quand enfin il croit pouvoir se reposer et jouir, la mort vient le surprendre; tout lui échappe... Il ne lui reste qu'un linceul!

AFFECTIONS. Demandez à Dieu qu'il vous préserve å jamais de la soif insatiable des richesses, et, si vous êtes riche, du péril auquel les riches sont exposés.

RÉSOLUTIONS. Préserver son cœur de toute attache déréglée.

IJI. POINT.

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ELLES RENDENT L'HOMME SOUVENT MALHEUREUX
DANS L'ÉTERNITÉ.

CONSIDÉRATIONS. Ce qui doit accroître en nous le peu d'estime que méritent les richesses, c'est qu'elles sont pour le grand nombre une cause de ruine spirituelle; non par elles-mêmes, mais par les désordres auxquels elles donnent naissance: elles détournent les pensées et le cœur de Dieu et du ciel; elles étouffent le sentiment de la piété, font négliger les devoirs de la religion et mènent insensiblement à l'avarice, à l'injustice, à la gourmandise et de là à la luxure, à l'endurcissement, à l'impénitence finale. Ce n'est pas en vain que Jésus-Christ a dit : Malheur à vous, riches! Et Les riches entreront difficilement dans le royaume de Dieu. (s. Luc. 6. et 18.)

APPLICATIONS. Si l'abondance des biens de la terre ne vous est pas échue en partage, ne vous en affligez point: ne portez pas envie à ceux qui en jouissent; remerciez le Seigneur qui ne vous laisse pas manquer du nécessaire, et, si de vos épargnes vous pouvez secourir les nécessiteux, ne manquez pas de le faire. L'aumône, dit l'Esprit-Saint, délivre de tout péché et de la mort dans le péché (Ch. 4).

COLLOQUE. Avec saint Matthieu, qui de ricne se fit pauvre pour suivre Jésus-Christ pauvre.

SUR LA MORT SUBITE.

I. Prél. Représentez-vous Jésus-Christ disant : Le Fils de l'Homme viendra à l'heure que vous ne pensez pas (s. Luc. 12). II. Prél. Demandez la grâce d'une douce et sainte mort.

CONSIDÉRATIONS. La parabole du riche avare, et en particulier sa mort subite et si malheureuse, avaient vivement frappé les auditeurs de Jésus. Il en profita pour les engager à se tenir en garde contre les surprises de la mort Soyez toujours préparés, dit-il, parce que le Fils de l'homme viendra à l'heure que vous ne pensez pas. Et en effet, les morts subites ne sont pas rares. Mais est-ce donc un si grand malheur de mourir subitement? Non, sans doute, c'est souvent une grâce; et de saints personnages l'ont demandé à Dieu comme une faveur, afin, disaient-ils, de n'être pas exposés aux assauts violents du démon durant une agonie longue et pénible. Ce n'est donc pas la mort subite en elle-même que nous devons craindre, mais la mort subite et imprévue. la mort subite dans l'état de péché mortel. Aussi l'Église ne nous fait-elle pas dire dans ses litanies : Délivrez-nous, Seigneur, de la mort subite, mais de la mort subite et imprévue. A subitanea et improvisa morte, libera nos, Domine.

APPLICATIONS. Que doit faire, de son côté, celui qui veut que cette prière soit efficace? Ne vivre jamais sciemment

en état de péché mortel. Différer de se réconcilier avec Dieu, c'est le comble de l'imprudence. Ne vous êtesvous jamais rendu coupable de cette imprudence, de cette témérité?

AFFECTIONS. Si vous vous en êtes rendu coupable, remerciez Dieu de sa miséricordieuse longanimité à vous attendre à résipiscence, et conjurez-le de vous conserver toujours dans sa sainte amitié.

RÉSOLUTIONS. Si l'on avait le malheur de tomber dans un grand péché, se réconcilier avec Dieu sans tarder.

II. POINT.

:

CONSIDÉRATIONS. Que sera pour le chrétien fidèle et fervent la mort subite ou le passage instantané du monde matériel au monde spirituel? Ce que serait pour un aveugle-né, subitement doué de la vue, le magnifique spectacle de cet univers... Image frappante mais trèsimparfaite des transports d'admiration et de bonheur qu'éprouvera l'âme du juste à la vue de Dieu et de son infinie beauté de ce Dieu pour qui elle a fait tant de sacrifices; au service duquel elle a passé tant d'années; pour qui elle a supporté tant d'humiliations, tant de privations, tant de souffrances; de ce Dieu qu'elle a toujours craint d'offenser, même légèrement; à qui elle a rapporté habituellement toutes ses affections et toutes ses actions; qu'elle a adoré et béni dans l'adversité comme dans la prospérité, soupirant après le moment où elle le contemplerait dans le séjour de sa gloire... Ce moment est arrivé...... Elle a entendu la voix de son divin Époux : Venez, mon

épouse, venez recevoir la couronne. Entrez dans la joie du Seigneur, votre Dieu (s. Matt. 25).

APPLICATIONS Et vous redouteriez ce moment?... Et la pensée de la mort subite, qui doit en un instant, sans agonie, vous mettre en possession de tant de bonheur, se présenterait à votre esprit comme une infortune?

AFFECTIONS. Réveillez dans votre cœur, comme le roi David, le désir de voir et de posséder Dieu Quand viendrai-je, Seigneur, et vous verrai-je face à face? (Ps. 41.)

RESOLUTIONS. Rejeter toute pensée de tristesse produite par la pensée de la mort.

CONSIDÉRATIONS. A en juger d'après le cours ordinaire des choses, votre mort sera précédée d'une maladie plus ou moins longue. Il faudra dans ce cas savoir vous résigner et vous faire à un isolement plus ou moins complet, savoir souffrir et surtout patienter beaucoup; car il pourra se faire, malgré toute la charité qu'on aura pour vous, que vous n'ayez pas autant de visites, autant de petits adoucissements que vous pourriez le désirer. Au reste, l'expérience est là pour nous dire que la maladie et le malaise du corps ont leur contre-coup dans l'âme et nous portent, malgré nous, à l'humeur chagrine et au

murmure.

APPLICATIONS. Heureux celui qui, en santé, a appris à se passer des hommes, å se complaire dans la solitude, å converser avec Dieu, avec son Ange gardien et avec les Saints; à supporter patiemment la privation de bien des

choses, les négligences et l'oubli de ceux qui lui devaient rendre leurs services! Si vous ne l'avez pas appris jusqu'ici, ou du moins si vous ne l'apprenez pas avant que la maladie vous retienne sur un lit de douleurs, votre sort sera bien à plaindre et votre conduite pourra être peu édifiante. Voyez donc ce qui vous reste à faire il vaut la peine d'y penser sérieusement afin que la maladie vous enrichisse de nouveaux mérites et que vous soyez un objet d'édification pour votre prochain, un sujet de joie pour vos proches et vos amis.

COLLOQUE. Avec saint Joseph, patron de la bonne mort.

FÊTE DE SAINT FRANÇOIS D'ASSISE, INSTITUTEUR DE L'ORDRE DES FRÈRES MINEURS (1).

. Prél. Voir le Saint dans la gloire au milieu de ses innombrables enfants.

II. Prél. Demander le véritable esprit de la pauvreté et de l'humilité chrétienne.

I. POINT. RÉCOMPENSE DE LA PAUVRÉTÉ DE SAINT FRANÇOIS.

CONSIDÉRATIONS. On peut dire de saint François d'Assise qu'il porta l'amour et la pratique de la pauvreté évangélique jusqu'à une espèce d'excès. Vers l'âge de vingtcinq ans, il fut sommé par son père de signer devant l'évêque d'Assise un acte de renonciation à l'héritage pa

(1) Né, 1182.-Mort, 1226.-Canonisé par Grégoire IX, 1228.

- 1er chap. Gén. composé de près de 5,000 religieux, 1219; TiersOrdre, 1221. - Avant 1790, on comptait plus de 7,000 couvents et de 120,000 religieux, les religieuses non comprises.