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Cet opuscule a dû son origine à la rivalité qui s'était établie entre le professeur du droit romain de l'école de Paris ( M. Berthelot), qui suivait avec raison Heineccius, et quelques autres professeurs qui affectaient de préférer Lorry, Ferrière et Berroyer. Il en résultait que, dans les examens, chaque professeur n'était satisfait qu'autant qu'on lui parlait le langage de son auteur favori. Pour sortir de cet embarras, on a publié le Synopsis qui n'est au fond qu'un abrégé de la doctrine d'Heineccius, mais auquel on a joint les définitions données par Lorry et consorts, afin que les élèves trouvassent dans le même volume de quoi répondre à tout le monde.

39. Jacobi CUJACI opera omnia in decem tomos distributa.... operâ et curâ Caroli-Annibalis FABROTI jurisconsulti. Lutet. Paris. impensis societatis typogr. librorum officii ecclesiastici, 1658, 10 vol. in-fol. G. P. édition belle et bien faite; le 10e vol. porte le titre d'Appendix. Curâ Libornii BANII. Neap. 1722 1727; 11 vol. in-fol. Cum indice generali et novis additionibus. Neap., Venet. et Mutinæ, 1758-1785, 11 vol. in-fol.

Les éditions de Fabrot et de Naples renferment tous les ouvrages de Cujas. L'édition de Fabrot est plus belle, mais la dernière de Naples est plus commode, à cause de la table générale qui l'accompagne. Au défaut de ces éditions, on peut acheter celle que l'on appelle la grande barbe ( ainsi nommée, parce que Cujas est représenté, dans le fleuron du frontispice, avec une grande barbe), donnée par La Noue en 1617. Elle est en 6 vol. in-folio, et moins complète que les autres. Elle a été réimprimée à Paris, en 1637, 6 vol. in-folio, par Th. Guérin et Cl. Colombet.

L'édition de Naples et celle de Venise contiennent les variantes de Mérille et des notes de Robert, auxquelles Cujas a répondu sous le nom d'Antonius Mercator. Fabrot n'avait pas voulu les insérer dans son édition ne manes iratos Cujacii haberet.

Il faut joindre au Cujas de Naples, promptuarium operum Jac. Cujacii auctore Dominico Albunensi. Neap., 1763, 2 vol. in-fol. C'est une table, suivant l'ordre des Institutes, du Digeste, du Code et des Décrétales, au moyen de laquelle on trouve dans le moment tout ce que Cujas a dit sur une loi ou sur un paragraphe. Cette table peut servir à toutes les éditions de Cujas; mais il est plus commode d'avoir l'édition de Naples sur laquelle la table a été dressée.

Les vingt-huit livres observationum et emendationum, que l'historien de Thou a appelés divinum opus, ont été réimprimés. à Halle, par les soins de J. Ludwhul, en 1737, avec une préface d'Heineccius, où celui-ci traite des adversaires de Cujas et des

auteurs qui l'attaquèrent. Dans cette édition on a imprimé en entier les textes cités, et traduit en latín les citations grecques.

Les ouvrages publiés par Cujas, de son vivant, avaient été imprimés en cinq tomes in-fol. (qu'on relie en trois volumes ), chez Nivelle, en 1577. Cette édition est belle et exacte, mais elle ne contient qu'une portion de ses œuvres.— Dans la bibliothèque du collége de Troyes ou de F. Pithou, étaient les anciennes éditions de Cujas, avec des notes manuscrites de celui-ci et de P. et de F. Pithou, ainsi que les décisions manuscrites de Cujas.

Dans son commentaire, sur le titre XLVIII, du onzième livre du Code, Cujas promettait, sur notre droit coutumier concernant les fiefs, un commentaire qui n'a point paru. Ses observations sont, en particulier, un chef-d'œuvre pour la science, et même pour le génie qui s'y fait remarquer.

Edm. Merillii, variantes Cujacii interpretationes et defensæ lectiones Florentina. Parisiis, 1638. In-4o.

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Mérille fut un des plus grands adversaires de Cujas. François Ory répondit, sous le nom d'Osius Aurelius, à l'ouvrage de Mérille, par un écrit que l'on a réimprimé dans le trésor d'Otton tom. III, et qui porte le titre suivant : Dispunctor ad Merillium de variantibus Cujacii interpretationibus, Aureliæ, 1642, in-8o. Cette réponse à Mérille a été insérée dans le Promptuarium d'Albunensis. Toutes les œuvres de Mérille ont été recueillies et imprimées à Naples, en 1720, 2 vol. in-4°.

40. Pandecta Justinianeæ, cum legibus Codicis et Novellarum quæ jus Pandectarum confirmant, explicant, aut abrogant; auctore Rob.-Jos. POTHIER. Parisiis et Carnuti, 1748, 3 vol. in-fol.-Nova editio priori correctior et in quâ prætermissa et supplenda in suis locis restituuntur. Lugd. 1782, 3 vol. in-fol. Editio tertia. Parisiis, 1818, 5 vol. in-4°.

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M. de Guienne, d'Orléans, ami de Pothier, a beaucoup travaillé à cet ouvrage. Il est auteur de la belle et savante préface latine qui est à la tête du premier volume, dans laquelle, après avoir traité des différentes sources du droit romain et de ses différentes lois, et donné une ample notice de tous les jurisconsultes qui ont vécu depuis le commencement de la république jusqu'au règne de Constantin-le-Grand, il examine la manière dont les Pandectes ont été rédigées, quelle a été leur autorité, et les différens sorts qu'elles ont éprouvés. Le commentaire sur la loi des XII tables, qui est à la suite de cette préface, est aussi de lui, et il y a joint le fragment de l'édit perpétuel donné par Ranchin, avec des notes qui en facilitent l'intelligence, ce qui forme en tout 201 pages in

fol. Il est encore auteur des Index et d'une grande partie des notes qui sont dans les trois volumes.

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M. Latruffe, avocat très distingué du barreau de Paris, a donné, de 1818 à 1831, une nouvelle édition des Pandectes de Pothier qui mérite, sous tous les rapports, la préférence. Elle est plus belle, plus ample, et surtout plus correcte que les précédentes éditions.

Une observation assez singulière, c'est que les deux Français qui ont le mieux connu le droit romain, ont suivi une méthode diamétralement opposée pour en faciliter l'étude. Cujas, en expliquant les lois dans ses écoles, réunissait tous les extraits du même jurisconsulte qui sont dispersés dans le Digeste : ce n'était pas, à proprement parler, le Digeste qu'il faisait lire, c'était Papinien Paul, Ulpien, etc. Au contraire, Pothier, dans ses Pandectes, a multiplié les divisions ; il a conservé la même distribution et la même suite de livres et de titres, mais il a changé l'ordre des lois rapportées sous ces titres; souvent il a coupé ce qui ne fait qu'une loi dans le Digeste, et il en a distribué les différentes parties sous plusieurs titres. La manière de Cujas est plus propre à faire sentir le vrai sens du jurisconsulte; celle de Pothier réunit, sous un seul point de vue tout ce qui est relatif à la même question. Il faut, dans la pratique, profiter des avantages de l'une et de l'autre.

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41. Jo. Gott. HEINECCII opera ad universam jurisprudentiam, philosophiam et litteras humaniores pertinentia. Geneva, 1744 et ann. seq. 8 vol. in-4°. — 1771, 9 vol. in4o. On les relie en 14.

L'édition de 1771 contient, de plus que celle de 1744, observationes ad Institutiones, observationes ad Pandectas, les notes de Ritterus et de Silbérard sur l'Histoire du Droit romain; plus, il doit s'y trouver, sous le titre de supplément, un recueil de dissertations qui n'avait pas encore paru. La plupart de ces écrits ont été publiés séparément et peuvent être rassemblés pour compléter l'édition de 1744.

Le recueil des dissertations a été aussi imprimé séparément sous le titre de Jo.-Gott. HEINECCII operum omnium supplementum. Genevæ, fratr. Detournes, 1771, in 4o, 236 p.

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M. Camus a raison de dire que « la Collection des œuvres d'Hei« neccius et la plus nécessaire après celle des œuvres de Cujas. J'ajoute que Cujas ne peut guère se lire de suite, mais doit seulement être consulté au besoin ; au lieu qu'Heineccius, ayant réduit toutes les parties qu'il traite à leurs premiers élémeus, doit être lu et médité comme un auteur vraiment classique.

42. J. VOLT Comment. ad Pandectas. Hage, 1716, 1734.

-Geneva, 1757. 2 vol. in-fol.-Col. Allobr. 1778. 2 vol. in-fol.

Ces deux dernières éditions ont une table générale des matières contenues dans les volumes ; tandis que les éditions précédentes, mieux imprimées et plus correctes, en ont à chaque volume. Tom. tertius, continens supplementum ad comment., etc, auct. Joan. Vanderlinden. Traject ad Rhenum, 1793, in-fol., dont les éditeurs promettaient une suite qui n'a pas paru.

Les ouvrages de J. Voet sont surtout remarquables par leur lucidité.

43. Petri et Franc. PITHEORUM observationes ad Codicem et Novellas Justiniani. Parisiis, ex typographiâ regià, 1789, in-fol.

On trouve dans ce volume l'Abrégé des Novelles de Justinien, par Julien l'antécesseur, et la collation des lois romaines et mosaïques.

44. Ant. PEREZII opera varia. Venetiis, 1738, 2 vol. infol.

Cette édition est la plus complète de toutes.

45. Antonii GOVEANI opera. Roterodami, Henric. Beman, 1766, in-fol., belle édition.

46. Gerardi NOODт opera omnia. Lugd. Batav., 1713, in-4°. Ibid., 1724.- Col. Agrip., 1733, 1735.-Lugd. Batav., Curante J. BARBERACIO, 1755, Ibid., 1760, 2 vol. in-fol. Col. 1763, 2 vol. in-fol.

47. Cornel. van BYNKERSHOECH Opera omnia. Col. Allobrog. et Lausanæ, 1761. (Édit. publiée par Vicat.) 2 vol. in-fol. Lugd. Batav., 1777, 2 vol. in-fol.

Heineccius, dans sa préface de l'édition de 1723, s'exprime en ces termes : Nihil sanè ejus in operibus mihi se nunquam obtulit nisi exquisitum, elegans et cum curâ pensitatum ; nikil quod jam ab aliis sæpius dictum observatumque fuerit; nihil undè non doctiores recedere possint meditationibus severis adsueti.

48. D. GOTHOFREDI immò; hoc est, conciliatio legum in speciem pugnantium, quas in notis ad Pandectas D. Gothofredus, verbum immò usurpando, indicare, atque arguere, omissâ plerumque solutione, assueverat; discussis

contrariorum tenebris, evolvit et in concordiam adduxit Georg. Adam. STRUVIUS. Francof., 1695. In-4°.

Cet ouvrage est rare ; j'ai été obligé d'en faire venir un exemplaire d'Allemagne, et la difficulté que j'ai éprouvée à l'obtenir, jointe au mérite de l'ouvrage, m'avait fait naître l'idée d'en donner une nouvelle édition. Voyez mes Principia juris civilis, not. ad. n. 579. Ce dessein a été réalisé depuis (Parisiis. 1821, 3 vol. in-8°) par M. Pinel Granchamp, avocat à la Cour royale de Paris, qui a publié l'ouvrage de Struvius en 3 vol in-8° avec des solutions qui n'étaient pas dans l'édition première.

Ceux qui soutiennent thèse ne doivent pas négliger de consulter Struve.

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Son livre est d'argumens un fertile trésor.

Ejusdem evolutiones controversiarum in syntagmate juris civilis, etc. Jenæ, 1569. In-4°, Francofurti, 1684, in-4°.

Cet ouvrage, qu'il faut joindre au précédent, par ce que Struve y renvoie souvent, est destiné à expliquer les antinomies indiquées dans son Syntagmata juris civilis.

49. Josephi AVERANII interpretationes Juris, libri V. Lugd.; 1758, 2 vol. in-4°.

Ses interprétations sont savantes. Son objet principal est de faire disparaître les contradictions des lois ou antinomies apparentes. Souvent il y réussit avec beaucoup d'habileté.

50. Résumé de l'histoire de la législation romaine, suivi de l'explication historique des institutes de Justinien, avec le texte, la traduction en regard, et les explications sous chaque paragraphe, comprenant la législation sur les personnes et sur les choses.-Ier examen sur le droit romain, d'après les textes anciennement connus et ceux récemment découverts; par M. J. L. E. Ortolan, docteur en droit. Paris, Faujat aîné, 1834..

Cet ouvrage, où l'auteur s'est fait historien en même temps que jurisconsulte, est riche de science. Il offre à la jeunesse un plan d'études entièrement neuf.

* Manuel de droit romain, par Lagrange. Brux. 1835, in-18, chez Tarlier.

Cet ouvrage présente une exposition claire et rapide du droit romain restauré, et offre un manuel précieux pour les étudians des universités.

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