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XI

plus ardent de mes vœux c'est d'être tout entier à vous et à tout ce qui peut contribuer à la gloire de votre saint Nom, au salut de mon prochain et à ma sanctification. Soutenez-moi par votre grâce, je vous en supplie, ô Père de miséricordes, afin que je persévère dans ces dispositions jusqu'à mon dernier soupir. · Faites suivre cette oblation et cette prière d'un retour sur vous-même voyez en quoi votre conduite n'a pas suffisamment répondu à la protestation que vous venez de faire, afin d'y être plus fidèle à l'avenir.

II. La CONSECRATION ou l'ÉLÉVATION: dans ce moment solennel où le prêtre élève ostensiblement la divine victime, cachée sous le voile de l'hostie consacrée, contemplez avec une foi vive votre aimable Sauveur, tel que le virent ceux qui l'avaient cloué à la croix, tout convert de sang et de blessures à cause de vos péchés, et dans ces atroces douleurs s'oubliant lui-même pour plaider votre cause auprès de son Père, et pour implorer votre pardon par ce cri qui s'échappe de son cœur: Mon Père, pardonnez-leur. Pater, dimitte illis.

Cette contemplation mettra dans votre cœur de vifs sentiments d'admiration, d'amour, de reconnaissance, de détestation du péché, de contrition et d'un dévoûment sans bornes.

Après avoir exprimé ces sentiments, unissez-vous à Jésus dans la prière universelle qu'il adresse à son Père céleste; fixez successivement vos regards sur les cicatrices de ses cinq plaies, qui sont, dit saint Bonaventure, comme autant de lieux de refuge et de voix suppliantes qui intercèdent pour nous; et à chacune d'elles demandez quelques faveurs ou grâces particulières.

A la plaie de la main droite,―priez pour le Souverain Pontife et pour les Évêques, les prêtres, les missionnaires qui, sous sa direction, travaillent au salut et à la sanctification du monde, afin que les efforts de leur zèle soient couronnés d'un plein succès.

A la plaie de la main gauche,—priez pour la conversion des païens, des Juifs, des hérétiques, des schismatiques et pour le retour à Dieu des mauvais chrétiens, ligués avec l'enfer contre Jésus-Christ et contre sa sainte Église.

A la plaie du pied droit,-priez pour les membres de votre famille, selon qu'ils vous touchent de plus près et pour vos bienfaiteurs, vos amis et aussi, selon le précepte de Jésus, pour vos ennemis.

A la plaie du pied gauche,-priez pour les âmes du purgatoire, pour celles en particulier qui ont le plus de droits à votre charité.

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A la plaie du cœur de Jésus, priez pour vous-même : déposez dans ce cœur, brûlant d'amour, toutes vos sollicitudes, vos peines, vos craintes, vos espérances et vos désirs.

En contractant l'habitude de rattacher ainsi vos supplications aux cinq plaies de votre divin Sauveur, vous ferez toujours, en peu d'instants et sans nul effort d'esprit, une prière universelle, très-agréable à Dieu, très-utile au prochain et à vous-même.

III. La COMMUNION. Les jours où vous n'avez pas le bonheur de vous asseoir à la table sainte n'omettez point de faire la communion spirituelle qui est parfois aussi fructueuse, dit sainte Térèse, que la communion réelle. Elle consiste à former au fond de notre cœur, avec une grande dévotion, trois actes, à savoir: un acte de contrition, autant que possible, parfaite; puis un acte d'amour de Dieu ou de charité et un acte de désir, d'un ardent désir de recevoir réellement la sainte communion, avec l'abondance des grâces qu'elle produit dans les âmes bien disposées.

Après la Messe.

Examinez brièvement :

Si vous avez été fidèle à suivre les conseils qui précèdent. Comment vous avez employé les intervalles de temps qui séparent les principales parties du saint sacrifice.

Quel soin vous avez eu de garder un maintien convenable et d'éloigner promptement les distractions. Si tout s'est bien passé, rendez-en grâce à Dieu; sinon demandez pardon de vos négligences.

Avant de sortir du lieu saint, priez Jésus de bénir tout ce que vous allez entreprendre pendant le jour, et aussi les bonnes résolutions que vous avez formées dans votre prière du matin ou pendant votre méditation.

EXTRAITS DE LETTRES DU T. REV. PÈRE GÉNÉRAL

DE LA COMPAGNIE DE JÉSUS, A L'AUTEUR

DES NOUVELLES MÉDITATIONS PRATIQUES

dont le fonds a été conservé dans le Manuel de solide piété.

(Traduites du latin)

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Mon Révérend Père, Rome, 15 oct. 1859. La paix de N-Seigneur. — J'ai reçu votre chère lettre du 13 août renfermant des spécimens de méditations. Je vois avec plaisir que vous voulez consacrer ce qui vous reste de forces et de loisir à une œuvre qui ne sera pas de médiocre utilité. Je vous engage donc à continuer avec confiance ce que vous avez bien commencé. Au reste la méthode suivie dans le développement des Points me satisfait et je ne doute point qu'elle ne plaise à beaucoup d'autres. Que Dieu veuille vous accorder la force et la grâce de mener à bonne fin ce que vous avez entrepris à sa plus grande gloire. Je me recommande à...

Mon Révérend Père,

PIERRE BECKX S. J.

Rome, 2 mai 1863.

La paix de N.-Seigneur. Pour autant que j'en puis juger par différents extraits de vos méditations, j'espère qu'elles produiront un jour un grand bien spirituel. Persévérez donc, mon Rév. Père; et, aidé des lumières et du secours de la grâce, achevez le travail que vous avez entrepris.

Mon Révérend Père,

Rome, 17 nov. 1870.

La paix de N.-Seigneur. Je vous félicite du succès qu'obtient votre livre de méditations, dont il vous a fallu préparer une 3e édition. Les peines que vous vous êtes imposées, d'après ce que vous me dites, pour y apporter de notables améliorations, donnent l'espoir fondé que les fruits en seront d'autant plus abondants. Je prie le Seigneur de vous éclairer, de vous soutenir et de vous conserver la santé, afin que vous puissiez, d'un cœur généreux, donner à un ouvrage d'une si haute importance la perfection dont il est susceptible.

Je me recommande à...

PIERRE BECKX. S. J.

Mon Seigneur et mon Dieu, je crois que vous êtes ici présent et que vous avez les yeux ouverts sur moi; je vous adore, et, plein de confiance en votre infinie bonté, je demande humblement la grâce de passer le temps de cette méditation pour votre gloire et pour mon avancement spirituel. Eclairez mon entendement, touchez mon cœur, fortifiez ma volonté, afin que je vous connaisse mieux, que je vous aime davantage, que je vous serve plus fidèlement.

Je demande cette grâce par l'intercession de la trèssainte Vierge, de mes saints Patrons et Patronnes, de mon bon Ange gardien, etc.

A la prière nous devons joindre notre coopération, mettre en pratique les moyens et les pieuses industries que conseillent les maîtres de la vie spirituelle :

MOYENS. Préparer, si l'on peut, par une lecture attentive, dès la veille, les Points de la Méditation; y penser quand on est au lit, avant de s'endormir et s'en rappeler le souvenir au matin, dès le réveil. —Avant de réciter la prière préparatoire, se demander à soi-même : Devant qui vais-je paraître ?..... et pourquoi ? — Finir la méditation par un Pater, suivi d'un court examen sur les causes du bon ou du mauvais succès de la méditation.

PIEUSES INDUSTRIES. Quand, par suite d'un grand malaise de corps ou d'esprit, on se sent incapable de faire une méditation ou contemplation régulière, on pourra se contenter de parcourir les actions qui doivent se succéder dans la journée; voir comment on pourra les faire bien devant Dieu, bien devant les hommes; prendre la résolution de les faire ainsi, et demander la bénédiction de Dieu sur chacune d'elles. On pourra aussi se plaindre amoureusement à Dieu, comme on se plaint à son Directeur,... de son incapacité de méditer, de ses misèrès spirituelles (les énumérer), de son dénûment de vertus (en faire le détail), etc. S'humilier, s'anéantir ainsi, et sortir de l'oraison disposé à subir toutes les épreuves de la journée, c'est avoir fait une très-bonne méditation. On juge l'arbre par son fruit, dit Jésus-Christ: Ex fructu arbor agnoscitur (s. Matt. 12).

Plusieurs notes jointes aux Méditations indiquent plus en détail la manière de bien méditer.

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