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maison ayant produit un cardinal (dix-septième général de l'ordre des frères Prêcheurs), un évêque de Maguelonne et deux archevêques d'Arles, dont l'un, légat du St-Siége, fut ensuite patriarche de Jérusalem;

Services distinguées dans les armes et dans les négociations, particulièrement lors de la situation critique où se trouva la France après la prise et la captivité du roi François Ier;

Alliances avec les plus nobles familles du royaume, et entre autres avec les maisons d'Adhémar, d'AillyPicquigny, d'Assas, d'Astoaud, de Barasc, de Barjac, de Belcastel, de Beaumond-Touchebœuf, de Bey nac, de Bignicourt - Chambly, de Boislinars, de Bourdeille-Brantôme, de Chabans, de Chasteignerla-Rochepozay, de Corn-d'Ampare, de DurfortBoissières, d'Escairac, de Fontanges, de Fredeville, de Gaulejac, de Gironde, de Langheac, de LestradeFloirac, de Luzech, de Malbosc, Malet de la Jorie, de Méalet de Fargues, de Melun, de Mier, de Montvaillant, de Parlan, de Perusse, de PeyronencqSaint-Chamarant, de Plas de Valon, de la PorteLuzignac, de Roger de Beaufort, de Saint-Chamans, de Tranchelion, de Turenne d'Aynac, d'Usson, de Vabres, de la Valette-Cornusson, etc., etc.

La maison de la Garde a fait des preuves pour l'ordre de St-Jean-de-Jérusalem, pour les pages, et en dernier lieu pour les honneurs de la cour.

Elle établit sa filiation depuis:

I. Geraud DE LA GARDE, Ier du nom, seigneur de la Garde, au diocèse de Tulle, en Limosin, qui vivait en 1240. Une généalogie manuscrite conservée dans l'ancien fonds du cabinet de l'ordre du St-Esprit, et

citée dans la preuve de cour, lui donne pour fils:

1° Pierre, Ier du nom, dont l'article suit;

2o Guillaume de la Garde;

3° Géraud de la Garde;

4° Gaucelin de la Garde, chanoine, puis sous-doyen du chapitre de Brioude en 1278 (Baluze, Preuves de l'Hist. de la maison d'Auvergne, p. 288). Il transigea pour les droits de

cette église, en 1282, avec Beraud, sire de Mercœur. Nommé à l'évêché de Lodève en 1290, il fut transféré à celui de Maguclonne en 1296. Les bulles parlent de ce prélat avec beaucoup d'éloge. Il fut présent au concile de Beziers le 29 octobre 1299, et assista, le 25 juin 1300, dans le couvent des frères Prêcheurs de Pamiers, à l'absolution qu'y reçut le comte de Foix de l'excommunication qu'il avait encourue du St-Siége. L'année suivante, Gaucelin de la Garde se trouva à l'assemblée de Senlis où le roi Philippe-le-Bel fit informer contre Bernard de Saisset, évêque de Pamiers, accusé du crime de lèze-majesté. On sait que ce fut l'arrestation de cet évêque qui souleva cette grande querelle dans laquelle le roi de France défendit avec tant d'énergie les droits de son royaume et de sa couronne contre les prétentions de Boniface VIII. Philippe-le-Bel, décidé à opposer la force aux menaces, et jugeant nécessaire de s'unir plus étroitement avec les autres souverains contre les empiétements du St-Siége, nomma, en 1303, Gaucelin de la Garde, Ithier de Nanteuil, grand-prieur des hospitaliers de France, Gautier de Joinville, etc., ses ambassadeurs pour traiter à Narbonne avec l'évêque de Sarragosse et les autres ambassadeurs du roi d'Aragon. Le 15 novembre 1304, Gaucelin de la Garde ratifia le traité conclu entre l'archevêque Gilles Aycelin et Amalric, vicomte de Narbonne. Il mourut le 11 mars suivant, que l'on comptait encore 1304, et fut inhumé devant le maître autel de son église de Maguelonne. Gallia Christiana, t. vi, col. 777, 1123; Hist. générale de Languedoc, par D. Vaissele, t. iv, pp. 88, 104; Dictionnaire des Sciences ecclésiastiques, par le P. Richard, t. 1, p. 656, 1052).

II. Pierre DE LA GARDE, Ier du nom, chevalier, seigneur de la Garde en 1281, acquit, de concert avec son frère Gaucelin de la Garde, un jardin et un pré situés en la paroisse de Belpuech, que leur vendit Gui de Malemort, par acte du mardi après l'octave de Sainte-Croix, 1302. Ses enfants furent :

1o Bernard, Ier du nom, dont l'article viendra plus bas;
2o Guillaume de la Garde, damoiseau, marié avec Étoile de
Parlan, fille de noble Raimond de Parlan, damoiseau, co-
seigneur du château de Parlan au diocèse de St-Flour, et
de Souveraine de Bonnefons. Il eut, entre autres enfants :
A. Guillaume de la Garde, noinmé exécuteur du testa-
ment de Souveraine de Bonnefons, son aïeule, veuve
de Raimond de Parlan, fait devant Jean La Vedrune,
notaire royal, le 2 septembre 1353. Sa destinée ulté-
rieure n'est pas connue;

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3° Pierre de la Garde, chevalier, qui fut présent, en 1319, avec Arnaud, seigneur de Landorre, Étienne, seigneur de Lastic, Amblard, seigneur de Dienne, Astorg, seigneur de Chailanne, Bertrand de Severac, etc., au contrat de mariage de Guillaume, seigneur d'Estaing, avec Ermengarde de Peyre, et sit une acquisition, en 1323, tant en son nom qu'en celui de ses frères Guillaume et Geraud (Preuves de cour);

4o Geraud, Ile du nom, auteur de la BRANCHE DE SAIGNES et DE PARLAN, mentionnée ci-après;

5o Raimond de la Garde, qui embrassa l'état ecclésiastique.

III. Bernard DE LA GARDE, Ier du nom, seigneur de la Garde et de Daumar en Limosin, épousa une dame nommée Astugue, après la mort de laquelle, ayant établi ses enfants, il embrassa la vie religieuse. Il était curé d'Hautefaye, au diocèse de Périgueux, en 1327. Il avait eu, entre autres enfants (1) :

1o Bernard, lle du nom, qui suit ;

2o Geraud de la Garde, dit de Daumar (2), né au château de Daumar, paroisse de la Garde. Il entra dans l'ordre des frères Prêcheurs au couvent de Brives, dont il fut nommé prieur en 1323. Transféré à Paris, il y enseignait la théologie en 1326 et 1327. L'éclat de sa vertu et de sa renommée ayant réuni sur lui les suffrages de son ordre, quoiqu'il n'eût pas l'âge requis, il fut élu général des frères Prêcheurs dans l'assemblée tenue à Carcassonne en 1340. Clément VI, dont tous les historiens le qualifient cousin,

(1) La généalogie manuscrite conservée au cabinet du SaintEsprit n'en cite que deux, Bernard et Guillaume, archevêque de Braga. Mais Baluze prouve que Bernard II de la Garde était frère d'Etienne, et il pense qu'il l'était également du cardinal Geraud.

(2) Il a suffi de l'analogie assez équivoque des noms de Geraud de la Garde de Daumar avec ceux de la Garde-Adhémar, pour que l'abbé Roy, dans sa nouvelle Histoire des Cardinaux français (in-8°, 1788, t. x), ait confondu l'origine des deux familles. C'est du reste la moindre des erreurs de toutes sortes dont fourmille son article de Geraud de la Garde, erreurs qu'il eût évitées s'il cût consulté Baluze. Vers la fin du xvíe siècle, il existait à Tulle deux familles la Garde, dont l'abbé Roy a confondu l'origine avec celle des seigneurs de la Garde, de Daumar et de Tranchelion. De l'une étaient Jérôme la Garde d'Auberty, avocat en parlement, et François la Garde, bourgeois de Tulle, qui firent enregistrer leurs armoiries à l'armorial de France, généralité de

l'ayant appelé à Avignon, immédiatement après son exaltation, le créa cardinal du titre de Sainte-Sabine le 20 septembre 1342. Il jouit peu de cette éminente dignité, étant mort à Avignon le 27 septembre 1343, et non à Toulouse en 1345, comme le prétend par erreur l'abbé Roy. (Vitæ papurum Avenionensium, par Baluze, t. 1, col. 245, 286, 299, 852);

3o Étienne de la Garde, qualifié parent du pape Clément VI, qui le pourvut de l'archevêché d'Arles, au mois de décembre 1350, lorsque Étienne Aldebrand passa de ce siége à celui de Toulouse (1), vacant par la promotion au cardinalat de l'archevêque Raimond de Canillac. Peu après, Clément VI nomma Étienne de la Garde son légat en Lombardie et en Romagne. Il soumit les rebelles de Salon de la Crau (dépendant de l'archevêché d'Arles), et rétablit le droit de battre monnaie dans la seigneurie de Montdragon. Il mourut le 14 des calendes de juin 1559, et fut inhumé dans l'église de St-Trophime d'Arles. (Baluze, Vies des papes d'Avignon, t. 1, col. 844, 879, 986, 988; et Historia Tutelensis, lib. 1, pp. 200, 201; Dict. des Sciences ecclésiastiques, t. 1, p. 330, extr. des Annales du Limosin, p. 6); 4o Guillaume de la Garde, qui fut d'abord chanoine de l'église d'Orléans, puis archevêque de Braga, en Portugal. Il était déjà revêtu de cette dignité lorsqu'en 1548, le pape Clément VI, son cousin (2), l'envoya à Rome pour cou

Limoges, en 1698. Elles y sont décrites, folios 158, 168: de gueules, au chevron d'or, accompagné de 3 molettes d'éperon du même; au chef cousu d'azur, chargé d'une croix patée d'or. L'autre famille était représentée à la même époque par Martial la Garde, doyen des conseillers du roi au présidial de Tulle, portant : d'azur, au pal d'or, accosté de 6 étoiles du même; à la bande de gueules, brochante sur le tout, suivant sa déclaration inscrite p. 247 du même Armorial.

(1) Ce fut cet archevêque Etienne Aldebrand, et non Etienne de la Garde, qui fut camerier et trésorier de Clément VI, ainsi que le prouvent de nombreux actes du temps cités par Baluze. (Voir aussi le Dict. des Sciences ecclésiastiques, t. 1, p. 330.)

(2) Bzovius, an. 1352, paragraphe 7, rapporte que Clément VI (Pierre Rogier de Beaufort) disait lui-même de Guillaume de la Garde qu'il était un homme de son sang. Baluze a prouvé contre Onuphre Pavinius que la parenté de Geraud, d'Etienne et de Guillaume de la Garde avec Clément VI ne provenait pas, comme celle du cardinal Guillaume de la Jugie, de leur naissance d'une sœur de ce pape. Cependant cette parenté était trèsproche, et l'on ne peut nier qu'elle n'explique la haute faveur dont Guillaume de la Garde et ses frères ont joui auprès de ce souverain pontife. Les expressions de Clément VI n'indiqueraientelles pas dans les deux familles de Beaufort et de la Garde une descendance commune du côté des femmes, non par une mère, puisque ce pape et ces prélats eussent été frères utérins, parenté

et

ronner en son nom Louis de Tarente, époux de la reine Jeanne, et lui donner solennellement l'investiture du royaume de Sicile et d'Apulie, alors envahi par André, roi de Hongrie. Après le rétablissement de ces princes, Guillaume de la Garde fut envoyé par le même pontife dans le royaume de Sicile, au-delà du Phare, avec le titre de légat et la mission spéciale de couronner Louis Jeanne comme roi et reine de Jérusalem et de Sicile, ce qui eut lieu à Naples le 27 mai 1352. Le zèle que ce prélat avait montré pour leur cause durant la guerre que leur fit le roi de Hongrie, iui valut toutes sortes de témoignages de leur reconnaissance. Il en reçut des terres en Provence, qui restèrent long-temps dans sa famille, et si la mort n'eût pas enlevé Clément VI, le 16 décembre 1532, il eût été créé cardinal à leurs pressantes sollicitations. Sous Innocent VI, son successeur, Guillaume de la Garde succéda à son frère Étienne (1) à l'archevêché d'Arles en 1360. Au mois de mai 1565, il tint et présida un concile général tenu à Apt, et le 4 juin de la même année, il couronna, au nom d'Urbain V, l'empereur Charles IV, comme roi du royaume d'Arles, dans son église métropolitaine de Saint-Trophime, en présence du comte de Savoie, du duc de Bourbon, des archevêques d'Embrun et d'Aix, et d'un grand nombre d'évêques et de seigneurs de haut rang. Nommé patriarche de Jérusalem vers 1371, il conserva le titre d'administrateur de l'archevêché d'Arles. En cette qualité et comme seigneur suzerain de Montdragon (2), il

qu'il eût explicitement exprimée dans ses bulles, mais par une aïeule qui leur eût transmis le même sang maternel au degré de cousins-germains? Dans cette supposition toute probable, Pierre Rogier, seigneur de Rosiers en Limosin, aïeul de Clément VI, et Pierre, seigneur de la Garde, aïeul du cardinal et des deux archevêques d'Arles, auraient épousé la même femme.

(1) Baluze, suivi par d'autres auteurs, dit que Guillaume de la Garde était fils d'un premier lit de Bernard II, et par conséquent neveu de l'archevêque Etienne. C'est une faute d'attention de ce célèbre chronologiste. Guillaume de la Garde avait précédé Etienne de plusieurs années dans la dignité archiepiscopale, et peut-être le rôle important qu'il remplit dans les affaires de Sicile et le crédit qui en fut la suite n'ont-ils pas été étrangers à l'élection d'Etienne au siége d'Arles. L'importante mission que Guillaume de la Garde, archevêque de Braga, remplit à Rome en 1348 (le sacre du roi de Sicile), ne permet guère de supposer qu'il eût alors moins de quarante ans. Comment son père, marié vers 1300 ou 1306, aurait-il été le même Bernard de la Garde qui se remaria en secondes noces en 1362? La généalogie manuscrite du cabinet du St-Esprit tranche explicitement cette difficulté en établissant l'archevêque Guillaume fils de Bernard Jer, époux d'Astugue, et frère de Bernard II.

(2) C'est à raison de cette suzeraineté qu'on le trouve quelquefois surnommé Dragonnet, suivant Frison, dans la Gallia purpurata.

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