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Hafpirés.

H non afpiréo.

Ha interjection

Habler.

Habile.

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Ha lebarde.

Hate.
Hameau.

Hampe.
Ha che.
Hopeton.
Haufe.

H

"yer.

er.

Haenée.

Hoquet. Heraugue. Haras. Harceler.

Hardes.

Hardi.

Hareng.

Haigneux.

Haricot.

Habitude.

Hagiographe.

Haleine.
Hameçon.
Harmonie.

Sans aller plus loin, on voit que la lettre H perd fon afpiration dans les mots les plus communs, tels que l'habileté, l'habit, l'habitation, l'habitude, l'haleine, l'hameçon, l'harmanie; & dans Hagiographe, quoique moins ufité, l'afpiration fe perd; c'eft peut être précifément parce qu'étant moins ufité, ceux qui fo fervent de ce mot, oublient, ou peut-être même ignorent, qu'il devroit conferver fon afpiration.

Si au contraire la lettre H conferve fon afpiration dans des mots fort ufités, tels que la Haie, la Haine la Halle, le Hameau, le Haquet, le Hareng, c'est peut-être parce que ce font de petits mots, tels que Haie, Halle, ou parce qu'on les confondroit avec d autres, comme Haine avec sine, ou parce qu'il en naîtroit une équivoque; car fi l'on difoit l'Hameau, il fembleroit que la premiere fyllabe feroit l'article d'un autre mot, tel que la meau: cette équivoque eft réellement arrivée dans quelques mots, tels que pu lia, qui devroit s'appeler l'apouille, et qu'on nomme la Pouille.

Harnois.

Haro.

Harpe.

Harpie.

Harpon.

On évite donc cette équivoque dans les noms commençans par H, en confervant l'afpiration, la Hameau, la Haquenée, et autres femblables.

Il n'eft guere poffible de donner d'autres raifons de la différence qui fe trouve entre les mots qui confervent l'afpiration & ceux qui la perdent.

L'académie obferve que la lettre H no s'afpire point au commen

f

lij cement de la plupart des mots qui vienent du Latin, & qui dans le Latin ont une H initiale, comme Habile, habituel, hébêté, hérédité, &c. heritier, heure, hiftoire, homme, honéte, honeur, humain, humble, Mais elle avoue qu'il faut en excepter, Haleter, hargne, harpie, hennir, hergne, héros, &c. en forte qu'on ne peut rendre raifon de cette exception, qu'en difant que la plupart des derniers mots font moins ufités que les premiers. Quant aux mots héros, qui eft le plus fréquent de ces derniers, il y en a une raifon particuliere; c'eft qu'au pluriel on confondroit les héros avec les zeros: & ce motif eft d'autant plus vraifemblable, qu'en effet au féminin héroïne, & dans l'adjectif héroïque, où cette fâcheufe équivoque ne peut avoir lieu, on néglige l'afpiration; en forte qu'on dit le heros & I héroïne, & l'héroïque constance. L'Académie ajoute que la lettre H n'a aucun fon dans certains mots François, qui prenent ce caractere quoiqu'il ne foit pas dans le Latin d'où ils vienent: Ainfi elle ne fe prononce point dans ces mots Huile, Huis, Huiffer, Huître, d'où l'on pouroit conclure que ce n'eft point l'étymologie Latine qui détermine l'ufage de cette lettre en François, puifque nous la mettons à des mots où les Latins ne la mettent point, & que nous ne la prononçons pas dans les mots où ils la mettent. L'Académie obferve encore, qu'au contraire, la lettre H s'afpire dans les autres mots qui vienent des mots Latins fans H dans ces mots, Hache, haut, hériffon, hupe. Ce qui montre encore que ce n'eft point le Latin qui décide.

comme

Enfin l'Académie ajoute que dans tous les mots qui ne vienent point du Latin, la lettre H au commencement s'afpire, comme dans Habler, haie, haïr, hâle, hallebarde, hanap, hanche, hanter, haper, harangue, hardi, haricot, hazard, hater, hâtif, honte, &c. Ce qui acheve de montrer que ce n'eft point du Latin que nous avons pris cette afpiration, puifque nous la donnons à nombre de mots qui n'en vienent point, & qu'au contraire nous l'ôtons à ceux à qui ils l'avoient donnée.

Cette afpiration paroît donc avoir été originairement plus Françoise que Latine; & il eft vraisemblable que nos Ancêtres la faifoient fentir dans la plupart des mots où elle s'eft éteinte : delà vient fans doute qu'on la trouve au commencement de tant de mots où elle ne fe prononce pas, & où cependant l'étymologie Latine ne la mettoit pas : car puifque les Latins ne la mettoient pas, ce font donc nos peres qui l'y ont mife; & fi elle s'y eût éteinte comme dans beaucoup d'autres où les Latins la mettoient, c'eft que notre Langue s'eft adoucie. En donnant dans ce Dictionnaire, fous la lettre H, tous les mots commençans par cette lettre, on aura foin de diftinguer ceux où cette Jettre s'afpire; & pour cela ils feront précédés de ces deux virgules réunies (») qui forment ce que les Imprimeurs appelent un guillemet. Mais il faut obferver qu'il y a encore aujourd'hui des mots fur lefquels l'ufage eft partagé : le peuple dit du fromage d'Hollande, & dans le flyle familier on dit auffi le regne d'Henri IV, tandis que ceux qui parlent & écrivent correctement, difent & écrivent, le regne de Henri IV,

& du fromage de Hollande. Sur quoi il faut remarquer que le nom de Henri, en Latin Henricus, vient de Eric & Erric, qui fe trouve dans les Langues du Nord, & auquel nos peres ont ajouté on du moins exprime cette afpiration en écrivant Hericus, Herricus, d'où Henricus.

Nos peres airoient tellement cette afpiration, qu'ils l'ajoutoient ron fellement à la tête des mots commençant par des voyeles, mais m ̈me avant la lettre 1: Ainfi ils écrivoient Hlodoveus pour chlodoveus, & Hlotharius pour chlotharius, d'où s'ett formé enfuite Lotharius, de m ne que de chlodoveus ou chlodovicus, s'ell formé Lodvicus & Ludo

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Les mots Grecs commençant par un prenent tous la lettre H; parce qu'en Grec ils font tous afpirés: mais la plupart fe prononcent fans afpiration en François, quoiqu'on y conferve cette lettre pour mar quer leur etymologie. On écrit done Hyacinthe, hydraulique, hygrometre, hyperbole, hypocrifte, hyfterique; quoique l'on prononce tous ces mots fans afpiration.

L'aspiration que les Grecs mettoient au commencement de ces mots, & que nos peres ont ajoutée à beaucoup d'autres, eft devenue tres-rare au milieu: ontrouve dans Ahaner, Aheurter, Aheurir, Déhâler, Dehanché, Deharnaché, Dehors, Rehacher, Rehanter, Rehazarder, Rehausser, Reheurter. Il el remarquable que fi l'on excepte dhaner, dérivé de shan, tous les autres n'ont l'afpiration que parce qu'elle vient du primitit dont ils font compofés. Delà vient que lorfqu'elle eft éteinte dans le primitif, elle l'ett également dans le compofé: ainfi quoique T'on écrive Habiliter, & réhabiliter; Habituer, & rehabituer, on les prononce fans afpiration.

Le CH nous vient du chi des Grecs, qui fe prononce ki: & nous confervons cette prononciation dure & afpivée dans chalcedoine, cherforefe, chiliafte, chorévèque, chufiftan, chylife. Mais nous avons adouci Cette articulation, de maniere que nous en avons fait une qui nous eft propre, c'est à-dire que nous ne tenons ni des Latins ni des Grecs: c'ett ainfi que nous difons chaleur, chemin, chimere, chofe, chute, chyle. C'est ce que les Anglois expriment par SH dans sheling & sherif, qui fe prononcent scheling ou cheling, & scherif ou cherif. Il paroit que c'est auffi ce que les Hebreux exprimcient par la lettre shin, que l'on prononce schin, en forte que cette articulation paroît nous étre venue des Orientaux par les peuples du Nord. Cette articulation nous eft devenue fi familiere que nous y avons affujéti les mots mêmes qui nous vienent du chi des Grecs, comme on le voit dans le mot Chimere, qui fe prononce en Latin même chimara ; en forte qu'il n'y a que l'ufage qui puiffe apprendre quels font les mots où l'on doit conferver la prononciation rude & afpirée des Grecs & des Latins: ou plutôt ce qui en décide, c'eft l'ufage plus ou moins frequent; en forte que, quoiqu'on dife tout communément archevêque, en adouciffant le CH, cependant ou lui conferve fon articulation rude dans Archiepifcopal, que l'on prononce Arkiépiscopal, comme étant plus rare,

érivé plus immédiatement du Latin. Ainfi on dit chyle avec artiation adoucie, & chylèse avec articulation forte, quoique ces deax Is aient la même origine La difference vient de ce que l'un eft aucoup plus até que T'autre.

L'habitude d'adoucir cette articulation fait que l'on n'ofe prefque is conferver la lettre H dans les mots où l'étymologie l exige: delà ent qu'au lieu de Méchanique & tétemp fich fe: on trouve aujourd'hui quelquefois mécarique & metemplycose: mais c'eft defigurer les mots que de leur ôter ainfi le refle de leur étymologie. L'équivoque de la lettre H dans ces mots ne peut tromper les Savans, pufqu'ils favent comment on doit les prononcer: & ceux même qui font moins inftruits, peuvent du moins l'apprendre par Fulage. S'il leur arrivoit de prononcer mal ces mots, on les en reprendroit bier tôt, & ils fauroient auffi bientôt comment ils doivent les prononcer. }} ny a donc aucon rifque à craindre en confervant à ces mots les refles de leur etymologie.

Le PH nous vient également du Phi des Grecs, & ne doit être employé que dans les mots dont l'origine eft prife du Grec ou des Lanques Orientales, d'où les Grecs l'avoient reçu: Pharaon, phalange. phénix, philofophie, phosphore, phyfique. C'eft abufivement qu'on met ce PH pour F, dans des ronis qui ne font point Grecs: comme Tharamond pour Faramond, & autres dont nous avons paile en traitant de la lettre F.

Les Grecs afpiroient la lettre R au commencement des mots ; c'eft pourquoi les mots commençans par A prenent une H lorfqu'ils vienent du Gree: khadamanthe, rhétorique, rhinoceros, rhomboide, rhumatisme, rhythme. Mais en prononçant ces nots on n'y fait point fentir cette afiration.

Les Grecs afpirent ercore cette lettre au milieu des mots, lorfqu'clle y est doublée; delà vienent en François: Hémorragie, Hémor rhoides, hémorrhoise. Mais on prononce encore ces mots fans afpi

ration.

Le TH nous vient du Theta des Grecs, du moins les noms dont l'origine eft prife da Grec: Thalie, theatre, thorax, thym: Mais il eft entré dans plufieurs noms qui nous font venus du Nord: de Théobaldus, Thibaut; de Théodoricus, Thierri; do Theonis ou Theodonis villa, Thionville; de Theodulphus, Thioulf, Thioul, Thiou. On doit écrire fans afpiration le nom de la ville de Tarfe, en Cilicie, parce qu'en Latin on l'écrit fans afpiration, Tarfus: mais on doit écrire avec aspiration, le nom de Tharfis, plufieurs fois répété dans la Bible, parce qu'en Latin il s'écrit avec afpiration, Tharfis ; & qu'en Hébreu on l'écrit par un rhau. Sur quoi il faut remarquer que, quoique le rhau des Hébreux femble répondre au Tau des Grecs, & le reth des uns au Theta des autres, cependant dans l'ufage commun l'afpiration eft paffée da Thau des Hébreux au Théta des Grecs, en forte que le Tau des Grecs, fans afpiration, répond au Teth des Hebreux; on le voit par

ticuliérement dans le nom de Tobie, qui s'écrit en Hébreu par un Teth, & en Grec par un Tau; tandis que le nom de Tharfis s'écrit en Hetreu par un Tau, & en Grec par un rhéta. Delà vient que, telon Tutage commun, on doit écrire Japheth, avec alpiration à la fin, parce qu'on l'écrit en Hébreu par un Thau, & en Grec par un Thêta. Au contraire, felon l'ufage commun, on doit écrire Lor, fans atpiration, parce qu'on l'écrit en Hébreu par un Tech, & en Grec par un

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Ces articulations afpirées, CH, PH & TH, fe joignent non feulement aux voyeles, mais encore à quelques confones, fur-tout aux liqnides: chloris, chrême, chrift, chronologie; chryfolithe phlegme, Phrafe, Phrénèjie; Thlafpi & Thrône; car ce mot a l'afpiration en Latin, Thronus. Sur quoi il faut remarquer que les Grecs aiment à jendre deux de ces articulations afpirées; on le voit dans Autochthone, Ene; & particuliérement en phthifie: car ce mot a les deux afpira kats en Latin, Phthis. Mais on écrit avec une feule afpiration Forte; parce que c'eil ainfi qu'on l'écrit en Latin Ecthefis. Il faut aut remarquer qu'on ne double point ces afpirations: au lieu de les Corbler, on met en Latin la lettre imple, avant celle qui eft afpirée: Sapphirus: en François on ne conferve que l'afpirée, saphir. En géné ral c'est par les étymologies que l'on peut juger des mots où ces afpirations doivent entrer & de la place qu'elles doivent y occuper.

La lettre H pourcit fe trouver après les voyeles à la fin de quelques noms propres, fur-tout lorfqu'ils vienent de l'Hébreu, où plufieurs font ainfi terminés par la lettre Hé, qui eft une afpiration; ainfi on pouroit écrite, JEHOVAH, ALLELUIAH, on mieux encore, HALLELU-IAH. Mais l'ufage ett de fupprimer ces afpirations foibles: on écrit ALLELUIA & JEHOVA.

ARTICLE IX. De la Lettre I.

Le fon de la voyele 1 varie très peu : il eft long, ou href, ou nafal. Communément il eft bref; mais il devient long lorfqu'il eft fuivi d'un E muet, comme on peut le remarquer dans les terminaifons fuivantes. IE, long dans Arabie, Pharmacie, maladie, Boufie, Bougie; il prie, il étadie, il facrifie. Mais il devient bref lorfque l'e ceffe d'être muet, comme dans prier, étudier, jacrifier: prié, étudié, facrifié.

IDRE, long dans cidre.

IGE, long dans Litige, Prodige, Tige.

ILE, long dans Ile, Prefqu'ile, Huile, Tuile.

IME, long dans cime.

IRE, long dans sire, Empire.

ISE, long dans Remife, Reprife, surprise.

ITE, long dans Gite, Benîte, & jufqués dans vite, quoiqu'il marque la riree, où il devient bref.

ITRE, long dans Épitre, Ruitre, Regitre.

IVE, long dans captive, Juive, Tardive.

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