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Moindre,

Amoindrir.

Mol, Amollir, ou amolir; car on n'y prononce qu'une L.

Monceau, Amonceler.

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Apurer.

Ras,

Terme,

Vache,

Avachir.

Venir,

Avenir.

Vil.

Avilir.

Vif,

Aviver.

Voifin,

Avoifiner.

Arafer. Pourquoi donc n'écrircit-on pas Arondir? &c.
Atermoyer. Pourquoi donc n'écriroit-on pas Atabler? &c.

On ne double jamais en François la let-
tre V: pourquoi donc doubler en écri-
vant tant d'autres lettres qu'on ne
double point en prononçant ?

De tant d'exemples ne pouroit-on pas conclure qu'il y a encore plufieurs mots où l'on pouroit négliger le doublement ?

Lifte de mots où, d'après les exemples précédens, on pouroit négliger le doublement.

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Si l'on compare cette Life avec la précédente, il ne fera peut-être pas facile de difcerner pourquoi on retiendroit dans celle ci un doublement que l'Academie même fupprime dans l'autre. L'Académie, en retranchant une partie de ces doublemens qui s'éteignent, femble nous inviter à fupprimer de même ceux que l'ufage éteint également dans la prononciation, en atendant qu'il les éteigne totalement dans Orthographe. On avoit éteint les premiers avant que l'Académie ratifiât cette extinction dans fon Dictionaire; elle femble par - là témoigner qu'elle approuve cette nouvele Orthographe, & que comme elle en a ratifié le commencement, elle en ratifiera de même les progrès.

ARTICLE II. De La Lettre B.

La Lettre B fe prononce toujours de la même maniere, quand on doit la prononcer. Quelques-uns fuppofent qu'elle fe confond quelfois avec le P, comme fi Obtenir devoit fe prononcer Optenir; mais c'eft une altération que rien n'exige. Dans quelques Provinces on confond auffi le B avec le Ve, V confone. Aint pour dire Boire, les uns difent Voire, tandis que les autres difent Poire. Ces deux prononciations font également vicieufes.

Lorfque B fe trouve doublé au milieu des mots, il arrive souvent qu'on n'en prononce qu'un, comine on vient de le voir dans Abbrégé, d'où l'on a formé Abrégé, parce qu'on n'y prononce qu'un B. Plus les mots font ufités, plus ces donblemens incommodes fe négligent; on vient d'en voir une multitude d'exemples dans les mots compofés de la lettre A. Il en eft de même des mots fimples: ainfi pour conferver

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l'étymologie, on écrit Abbé, Abbeffe, Abbaye; mais on prononce Abé, Abe, Abaye parce que ces mots font devenus parmi nous très-fréQuens: : au contraire, dans Abbatial, qui eft plus rare, & qui vient encore plus immédiatement du Latin, Abbatialis, on fait fentir les deix B.

Comme felon l'étymologie on a dû écrire en Latin Obmitsøre, on a auth écrit en François Obmettre: mais la prononciation s'ett adoucie dans les deux Langues, de maniere qu'on écrit en Latin Omittere; & qu'en François on ecrit de même Omettre, fans B

Lorique le B fe trouve à la fin des mots, on le prononce dans les noms propres, Jacob, Rahab: mais dans les autres mots l'utage varie. Ainfi dans Plomb, on ne le fait pas fentir: on prononce Plon cependant on le conferve en écrivant, parce qu'il vient du Latin Plumbum & parce qu'il fert à former les dérivés, Plomber, Plomberie, Plombier, Plantagine ou Mine de plomb.

Quelques-uns prétendent qu'il en eft de même du mot Rumb, défive du Latin Pumbus, en parlant du vent; & il peut fe faire que parmi ceux qui fe fervent fouvent de ce mot, on prononce Ron; mais entre ceux qui s'en fervent rarement, l'ufage eft d'y faire fentir le B. L'Academie avertit qu'on prononce Romb.

Le B fe joint avec les lettres L & R, & il y conferve fon articulation naturele, foit au commencement des mots, Blumer, Braver : foit au milieu, sábler, såbrer.

ARTICLE III. De la Lettre C.

La Lettre C exprime deux articulations différentes. Devant les voyeles A. O, U, elle fe prononce comme le K; ainfi on dit: Cabaret, Celone, Cuve. Devant les voyeles E, I, Y, elle fe prononce comme la lettre S ainfi on dit: Cefure, Ciment, Cycle.

Pour lui donner devant les voyeles A, O, U, l'articulation de la lettre S, on met au deffous une queue que l'on nomme cédille : ainfi on écrit, il s'avança, il façona, il reçut. Mais on retranche cette cédille, quand le C fe trouve fuivi des voyeles E, I: ainfi quoiqu'on écrive, il plaça, il reçut, néanmoins il faut écrire placer & recevoir, fans cédille.

Le C a pris la place du K dans Kalenda, d'où on en a fait en Latin meme Calendæ, & en François, Calendes.

Le C, qui eft la troifieme Lettre de l'Alphabet des Latins, vient du Gamma, qui eft la troifieme lettre de l'Alphabet des Grecs celui-ci vient du Ghimel, qui eft la troifieme lettre de l'Alphabet des Hébreux; & de cette origine le C a confervé quelque affinité avec le G.

11 fe confond avec le G, en Latin dans Gaius, d'où on a formé Cais; & au contraire en François dans Claude, que l'on prononce abufivement Glaude, d'où l'on a formé par corruption Glandor & Gaudon. De même au milieu des mots le C fe confond avec le G, de maniere

e du Latin Cicada, on a fait en François Cigale; de Ciconia, e enu Cigogne; l'Académie l'écrit ainfi & de Cicuta, on a formé igue mais on conferve cependant Cicutaire; parce que ce mot ett lus rare. De Secundus on a tiré Second; & on l'écrit ainfi à caufe de étymologie; mais on prononce Segond.

Le c fe confond avec le e, en forte que du mafculin Public, on forme le féminin Publique Du Latin Africa, on forme en François, Afrique; mais de ce fubftantif on forme enfuite l'adjectif Africain, où le c reparoit; parce que dans cet adjectif, il s'apuie fur l'A, au lieu que dans le fubilantif il ne pourroit s'apuier fur fon Emuet, fans perdre

fa forme.

Le c fe confond également avec la lettre S, en forte que de Souris fe forme Souriciere.

Devant la voycle I, le c fe confond avec le T, en forte qu'en Latin même on écrit Nuntius & Nuncius, d'où eft venu en François Nonce. De Pænitentia, on a fait en François Pénitence & Penitencier. Mais l'Académie conferve Pénitentiaux & Penitentiel avec un T, parce que ces mots beaucoup plus rares font moins dérivés du François, Pénitence, que du Latin, Panitentiale, Pænitentiales.

Le doublé au milieu des mots devant les voyeles A, O, U, fe double plus ou moins dans la prononciation, felon que les mots font plus ou moins ufités. Ainfi on apuie fur ce doublement dans Acca Laurentia: il s'afoiblit & s'éteint dans Accabler, accommoder, accufer. On le conferve néanmoins dans 1Orthographe de ces deux derniers mots, parce qu'ils vienent du Latin Accommodare, accufare; mais il femble qu'on pourroit le négliger dans Accâbler, accoler, accofter, &c. comme venant immédiatement du François, Cable, Col, Côre, autrefois Cofte.

On conferve ce doublement dans la prononciation même devant les voyeles E, I, parce qu'alors le premier C fe prononce comme le K, & le fecond comme la lettre S. Ainfi on dit & on écrit, Acception & accident, qui vienent l'un & l'autre du Latin. Mais du François Cens, on forme Acenfer, fans doublement.

Le C tient autfi lieu de la lettre Q, lorfqu'on veut la doubler: ainfi on dit en Latin acquiefcere, acquirere; & delà en François, acquiefcer, acquérir mais le grand ufage de ces mots fait qu'en François on faiffe éteindre ce doublement dans la prononciation.

Le C au commencement & au milieu des mots, fe joint avec les lettres L, M, N, R, T, Claquer, Craquer; Bâcler, Sacrer; Affecter: & en Latin Cneus, Acmon, Acne. Dans tous ces mots il conferve la prononciation forte du K. Il s'afoiblit devant la lettre L dans Ecloga, d'où l'on a fait en François, Eglogue; l'Académie l'écrit ainh. De Clafficum, on a fait en François, Glas: c'ett ainfi que l'Académie

l'écrit.

Le C conferve fa force devant la lettre H, dans les mots peu mfités qui nous vienent du Latin, ou du Grec, on de TH.brad, comme

dans

dans Chaos, Chelidoine, Chiromancie, Chorévêque, Chus, Chylife. La même articulation C H retient encore toute fa force devant les coniones, L, R, T, comme dans Chloris, Chrême, Autochthone.

L'articulation forte C, ou CH, pouroit auf fe joindre avec la lettre S; mais alors les deux articulations réunies forment la lettre X. Aindi au lieu de Arphacfad, on écrit Arphaxad. De même on trouve Achlaph & Axoph: C'est le même nom.

L'articulation CH fe trouve encore jointe au Z dans Achizid & Acheibe & elle y conferve fa force.

Mais elle s'atloiblit devant les voyeles dans les noms fort ufités: Chalear, Chemin, Chicane, Chose, Chute, Chyle. Delà il eft arrivé que pour lui conferver fa force devant les voyeles, A, 0, on fupprime quelquefois la lettre H, en négligeant l'étymologie; ainfi on trouve Mecanique pour Méchanique, & Métempfycofe pour Métempfychôfe. L'Academie approuve même cette Orthographe, en facrifiant la raifon d'étymologie à l'ufage de la prononciation. Mais elle a néanmoins confervé Chataflique, Chaleite, Chalcographe, Chalibé, Chaos, Chorégraphie, Chorévéque, Chorion, Choriste, Chorographie, Chorographique, Caride, &c. en avertiffant foulement qu'on n'y prononce point la lettre H, c'eft-à-dire, qu'on y prononce CA & CO, quoiqu'on y conferve l'afpiration à caufe de l'étymologie.

Le C ou CH fe fait fentir en confervant toute fa force dans les monofyllabes & dans les mots peu ulités: Bac, Bec, Cric-crac, Tic & Ta, Broc, Choc, Duc, Stuc, Baruch, Maroc, Syndic, Echec, Bifac. Mais il s'éteint & fe perd dans les mots qui devienent d'un grand ufage, comme dans Almanach, Cotignac, Eftomach, Tabac, Coude bec, Cric, inftrument, Croc ceux qui fe fervent peu de ces mots y font fentir le C; mais ceux qui les répetent fouvent, le négligent: on dit communément un Almana, des Almanas, du Taba, Jon a formé Tabatiere fans C: & l'Académic a pris foin de remarquer qu'on prononce Cri & Cro. On fait néanmoins fentir le C dans Crocen-jambe & quand on dit, Cela fait croc fous la dent.

d'où

Le CT fe prononce dans Tact, Exact, Afpect, Abject, Correct, Direct, Infect, Sufpect, Diftrict: il s'éteint dans les mots d'un fréquent ufage, comme Contract & Respect: l'Académie écrit même Contrat, fans C. Mais ces deux articulations C T reprenent toute leur force dans les dérivés, Contracter, Refpecter, &c.

Quelquefois ce CT final s'apuie fur un e muet, non feulement dans les noms féminins, cataracte & Epacte; Pandectes & Vindicle, mais dans les noms mêmes mafculins, Acte, Pacte, Architecte, Dialece, Infecte; & pour les deux genres dans l'adjectif compacte, d'où il arrive, que les voyeles A, E, I, demeurent breves au pluriel comme au fingulier, au lieu qu'elles devienent longues dans les mots où ces deux articulations ne font pas fuivies de l'E muet, Contracts, Refpects. Le C final fe change non feulement en Q, on paffant du mafculin au féminin, Public, Publique; mais encore en CH, Sec, Seche. On écrit

d

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