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III. POINT. -LE RAVISSEMENT DE SAINT PIERRE.

CONSIDERATIONS. Lorsque Pierre, ravi hors de luimême à la vue de l'humanité glorifiée de Jésus, s'écria: Seigneur, il est bon pour nous d'être ici; dressons ici trois tentes, saint Marc nous fait observer qu'il ne savait pas ce qu'il disait. Non enim sciebat quid diceret (Ch. 9.), parce qu'il ne comprenait pas alors les fins que Jésus se proposait en manifestant sa gloire. Plus tard il comprit, et le souvenir de la Transfiguration soutenait son courage au milieu des plus rudes épreuves. Il en prenait aussi fréquemment occasion d'exhorter les fidèles à persévérer dans la foi qu'ils avaient embrassée, comme nous le voyons dans sa seconde Épître, où il leur rappelle toutes les circonstances de ce glorieux événement qui s'était passé sous ses yeux (Ch. 1).

APPLICATIONS. A l'exemple du prince des apôtres, entrons dans les vues de notre aimable Sauveur puisons, dans la méditation de sa glorieuse Transfiguration, des pensées de courage et de générosité; disons-nous : Si l'aspect momentané de l'humanité glorifiée de Jésus-Christ a pu enivrer de joie et de bonheur l'apôtre, que sera-ce de la contempler éternellement dans le ciel ! Et dans l'attente de cette félicité qui nous est promise, nous nous écrierons au temps de l'épreuve, avec saint Paul: Toutes les souffrances de la vie présente ne méritent pas d'être mises en parallèle avec la gloire qui doit éclater un jour en nous (Aux Rom. 8).

COLLOQUE. Avec les trois Apôtres témoins de la Transfiguration.

ENFANT LUNATIQUE,

FOSSÉDÉ DU Démon.

1. Prél. Je me représenterai le père du possédé à genoux aux pieds de Jésus.

II. Prél. Je demanderai de vifs sentiments de foi, de zèle et de commisération pour les malheureux.

I. POINT. ON AMÈNE A JÉSUS UN POSSÉDÉ LUNATIQUE QUE LES APOTRES N'ONT PU GUÉRIR.

CONSIDÉRATIONS. Notre Seigneur et les trois apôtres témoins de sa Transfiguration avaient passé la nuit sur le Thabor le jour suivant, comme ils en descendaient, une grande foule de peuple se porta à leur rencontre. Or Jésus, étant venu au lieu où étaient restés ses neuf autres apôtres, vit autour d'eux une grande multitude d'hommes et plusieurs Scribes qui disputaient avec eux. Le sujet de la dispute était, à ce qu'il paraît, l'inefficacité d'un exorcisme tenté par les apôtres, en l'absence de leur Maître; car, à peine Jésus eut-il demandé : De quoi disputez-vous ensemble? qu'un homme perçant la foule vint se prosterner devant lui et dit: Maître, ayez pitié de mon fils, car il est lunatique et misérablement tourmenté. Le démon s'en empare tout-à-coup, le jette à terre et l'agite violemment et, quand il le quitte, mon enfant est comme disloqué et desséché. Je l'ai présenté à vos disciples, et je les ai priés de chasser le démon et ils ne l'ont pas pu! (s. Marc. et s. Luc. 9. s. Matt. 17.)

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APPLICATIONS. Nous voyons ici le génie cruel et tyrannique du démon. Dieu lui avait permis de posséder cet

enfant et de le maltraiter de temps à autre; mais le démon le tourmentait autant de fois qu'il pouvait, et le plus qu'il pouvait, comme on le voit par ce qu'en dit le père du possédé. Quelle horreur doit donc nous inspirer l'esprit infernal! Cependant, que de chrétiens se livrent à lui corps et âme en commettant le péché mortel, en vivant dans l'état de péché mortel!... N'avez-vous pas été du nombre ?

AFFECTIONS. Des piéges du démon, délivrez-nous, Seigneur. (Litan.)

RÉSOLUTIONS. Se défier surtout du démon de l'orgueil et de la sensualité.

II. POINT.

REPROCHES FAITS PAR JESUS AUX DISCIPLES, AUX
SCRIBES ET AU PEUPLE.

CONSIDÉRATIONS. Après avoir entendu le récit de ce qui venait d'arriver, Jésus, le plus doux des hommes, voyant la multitude scandalisée par le reproche d'impuissance fait à ses disciples, proféra ces paroles pleines d'amertune 0 génération infidèle et perverse! Jusques à quand serai-je avec vous et vous souffrirai-je? (s. Luc. 9) (s. Matt. 17.) Ce dur reproche fut provoqué, selon les interprètes, non-seulement par la perversité des Scribes, mais aussi et surtout par ie manque de foi et de confiance des disciples, auquel le divin Sauveur attribue leur impuissance contre le démon.

APPLICATIONS. Apprenez de là combien déplaît à notre Seigneur le défaut de confiance qu'il remarque dans ceux auxquels il a donné des marques spéciales de son amour. Ces marques d'amour, c'est bien à vous qu'il les a don

nées loin de vous donc cette apparente, mais fausse humilité qui introduit la méfiance dans vos prières, sous le spécieux prétexte que vous êtes indigne d'être exaucé. C'est l'illusion de beaucoup d'âmes pieuses illusion, erreur détestable. N'a-t-elle jamais été la vôtre?

AFFECTIONS. Demandez pardon à Jésus de votre trop peu de foi et de confiance: sa parole est engagée: il nous assure que Quiconque demande obtient, Omnis qui petit accipit (s. Matt. 7); il n'excepte personne.

RESOLUTIONS. Résister énergiquement à toutes les tentations de défiance: elle est non moins injurieuse à Dieu qu'elle est nuisible à ceux qui s'y laissent aller, sous quelque prétexte que ce soit.

III. POINT. CAUSE DE L'IMPUISSANCE DES APOTRES A DÉLIVRER LE POSSÉDÉ.

CONSIDÉRATIONS. Cette cause est clairement indiquée par Jésus-Christ, lorsque, répondant à la question des apôtres Pourquoi n'avons-nous pas pu chasser ce démon? il dit: C'est à cause de votre manque de foi. Cur, je vous le dis en vérité, si vous aviez de la foi comme un grain du sénevé, vous diriez à cette montagne · Transportetoi d'ici là, et elle s'y transporterait, et rien ne vous serait impossible. Du reste, ajouta-t-il, les démons de cette espèce ne peuvent être chassés que par la prière et par le jeûne (s. Matt. 17).

APPLICATIONS. Trois choses nous sont ici clairement enseignées 1° que ceux qui désirent concourir, pour leur part, à convertir les pécheurs, à les délivrer de la tyrannie du démon et de l'esclavage du péché, doivent avoir la foi

à un plus haut degré que ceux qui s'occupent uniquement de leur propre salut; -2° que plus notre foi sera vive, plus nous serons capables d'opérer de grandes choses pour la gloire de Dieu et pour le salut du prochain;

3° que dans certains cas notre foi, pour être efficace, doit être accompagnée d'œuvres de pénitence corporelle que le Sauveur comprend sous le nom générique de jeûne. Avezvous été toujours bien convaincu de ces vérités?... Votre conduite y a t-elle été conforme?... Que vous reste t-il å faire?

COLLOQUE. Avec notre divin Sauveur. Avouons que nous méritons le reproche qu'il adressa aux disciples, encore faibles dans la foi. Redisons la prière qu'ils firent tous ensemble: Seigneur, augmentez en nous la foi (s. Luc. 7).

GUÉRISON DE L'ENFANT POSSÉDÉ.

I. Prél. Voyez Jésus ordonnant au démon de sortir du corps de l'enfant.

II. Prél. Demandez une vive horreur de tout ce qui fraie au démon l'entrée de votre cœur.

I. POINT.JÉSUS ORDONNE QU'ON LUI AMÈNE L'ENFANT POSSÉDÉ.

CONSIDÉRATIONS. Dieu est bonté par nature, dit saint Léon Pape, Natura Dei bonitas. Jésus en donne ici la preuve; car il n'a pas plus tôt proféré le dur reproche, fait en particulier au père suppliant, qu'il lui dit avec bonté Amenez-moi votre fils. On l'amena; mais, dès qu'il fut en vue de Jésus, le démon le tourmenta cruelle

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