous ont dit, que j'ai fait cela. Marinette vous affurera bien que depuis que Monfieur [elle montre Mezetin m'a fait fortir du logis, je fuis toûjours restée chez ma bonne tante. CINTIO. Comment friponne. C'eft cet homme mon, valet, ce coquin de Colinmatras, qui vous avoit enlevée; rentrez tour prefentement au logis, je vas donner bon ordre. Scene XV I. CINTIO, MEZETIN, OCTAVIO. MEZETIN. J E ne fuis point voftre valet, Monfieury je fuis encore moins un coquin : Monhieur Octavio eft mon maiftre, & ce n'étoit que pour fervir les amours, que je me mis auprés de vous, fous le nom de Colinmatras. OCTAVIO à Cintio, . Prenez garde à vous, Monfieur, j'ai vû les informations d'un Commiffaire, fur ce que vous avez tenu affemblée de Faux Monnoyeurs. Je vous offre chez moi une retraite, où vous ferez en feureté. Vous fçavez que je foûpire depuis long-temps pour Mademoiselle voftre fille; elle n'eft point contraire à mes vœux: fouffrez qu'un doux hymen nous uniffe, vous aurez un gendre qui prendra foin' |