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voir d'opérer. Remarquez: il ne demande pas à JésusChrist quels sont les péchés, quelles sont les fautes qu'il doit éviter pour gagner le ciel, mais quel bien il doit faire... Quel bien dois-je faire? Quid boni faciam? Malheureusement nous suivons d'ordinaire une voie opposée; notre attention, nos examens et nos résolutions portent principalement, pour ne pas dire exclusivement, sur les fautes que nous commettons et sur les moyens de n'y plus retomber, comme si nous n'étions en ce monde que pour ne pas pécher! Faisons mieux désormais : que notre première pensée, le matin, se porte sur le bien qu'il est en notre pouvoir de faire et que nous aurons l'occasion de faire: Quid boni faciam?... et, passant en revue les actions qui rempliront notre journée, voyons comment nous pourrons bien faire chacune d'elles; prenons des résolutions en conséquence, et demandons à Dieu qu'il les bénisse.

Puis, le soir venu, en parcourant dans notre examen la suite de nos actions, remercions Dieu, avec joie et effusion de cœur, pour celles qu'il nous a aidés à bien faire, résolus à les faire encore mieux le lendemain. En agissant ainsi, nous servirons Dieu avec un cœur toujours dilaté par la joie et la confiance; nous ferons infiniment plus de progrès qu'en nous tenant perpétuellement renfermés dans le cercle étroit de nos misères et de nos fautes! C'est donc la bonne voie à suivre.

AFFECTIONS. Demandez la grâce de marcher fidèlement dans cette voie.

RÉSOLUTIONS. La conseiller aux autres; s'y allermir et s'y perfectionner soi-même.

II. POINT. - RÉPONSE DONNÉE PAR JÉSUS AU JEUNE HOMME. CONSIDÉRATIONS. A la demande du jeune homme: Quel bien dois-je faire pour obtenir la vie éternelle? Jésus répondit: Gardez les commandements. Dès mon enfance, dit le jeune homme, je les ai tous gardés: que me manquet-il encore? Alors Jésus l'ayant regardé, dit: Si vous voulez être parfait, allez; vendez ce que vous possédez et donnez-le aux pauvres, et vous aurez un trésor dans le ciel; puis venez, et suivez-moi (s. Matt. 19. s. Marc. 10).

APPLICATIONS. Que pensez-vous des propositions que Jésus fait au jeune homme? Ne sont-elles pas bien engageantes, et les promesses qu'il y ajoute magnifiques? Il lui propose d'échanger des biens périssables, mêlés à beaucoup de maux, contre des biens impérissables et purs de tout mélange de mal; d'échanger quelques parcelles de terre contre un royaume,—le royaume des cieux! lui promettant qu'il y jouira d'un surcroît de gloire et de felicité proportionné à la générosité de son sacrifice. Heureux jeune homme, s'il eût compris et suivi le conseil du divin Sauveur !

AFFECTIONS. Si vous pouvez dire, comme le jeune homme, que vous avez toujours gardé les commandements, en ce qu'ils ont d'essentiel, remerciez-en le Seigneur en toute humilité; sinon demandez-lui de nouveau pardon de vos infidélités passées.

RÉSOLUTIONS. Craindre les petites infidélités pour ne pas tomber dans de grandes infractions de la loi.

III. POINT. -TRISTESSE DU JEUNE HOMME.

CONSIDÉRATIONS. Il semble que les faveurs inestimables offertes par Jésus au jeune homme eussent dû remplir celui-ci de joie et d'allégresse. C'est le contraire qui arriva Ayant entendu la réponse de Jésus-Christ, dit l'Évangéliste, il en fut affligé et s'en alla tout triste : parce qu'il ne pouvait concilier les offres du Sauveur avec la conservation de sa fortune; car, dit l'Évangile, il possédait de grands biens. (Ibid.)

APPLICATIONS. On est tenté de se demander quel fut le sort final de ce jeune homme. S'est-il sauvé? s'est-il perdu? Saint Augustin croit qu'il ne s'est pas sauvé, non parce qu'il n'a pas fait ce qui n'était que de conseil, mais parce que son manque d'énergie l'aurait fait succomber aux séductions qui environnent les riches; malheur qu'il aurait évité en suivant sa vocation. Ces paroles de JésusChrist, dites immédiatement après le départ du jeune homme Les riches entreront difficilement dans le royaume de Dieu, donnent un grand poids à l'opinion du saint Docteur.

COLLOQUE. Avec notre aimable Sauveur. Demander la grâce d'être détaché de cœur des biens qu'on possède en ce monde et d'en faire toujours un bon usage.

MALADIE ET MORT DE LAZARE.

I. Prél. Représentez-vous Jésus au moment où il reçoit le message des sœurs de Lazare.

II. Prél. Demandez une grande confiance jointe à une parfaite résignation.

I. POINT. MESSAGE DES SŒURS DE LAZARE A JÉSUS.

CONSIDÉRATIONS. Parmi tant de miracles que Jésus daigna faire pour prouver au monde sa divinité, un des plus frappants et des plus incontestables est, sans nul doute, la résurrection de Lazare. Il eut lieu dans des circonstances tout extraordinaires à proximité de Jéru– salem, en faveur d'un homme distingué par sa fortune et son rang, en présence des hommes les plus considérables de la capitale, qui, quatre jours auparavant, avaient déposé le mort dans le caveau de sa famille. Considérez d'abord quelques faits qui précèderent le miracle, spécialement le message qu'envoyèrent à Jésus Marthe et Marie dès qu'elles connurent la gravité de la maladie de leur frère: Seigneur, lui firent-elles dire, celui que vous aimez est malade. Domine, ecce quem amas infirmatur (s. Jean. 11).

APPLICATIONS. Pour la pratique, qu'apprenons-nous ici? 1o que dans nos afflictions nous devons promptement recourir à Dieu, et ne pas différer jusqu'à ce que nous ayons péniblement épuisé tous les moyens humains; 2o que, pour être exaucés de Dieu, il n'est pas nécessaire que nous alléguions beaucoup de motifs à l'appui de nos demandes. C'est la remarque de saint Augustin, à propos de la prière des sœurs de Lazare: Seigneur, celui que

vous aimez est malade. Voilà, dit le saint Docteur, le modèle d'une prière parfaite.

AFFECTIONS. Dites aussi à Jésus: Seigneur, celui que vous aimez, auquel vous ne cessez de donner des preuves spéciales d'amour par vos bienfaits, est malade plus malade encore d'esprit que de corps... Me voici à vos pieds... Je n'en dis pas davantage... Je m'abandonne à la tendresse de votre cœur...

RÉSOLUTIONS. Je ferai souvent cette prière dans mes visites au saint Sacrement.

II. POINT. RÉPONSE DE JÉSUS.

CONSIDÉRATIONS. Cette maladie ne va pas à la mort (qui sépare des vivants pour toujours); mais elle est pour la gloire de Dieu, afin que le Fils de Dieu en soit loué. (Ibid.) C'est tout ce que Jésus répondit au message; plus tard il dit encore aux apôtres : Lazare, notre ami, dort. Ces paroles mystérieuses, jointes à la réponse du Sauveur, firent penser à ceux qui les entendirent qu'il n'y avait rien à craindre pour le malade. Mais que durent penser les deux sœurs, quand elles virent baisser rapidement et mourir un frère si chéri, dont la conservation avait été demandée à Jésus avec tant de confiance? Oh! certes, il y avait là de quoi ébranler leur foi et leur résignation; de quoi les porter au murmure. Cependant elles ne murmurèrent point; elles ne s'en prirent qu'à elles-mêmes, parce qu'elles n'avaient pas pressé assez vivement le Sauveur d'accourir à leur secours, se disant l'une à l'autre : Ah! s'il avait été ici, notre frère ne serait pas mort! (Ibid.) La foi et la confiance restèrent au fond de leur cœur. La

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