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SUR L'ENFER DU MAUVAIS RICHE.

1. Prél. Je me représenterai Jésus-Christ disant : Et le riche fut enseveli dans l'enfer (s. Luc. 16).

II. Prél. Je demanderai à Dieu que sa crainte salutaire ne m'abandonne jamais.

I. POINT. LA PENSÉE DE L'ENFER.

CONSIDÉRATIONS. La méditation d'hier, sur le sort du mauvais riche dans l'éternité, a appelé notre pensée sur l'enfer. Arrêtons-nous à cette pensée. Il est à propos d'en faire quelquefois le sujet de nos méditations, afin que le souvenir en demeure profondément gravé dans notre esprit, et que ce souvenir nous conserve dans la crainte salutaire du Seigneur. D'ailleurs, il peut y avoir pour tout homme, si bon chrétien qu'il soit, de ces moments de ténèbres et de délire passionné où la crainte seule des supplices éternels soit capable de le retenir dans le devoir. C'est pour ce motif sans doute que Jésus-Christ rappelle si souvent, dans ses instructions au peuple, et même à ses apôtres en particulier, la pensée de l'enfer.

APPLICATIONS. Du reste, nous pouvons rendre cette méditation sur l'enfer très-utile à notre avancement spirituel. Saint François de Borgia y trouvait un stimulant pour la pratique des plus sublimes vertus. Se plaçant en esprit sur le bord de l'abîme, les yeux de la foi fixés sur le nombre effrayant d'anges et d'hommes de toute condition que le péché y a précipités, il se disait à lui-même : Voilà, François, ta place, voilà le supplice que tu as mérité; il t'est dû plus qu'à tous ces démons, coupables

d'un seul péché; plus qu'à ces milliers d'autres que tu vois, à qui le temps seul de faire pénitence a manqué....... De là, dans le Saint, cette admirable humilité, ce profond mépris de lui-même dont les traits rapportés dans sa vie paraissent à peine croyables; de là la défiance de ses propres lumières, l'amour de l'obéissance et le désir d'être dirigé jusque dans les moindres choses, afin, disait-il, de ne pas donner dans les piéges du démon; de là sa patience inaltérable dans les plus rudes épreuves de la vie, et sa mortification, ses pénitences poussées jusqu'à une sorte d'excès; de là l'accroissement progressif de sa ferveur et de sa charité les flammes de l'enfer rendaient plus vif en lui le feu du divin amour; de là encore le zèle qui le consumait et qui lui fit entreprendre de si grandes choses pour le salut du prochain... Imitons le Saint: la contemplation de l'enfer, faite de la sorte, nous fera progresser aussi en tout genre de vertus.

AFFECTIONS. Remerciez Dieu de vous avoir fait connaître un sujet et une méthode de contemplation si utiles. RÉSOLUTIONS. En faire son profit; en tirer tout le parti possible.

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CONSIDÉRATIONS. Dans l'impossibilité absolue où nous sommes de nous faire une idée exacte des choses de la vie future, en particulier de l'enfer et de tout ce que les damnés y endurent de supplices, attachons-nous à méditer attentivement les termes de la sentence que Jésus-Christ prononcera au grand jour du Jugement contre les réprouvés: Retirez-vous de moi... maudits... dans le feu éternel.

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Discedite a me, maledicti, in ignem æternum (s. Matt. 25). Retirez-vous de moi... l'enfer, c'est donc la perte, la séparation éternelle de Dieu, de l'infinie et unique félicité possible dans l'autre vie !... Pour le damné, plus de possibilité d'avoir jamais même une seule pensée consolante! Maudits... malédiction de Dieu d'un Dieu désormais sans miséricorde !... Malédiction dans l'âme... dans la mémoire, dans l'entendement remords et désespoir d'avoir perdu le ciel pour des choses vaines, viles, criminelles, honteuses... Malédiction dans le corps... dans tous les sens du corps à la fois dans la vue..... : l'ouïe... l'odorat... le goût. - Dans le feu éternel... mourir, lentement consumé par le feu, quelle mort cruelle !... mais vivre dans le feu sans pouvoir mourir jamais... quelle vie!... quelle éternité! Oh! si les hommes y pensaient, si l'image de l'enfer était devant leurs yeux, commettraientils le péché? Vivraient-ils tranquilles dans l'état de péché? Diraient-ils Je ne puis me décider à faire cet effort, ce sacrifice que mon confesseur exige de moi? Ne s'écrieraient-ils pas plutôt avec saint Augustin: Armez, Seigneur, contre moi le fer et le feu; ne m'épargnez pas ici pourvu qne vous m'épargniez dans l'éternité?

APPLICATIONS. Demandez à Dieu que le souvenir des effrayantes vérités que vous venez de méditer demeure à jamais profondément gravé dans votre esprit: il vous conservera dans la componction, dans la défiance et le mépris de vous-même; il vous rendra victorieux dans la lutte contre vos passions, si violentes qu'elles soient: Rappelez-vous, dit l'Esprit-Saint, vos fins dernières, et jamais vous ne pécherez. Memorare novissima iua et in

æternum non peccabis (Eccl. 7). D'autre part le souvenir de l'enfer vous rendra humble et modeste dans la prospérité, fort et généreux dans tout ce que vos obligations peuvent avoir de pénible à la nature; il sera le gage de votre persévérance finale, de votre salut éternel: il portera d'autres fruits encore: il vous remplira de zèle pour le salut des âmes; il rendra votre zèle non seulement ardent et infatigable, mais en outre ingénieux: partout, vous serez apôtre.

COLLOQUE. Avec les saints apôtres Simon et Jude, qui ont éclairé tant de nations barbares, sauvé tant d'âmes de l'enfer. L'Église célèbre aujourd'hui leur fête avec grande solennité.

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AFFABILITÉ, TENDRESSE ET ZÈLE DE JÉSUS.

I. Prél. Voyez Jésus-Christ imposant les mains aux petits enfants.

II. Prél. Demandez la grâce d'exprimer en vous les vertus de votre divin modèle.

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CONSIDÉRATIONS. Un fait, que les Évangélistes rapportent ici comme incidemment, nous fait voir l'extrême affabilité de notre divin Sauveur, toujours égal à lui-même, d'un abord facile, et gracieux. Pendant qu'il était engagé dans une grave discussion avec les Scribes et les Pharisiens sur les lois du mariage et sur les prérogatives de la virginité,on lui amena, dit l'Évangile, de petits enfants, afin qu'il leur imposât les mains et qu'il priât sur eux. C'était évidemment, de la part des mères qui les présentaient,

un instant bien mal choisi, une démarche déplacée; aussi, ajoute l'Évangéliste, les apôtres les repoussèrent-ils avec des paroles dures. Mais Jésus en témoigna son mécontentement et dit: Laissez venir à moi les petits enfants. (s. Matt. 19. s. Marc. 10.)

APPLICATIONS. L'affabilité, ou la disposition habituelle de recevoir et d'écouter, en toute circonstance, avec calme et douceur, ceux qui viennent à nous, est une qualité bien précieuse et bien nécessaire, non-seulement aux supérieurs à l'égard de leurs inférieurs, mais à tous les vrais disciples du divin Sauveur ; à ceux en particulier qui s'adonnent aux œuvres de charité et de zèle. Cette affabilité ne vous fait-elle pas souvent défaut? N'êtes-vous pas quelquefois d'un abord froid ou même fâcheux et repoussant?... Doux et affable, peut-être, envers les étrangers, mais dur ou sec à l'égard de vos subordonnés?... de ceux qui habitent avec vous sous le même toit?...

AFFECTIONS. Aveux. Confusion. Pieux désirs.

RÉSOLUTIONS. Je m'efforcerai d'être toujours calme, égal à moi-même, doux et affable envers tous principalement quand je suis accablé d'affaires.

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CONSIDÉRATIONS. Notre divin Maître ne se contenta pas de permettre aux mères d'approcher de sa personne et de lui présenter leurs petits enfants; il voulut encore donner à ceux-ci les témoignages d'un haut intérêt et d'une tendresse vraiment paternelle : Il leur imposa les mains, dit saint Marc, leur donna sa bénédiction et les embrussa (Ch. 10).

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