Images de page
PDF
ePub

Je me suis contenté de modifier légèrement la ponctuation, pour rendre la lecture plus facile; je me suis permis aussi de changer en graves les accents aigus, pour ne pas contrarier les habitudes actuelles (quant aux accents aigus que j'ai admis, ils viennent de moi). En somme, la copie reste littérale. On la comprendra aisément. Le grand président dont il est question, vers 6-8, est << Messire de Bertier, seigneur de Montrabe, chevalier, conseiller du Roy en ses conseils d'Estat et privé, et premier président au Parlement de Toulouse. » Le mot surdito, qui termine le 7 vers et que je n'ai pas trouvé ailleurs, veut dire sans doute à la lettre surenchère; cette surenchère, qui a mis en évidence le prix du personnage, ce doit être son élévation à la haute dignité déjà indiquée. Je ne vois plus qu'une expression qui réclame un commentaire; c'est l'expression proverbiale qui sert de pointe au sonnet. Les Muses, s'engageant à célébrer le mérite de Beynaguet, « ont déjà bu marché et vin. » Beue marcat e bin n'est plus usité à ma connaissance; mais l'usage qui éclaire cette phrase est toujours vivant on ne scelle guère un marché sans boire, sans trinquer ensemble; le vin est la conclusion du marché. D'où boire marché et vin, pour « conclure une affaire. >>

Je n'ai pas besoin de faire remarquer la médiocrité de pensée et de style de cette petite pièce de complaisance, inspirée par l'amitié plutôt que par la verve poétique. Heureusement Baron a fait mieux. Les lecteurs de la Revue de Gascogne n'en remercieront pas moins M. F. Taillade de cette bienveillante communication, d'autant qu'il nous promet en même temps bon nombre de noels et cantiques gascons, qu'il a eu soin de copier dans des recueils aujourd'hui à peu près introuvables, et qui auront place dans nos prochaines livraisons.

Mais voici, sans sortir des pièces liminaires de Beynaguet, un très curieux quatrain, gascon aussi, et signé (d'un nom de guerre peut-être) Bidau de la Herro. Ce Vital veut féliciter Beynaguet d'avoir reçu de ses amis des compliments en sept langues; il l'encourage à s'en aller banqueter avec Phébus et ses neuf mésanges (chanteuses, Muses) en leur offrant un pâté de la façon de ses amis...

[blocks in formation]

Le 30 décembre 1871, il a été vendu aux enchères à la salle Silvestre, à Paris, le manuscrit suivant :

« Précis des délibérations des trois ordres des Etals du païs et comté de Bigorre, depuis 1751 jusqu'en 1775, in-4", rel. pl., anc.

» Précieux manuscrit inédit composé de plus de 300 pages d'une bonne » écriture.

>> Le titre ci-dessus se trouve deux fois dans ce volume. Le premier, placé » en tête, le deuxième après la table alphabétique des matières; ce dernier est » écrit à l'encre rose et est remarquable par l'écusson d'un cardinal placé au > bas.

>> Comme document d'histoire locale, ce document est de la plus grande » utilité.

» Mais ce qui, surtout, lui donne du prix, ce sont les nombreux noms de per» sonnages nobles qui y sont inscrits en qualité de membres des Etats du pays. » Il y a aussi là un très grand nombre de renseignements sur le Béarn.

» Au fo 38 se trouve un paragraphe assez curieux : les Etats, après délibéra» tion du 14 novembre 1756, décident que, s'il faut envoyer une députation à >> Paris, on choisit d'avance M. le baron de Barbasan, et l'on donnera 12 francs » par jour à M. de Castelbajac pour tous frais personnels depuis le départ >> jusqu'au retour!!! Et la députation eut lieu dans ces conditions peu ruineuses » le 6 juin suivant, (fo 39). Citons encore la nomination, à la date du 13 no>vembre 1758, de Bertrand Barère, avocat, à la charge de secrétaire des Etats; > c'est probablement (1) le père du fameux membre du Comité de Salut public. >> Cette charge de secrétaire lui fut enlevée par ordre du roi le 14 avril 1759; » puis, le 9 juin 1765, il fut entièrement exclu de la députation suivant une > nouvelle ordonnance royale.

» A la date du 5 août 1766, Barère se présente de nouveau à l'Assemblée » comme député de Tarbes; il est envoyé comme n'étant pas du nombre des » députés de cette ville à l'Assemblée générale dernière. Il y avait évidemment » une cabale derrière cette exclusion forcée, qui ne peut qu'envenimer la haine » que le fils porta plus tard à la royauté. »

Extrait du Catalogue de la bibliothèque de M. le marquis de M..., vendue par le ministère de Me Boulland, commissaire-priseur, et de MM. Schlesinger frères, libraires, salle Silvestre, à Paris, le 5 décembre 1871 et jours suivants, n° 3984, p. 549.

Quelqu'un des lecteurs de la Revue de Gascogne pourrait-il nous faire connaître le détenteur de ce manuscrit?

C. DURIER.

185. Le comte de Seissan.

M. J. de La Pezuela Lobo, de l'Académie espagnole, qui est sur le point de publier un grand ouvrage de biographie militaire espagnole, nous fait l'honneur de nous adresser la note suivante, pour laquelle nous invoquons les lumières de nos abonnés et collaborateurs :

Le comte Louis de Seissan, natif du département actuel du Gers et peut-être

(1) C'est certain.

du lieu de ce nom, fit comme colonel les campagnes de Flandre jusqu'à la paix de Ryswick en 1697. L'année suivante, comme il était protestant, il quitta le service de la France, alla se mettre au service du roi de Pologne et se fit un nom comme général à la tête de ses armées. En 1710 il passa en Savoie, puis débarqua à Cette avec quelques milliers d'aventuriers pour appuyer le soulèvement des Camisards dans les Cévennes. Mais il fut repoussé par le maréchal de Noailles. Il abjura le protestantisme en 1717 et fut appelé de Varsovie par Philippe V qui l'éleva à la dignité de maréchal en Espagne. Il mourut à Madrid en 1727, à l'âge d'environ soixante-cinq ans.

Tout renseignement propre à compléter la vie et spécialement à éclairer l'origine de ce personnage serait reçu avec reconnaissance.

186. Sur l'abbé Pardiac.

Que pourrait-on me dire d'un certain abbé Pardiac ou de Pardiac, qui fut, à la fin du xvIIe siècle, un des hôtes de La Bastille? Voici ce qu'écrivait sur son compte M. de Pontchartrain à l'évêque de Condom [Louis Milon] le 1er mars 1694 « Il y a quelques mois que le roi fit mettre à La Bastille un prêtre de Condom, nommé Pardiac, qui se mêlait de distribuer des pièces imprimées aux Pays-Bas contre les jésuites (1). S. M., par commisération, a bien voulu le faire mettre en liberté, à condition qu'il se retirera incessamment à Condom, ainsi qu'il l'a promis, et elle m'ordonne en même temps de vous écrire que son intention est que vous preniez garde à la conduite qu'il tiendra, et même pour l'obliger à se contenir, j'ai expédié un ordre en vertu duquel vous pourrez le faire arrêter à la première faute qu'il fera, et il est bon que vous lui fassiez voir cet ordre pour le tenir en respect et soumis à la règle de vie que vous lui prescrirez. » Le recueil auquel j'emprunte cette lettre (Archives de La Bastille, documents inédits recueillis et publiés par Fr. Ravaisson, t. x, 1879, p. 5), renferme encore un extrait (relatif à notre homme) du Journal de M. Du Junca, où nous voyons que le gouverneur de La Bastille, M. de Besmaus, agissant en qualité de Gascon (2), fit dîner avec lui M. de Pardiac, le jour de sa mise en liberté. T. DE L.

(1) L'abbé Pardiac aurait-il été un janséniste?

(2) On sait que c'était Jean-Baptiste-François de Montlezun, chevalier, seigneur de Besmaus, mestre de camp de cavalerie. Il mourut le 10 octobre 1697.

TABLE MÉTHODIQUE

DES MATIÈRES CONTENUES DANS LE TOME VINGT-UNIÈME.

ARCHÉOLOGIE.

Architecture.

L'Eglise de Salau, par J. de Lahondès (L. de Bardies), 337.

Epigraphie.

Une visite à l'abbaye de Faget (A. Lavergne), 366.

Héraldique.

Clé de voûte armoriée de l'abbaye de la Castelle (L. Sorbets), 111.
Numismatique.

Trouvaille d'Aurimont (monnaies royales et baronales), par
M. Taillebois (L. C.), 439.

HISTOIRE.

I. ÉTUDES PRÉLIMINAIRES.

Critique historique.

Les Albigeois, leurs origines, etc., par l'abbé Douais (L. C.), 128.
La prise d'Arezzo (1384), par P. Durrieu (L. C.), 432.

Le royaume d'Adria, par le même (Id.), 535.

François de Montmorency, par A. de Ruble (J. Frayssinet), 528.

II. HISTOIRE CIVILE ET POLITIQUE.

Histoire féodale.

Cazaubon et les baronnies d'Auzan (Ducrue), 23, 160.
Du revenu des baronnies d'Auzan (Id.), 480.

Histoire municipale.

Monographie de Solomiac (R. Dubord):

V. Le protestantisme, 297.

VI. Trois procès contre l'abbaye de Gimont, 372, 441.
VII. Souffrances pendant les guerres du xvir siècle, 537.

Monographie de La Devèze (J. Gaubin).

Administration foncière, période révolutionnaire, 464.

Briefve narration, etc. (Agen et la Ligue), publiée par M. A. Magen

(L. C.), 531.

38

Biographie militaire.

Notice sur J. d'Antras, sieur de Samazan, 88.

Charles de Lataulade, baron de Laas (J. de Carsalade), 5.
Trois barons de Poyanne. II. Bernard de Poyanne (Id.), 226,

266, 346.

Histoire anecdotique.

Le dr Brondeau en France et à Lannepax (P. La Plagne-Barris), 309. L'île des Faisans et la paix des Pyrénées, par F. Abadie (L. C.), 434. III HISTOIRE ECCLÉSIASTIQUE.

Histoire monastique.

L'abbaye et la ville de Condom (A. Plieux).

Les origines, 174.

Les cinq premiers abbés, 249.

XIIe et XIII siècles, 388.

Les abbés Montazin de Galard et Auger d'Andiran, 491.

Hagiographie et biographie ecclésiastique.

Pétrarque et Jacques Colonna, évêque de Lombez (Léonce Couture). Amitié de Pétrarque et de Colonna, 33.

Voyage à Toulouse et à Lombez, 90.

Séjour relations jusqu'à la mort de Colonna, 137.

L'origine française de saint François-Xavier, par l'abbé Soubielle (L. C.), 533.

Saint Léonce, évêque de Bordeaux, par H. Cauderan (L. C.)

IV. HISTOIRE LITTÉRAIRE.

Faits et institutions littéraires.

Un ballet agenais au commencement du XVIIe siècle, p. p. Ph. Lauzun (L. C.), 131.

Histoire littéraire d'Albi, par J. Rolland (Id.), 129.

Origine de l'imprimerie à Albi, par M. Claudin (Id.), 129.
Reliure d'un Montaigne, etc., par l'abbé J. Dulac (Id.), 440.

Biographie et études littéraires.

Pétrarque et Jacques Colonna (voy., ci-dessus, Biographie ecclés.) Les mémoires de Jean d'Antras, publiés pour la première fois. Introduction (J. de Carsalade et Ph. Tamizey de Larroque), 81. Examen de cette publication (L. C.), 422.

M. Dulaurens et les archives de Bayonne, par Ch. Bernadou (L. C.),

436.

Sonnets inédits d'Olivier de Magny, p. p. T. de L.,

« PrécédentContinuer »