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es doublemens devienent inutiles; & quand on verra muete & fujere fars doublement & fans accent, on comprendra facilement que la jele en breve quoique la confone ne foit pas doublée.

U. Les noms en ", prenent ua e par angmentation, & y mettent deux points ou un tréma, e, lorfque cet adjectif est terminé par une fyllabe dent la prononciation pouroit être équivoque fans ce fecours: ceu àdire, que cet e tréma n'elt néceffaire que dans les adjectifs féminins terminés en gue, comme ambigué, aiguë, &c. pour obliger de prononcer Ta separément comme on le prononce au mafculin, ambigu, aigu. A Pegard des autres noms feminins terminés en ue, l'etinal n'exige pas ces deax points, parce que la prononciation n'en peut être équivoque Il fait donc écrire, grenue de grenu; merue de mena; moussue de moussu ; branchue de branchu; entendue d'entendu ; venue de venu, &c.

X. Enfin les mafculins qui font terminés en x, changent cette finale en fe au féminin. Exemp. hideux fait hideufe; orageux, orageufe; ficheux, ficheufe, & ainfi des autres, dont on ne doit excepter que faux, doux &rix, qui au féminin font, fe, douce, roufje.

Ces Remarques iurles terminis des adjechis font pour la plupart tirées de l'Oficina Latinitatis: on y a feulement ajouté quelques nouTeles Obfervations fur les moyens de perfeclioner notie Orthographe.

ARTICLE V. Des Adverbes dérivés des Adjectifs.

La plupart des adverbes terminés en ment, fe forment fur l'adjectif féminin dont ils font dérivés, en y ajoutant la fyllabe ment; c'est pourquoi lorfqu'on double la fin le du mafculin pour former le feminin de T'adjectif, on la double également pour l'adverbe, & lorfqu'elle demeure fimple au féminin, elle ett également fimple dans l'adverbe. En voici des exemples fur toutes les finales.

En C. Blanc, blanche, blanchement; public, publique, publique

ment.

En D. Lourd, lourde, lourdement ; nud, nue, nuement.

En E. Ceux-ci fe forment fur le mafculin, en y ajoutant la fyllabe ment. Exemp. Agréable, agréablement; aifé, alfément. La raifon de cela est que l'e du féminin étant muet, ue fe prononce pas. On n'écrit donc point cifeement, mais aifement, parce qu'on le prononce ainf.

Ea F. Ceux-ci fe forment far le féminin. Exemp. Aclif, active, adisement, attentif, attentive, attentivement, & femblables.

En G. De même. Long, longue, longuement.

Eul. Ceux ci fe forment comine ceux en e, fur le mafculia. Exemp." Hardi, hardie, hardiment; poli, polir, poliment; vrai, vraie, vraiment. C'est encore parce que l'e muet du féminin ne fe prononceroit pas. On n'écrit donc point hardiement, mais hardiment; parce que c'eli ainfi qu'on le prononce.

En L. C'eft fur le féminin qu'ils fe forment. Exemp. Final, finale, finalement, fubtil, fubtile, fubtilement; parcil, pareille, pareillement,

mol, molle, mollement; nul, nulle, nullement. De même de cruel, ceux qui ont fait cruelle, en ont dérivé cruellement; mais nous avons montre que rien n'exige ce doublement, qui n'eft fondé ni fur l'étymologie, ni fur la prononciation; d'où il fuit qu'on peut écrire, cruel, cruele, cruélement.

En N. Il en eft de même de ceux-ci. Exemp. Certain, certaine, certainement, plein, pleine, pleinement; fin, fine, finement. Ceux qui aiment les double mens inutiles écrivent, ancien, ancienne, anciennement : bon, bonne, bonnement: Mais on prononce anciene, anciénement: bone, bonement; & rien n'empêche de l'écrire ainfi.

En R. Ils fuivent le feminin. Exemp. Léger, légere, légèrement; fier, fiere, fierement; dur, dare, durement, &c. It eit bien remarquable qu'on ne s'eft pas avifé de doubler l'r more après l'e: on écrit légèrement: pourquoi donc n'écriroit-on pas de même, cruelement, anciénement? En S. Ils fe forment pareillement furle feminin. Exemp. Gras, graffe, graffement niais, niaife, riaifement, frais, freiche, fraîchement. &c.

Eu T. De même. Exemp. Délicat, délicate, delicatement; fubit, fubite, fubitement; dévot, dévote, otement, &c. Encore ici ceux qui aiment à doubler fans néceffite, écrivent, net, nette, nettement. Cependant on écrit fecret, fecrete, fecrétement. Pourquoi donc n'écriroi on pas nétement?

En U. Les adverbes dérivés des adjectifs enu, font ceux qui méritent le plus d'attention, à caufe de la diverfité des fentimens. Les uns veulent qu'ils fuivent le mafculin; d'autres le féminin: ainfi on trouve, fuivant le goût de chaque Auteur, Abfolument, éperdument, ingénument, ou avec un circonflexe, dûment, affid im nt, ingenûment, &c. ou avec un e, duement, affiduement, ingénuement. Lorfqu'on y met l'e ou du moins le circonflexe, on les dérive du leminin; lorfqu'on n'y met ni l'eni le circontexe, on les dérive du mafculin. Mais il en eft de ces adves bes comme de ceux qui vienent des noms terminés en e ou i ils font originairement tirés du feminin comme tous les autres; la feule diffé. rence eft l'e muet du féminin ne s'y prononçant pas, on le retranche en le compenfant par un circonflexe pour alonger la voyele dans les mots moins ufités, dâment, affidûment, ingénûment, ou méme fans accent, en laiffant la voyele breve dans les mots plus ufités, abfolument, eperdument, ingénument: & c'eil ainfi que l'Académie écrit

que

ces trois mots.

En X. Enfin les adverbes qui dérivent des adiectifs en x, fuivent également le féminin Exemp. Hideux, hideufe, hideufement: faux, fauffe, fauffement doux, douce, doucement, ambitieux, ambitieufe, ambitieufement, & femblables D'où il réfulte qu'il faut avoir recours aux adjectifs féminins, pour favoir comment on doit écrire l'adverbe qui en dérive. On vient de voir qu'il n'y a que les adverbes dérivés des adjectifs en e, en i & en x, qui femblent être exceptés de cette regle; mais que cette exception prétendue ne confle que dans la fuppreffion de l'emuet qui no fe prononce pas: aife, aifee, aufement; hardi, hardie, hardiment; abfolu, abfolue, abfolument,

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A légard des adverhes dérivés des mots en ant ou ent, ils fe forment en changeant les deux finales du mafculin en m, après laquelle on ajoute h fyllabe ment. Exemp. Suffifant, arrogant, innocent, prudent, &c. font Saffamment, arrogamment, innocemment, prudemment, & ainfi des autres Mais on prononce Suffifament, arrogament, innoçament, pradament, &c. cependant on conferve le doublement de I'm dans ianocemment, prudemment & autres, dérivés des adjectifs en ent, pour convertir le fon de cet e en celui de l'a. Mais rien n'empêche d'écrire Suffament, arrogament & autres, dérivés des adjectifs en ant, avec une feule m, puifqu'on n'y en prononce qu'une.

Au reste il ne faut pas croire que tous les adjectifs en ent forment leurs adverbes comme ceux dont nous venons de parler. Quelquesuns fuivent la regle commune: lent, lente, lentement; prefent, préfente, prefentement, comme les autres noms terminés en i.

L'e qui précede la fyllabe ment eft ordinairement muet dans ces adverbes, mais quelquefois il prend le fon de l'é ferme tels font Aveuglement, commodément, communément, conformément, énormément, expreffement, impertinément, impunément, incommodément, obfcurement, cpiniátrement, precifement, profondément, profufement, fi bordinement. Il ne feroit peut-être pas facile de montrer pourquoi ces adverbes prenent l'e fermé: mais il ne faut pas confondre avec ceux-là ceux qui vienent des adjectifs en é fermé: aifément d'aifé; délibérément de délibéré, & autres femblables dont la forme eft réguliere.

ARTICLE VI. Des Participes.

On diftingue dans la Langue Françoife deux participes: le Participe Actif, aimant; le Participe Paffif, aimé. Ou plutôt ce dernier Participe entre également dans la Conjugaifon Active, j'ai aimé, comme dans la Conjugaifon Paffive, je fuis aimé : & le premier apartient également aux Verbes Neutres, tombant, comme aux Verbes Actifs, aimant. D'ailleurs, celui-ci est toujours indéclinable, de maniere que c'eft moins un Participe qu'un Gérondif, tels que celui des Latins, amando, cadendo. Il n'y a donc dans la langue Françoife qu'un feul vrai Participe qui eft celui que l'on nomme Paflii, aimé, tombé

Le participe ou Gérondif terminé par ant, eft généralement indéclinable, c'est-à-dire, qu'on n'y diftingue ni mafculin, ni féminin, ni fingulier, ni pluriel Les hommes aimant Dieu font attentifs à fuivre fes leix. Il y a cependant certains Adjectifs qui reflemblent à ces Gérondifs; & ces Adjectifs fe déclinent: Ainfi on dira: Un fang bouillant; une huile bouillante; des bouillons rafraichiffans; des eaux dormantes, & temb'ables. Pour diftinguer ces Adjectifs Verbaux d'avec les Gerondifs, il fulit de favoir que l'adjectif va très-bien avec le Verbe Etre; mais le Participe, nullement. Ainfi on dira tres-bien: Je fuis privenant; vous êtes ravi Tante; ils font féduifans: ceux-là fe déclinent. Mais on ne dira pas: Je fuis lifant; vous êtes foupante; ils font dormans: ceux-là ne fe de

client point. Ainfi pour difcerner les cas où le même mot eft employé d un côté comme Gérondif & de l'autre comine Adjectif, il faut voir comment on peut les expliquer: le fens du Gerondif s'explique par ces particules lorfque, parce que, &c. au lieu que le fens des Adjectifs fe reud par qui eft ou qui font. Exemples: Ces villages, dépendant de ma feigneurie, m'apartienent; c'est-à-dire, m'apartienent, parce qu'ils dépendent de ma feigneurie: voilà le fens du Gérondif qui eft indeclinable. Au contraire, on dira Les villages dependans de ma feigneurie, m'apartienent: cefl-à-dire, Les villages qui font dépendans de ma feigneurie : voilà le fens de l'Adjectif ve bal toujours declinable.

Quant aux Participes paffifs, qui font feuls en François les vrais Participes, il y a des cas où ils fe déclinent, & d'autres où ils ne fe déclinent pas. C'eft peut-être ce qu'il ya de plus difficile à diflinguer dans notre Langue. Mais M. l'Abbé d'Olivet ayant traité particulièrement co fujet, & ayant réduit à trois regles très-imples, nous allons préfenter ces regles avec quelques exemples qui en montreront l'application.

I REGLE. Pour les Verbes Actifs. Quand le Participe des Verhes Acti's precede fon régime fimple, il ne fe décline jamais; & au contraire, quand il en en précédé il fe décline toujours. Exemples. J'ai Tegu vos lettres. Vos lettres que j'ai reçues. Les habitans nous ont rendus mattres de la ville; & cette ville, le commerce l'avoit rendue puiffante. Les peines que m'a données cette cfaire Dans ces quatre phrafes, le Participe fe decline, parce qu'il fe raporte aux pronoms que, nous, la, qui expriment fon régime fimple. Mais on dira: se les ai fait peindre, parce que ce pronom ne fc raporte pas an Participe fait, mais an Verbe peindre. De miéme, C'est une fortification que j'ai appris à faire; parce que le pronom que ne fe rapporte pas au Participe appris, mais au Verbe faire On dira: Les chaleurs qu'il a fait, parce que ce pronom que n'eft pas le regime du Verbe : les Verbes Imperfonels, tels que celui-ci, n'ayant point de régime. On dira: Vous avez fait plus d'exploits que les autres n'en ont lu, parce que le pronom en 'eft pas un régime fimple, mais une expreffion partitive, qui fignifie non pas cela, mais de cela Les feuls pronoms qui puiffent être régimes fimi les, font me & nous, te & vous, le, la, les, & que, fur quoi il faut encore obferver que me & nous te & vous, peuvent fouvent fignifier à moi & à nous, à toi & à vous; & alors ce ne font pas des régimes fimples, mais des regimes relatifs, qui ne rendent point indeclinables les Participes. Il n'y a que les feals regimes fimples qui faffent décliner les Particies, dans les Verbes Actifs. Il faut encore obferver qu'on peut dire également, mais en différens fens: Je les ai vu peindre ; & Je les ai vus peindre: dans la premiere de ces deux phrafes le Participe eft indeclinable, parce que le pronom fe raporte, non pas au Participe vu, mais au Verbe peindre: le fens eft, J'ai vu qu'on les peignoit. Dans la feconde phrafe, le Participe eft déclinable, parce qu'il fe raporte au pronom; le fens eft: Je les ai vus lorfqu'ils peignoient.

II. REGLE. Pour les Verbes Réciproques. Quand le Participe des

Verbes Réciproques eft précédé de fon régime fimple, il fe decline tonjours: hors de ce cas, il ne fe décline jamais Exemples: Nous nous femmes rendus maîtres de la ville. Cette ville s'eft rendue puiffante. La débeiance s'eft trouvée montée au plus au poin:. Dans ces trois phrafes le Participe fe décline: parce que les pronoms nous & fe expriment fon régime fimple & direct. Mais on dira: Ils fe font fait peindre; parce que je ne fe raporte pas à fait, mais à peindre. On dira: Elle s'eft mis des chimeres dans la tête; parce que le pronom fe n'eft pas ici le régime fmple; il fignifie ici d foi, qui eft un régime relatif. On dira: Les Loix que's étoient preferites les Romains, parce que le Participe fe raporte à que, & non pas à fe: le pronom que efi ici le régirae fimple; le pronom fe n'est que le régime relatif fignifiant à foi.

III. REGLE. Pour les Verbes Neutres. Quand le participe des Verbes Neutres fe conftruit avec l'auxiliaire Aroir, il ne fe décline jamais; & au contraire, quand il fe conftruit avec l'auxiliaire Etre, il fe decline toujours. Exemples: Elle a langui long temps. Elle est morte depuis quelques jours. Cela eft fi clair que cela n'a pas befoin d'autre explication. Ceux qui fouhaiteront un plus ample dévelopement des deux premieres regles, le trouveront dans les Effais de Grammaire de M. Abbé d'Oliver, insérés dans le volume intitulé, Remarques fur la Languz Françoife, Paris, Barbou, 1767, in-12, page 211 & fuiv.

ARTICLE VII. Des Verbes.

On trouvera les Verbes dans leur ordre alphabétique, avec des Remarques fur les plus difficiles & irréguliers, dont nous aurons foin de marquer l'Orthographe la plus fuivie chez les meilleurs Auteurs, foit dans le temps, foit dans les modes: & nous n'avons pas ici d'autre obfervation à faire, finon qu'il eft plus régulier de conferver que fupprimer le d dans les premieres & fecondes perfones du préfent de l'indicatif & de l'Impératif des Verbes dont l'infinitif eft terminé en dre, parce que ce détant la lettre caractéristique de ces Verbes, ne doit pas être perdu de vue. Ainfi on écrira, j'entends, tu entends, enends, du Verbe enteadre: je comprends, tu comprends, comprends, du Verbe comprendre je répands, tu répands, répands, du Verbe répandre: je répends, tu réponds, reponds, du Verbe répondre, & ainfi des autres.

Il est d'un ufage général d'écrire avec und les mêmes perfones des Verbes de cette efpece,Jorfqu'elles ne font que d'une fyllabe; commə dass, je rends, tu rends, rends: je prends, tu prends, prends: je vends, tu sends, vends: je ponds, tu ponds, ponds: je perds, tu perds, perds: je tords, tu tords, tords, &c. L'analogie & l'uniformité demandent que la même Orthographe foit obfervée dans les fimples & dans leurs compofés; & de ce que le compofé a plus de fyllabes que le fimple, il n'en refulte pas qu'on doive y écrire différemment une terminaifon qui de part & d'autre eft la même.

Il faut excepter de cette regle les Verbes dont l'Infinitif oft terminé

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