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THÉOLOGIE

DOGMATIQUE,

LITURGIQUE, CANONIQUE ET DISCIPLINAIRE,

PAR BERGIER.

NOUVELLE ÉDITION

MISE EN RAPPORT AVEC LES PROGRÈS DES SCIENCES ACTUELLES;

RENFERMANT TOUT CE QUI SE TROUVE DANS LES ÉDITIONS PRÉCÉDENTES,

TANT ANCIENNES QUE MODERNES, NOTAMMENT CELLES DE D'ALEMBERT ET DE LIÉGE SANS CONTREDIT

LES PLUS COMPLÈTES,

MAIS DE PLUS ENRICHIE D'ANNOTATIONS CONSIDÉRABLES ET D'UN GRAND NOMBRE D'ARTICLES NOUVEAUX SUR LES
DOCTRINES OU LES ERREURS QUI SE SONT PRODUITES DEPUIS QUATRE-VINGTS ANS:

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QUI RENDENT LA PRÉSENTE ÉDITION D'UN TIERS PLUS ÉTENDUE QUE TOUTES CELLES DU CÉLÈBRE
APOLOGISTE, CONNUES JUSQU'A CE JOUR, SANS AUCUNE EXCEPTION;

PAR M. PIERROT,

ANCIEN PROFESSEUR DE PHILOSOPHIE ET DE THÉOLOGIE AU GRAND SÉMINAIRE DE VERDUN,
AUTEUR DU Dictionnaire de Théologie morale;

PUBLIE

PAR M. L'ABBÉ MIGNE,

ÉDITEUR DE LA BIBLIOTHÈQUE UNIVERSI

ου

U CLERGÉ,

DES COURS COMPLETS SUR CHAQUE BRANCHE DE LA SCIENCE ECCLÉSIASTIQUE.

4 VOLUMES, prix: 26 francs.

TOME DEUXIEME.

S'IMPRIME ET SE VEND CHEZ J.-P. MIGNE, ÉDITteur,

AUX ATELIERS CATHOLIQUES, RUE D'AMBOISE, 20, AU PETIT-MONTROUGE.
AUTREFOIS BARRIÈRE D'ENFer de paris, MAINTENANT DANS PARIS.

1863

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DICTIONNAIRE

DE

THEOLOGIE DOGMATIQUE.

D

DAGON, divinité et idole des Philistins, dont il est parlé dans l'Ecriture sainte, surtout dans le premier livre des Rois, c. v. Les interprètes sont partagés sur la figure et sur le nom de ce faux dieu. Les uns disent que c'était une figure d'homme avec une queue de poisson, comme on représente les sirènes, parce que dag en hébreu signifie poisson: c'est le sentiment de plusieurs rabbins. L'Ecriture parle des mains de cette idole, mais elle ne dit rien de ses pieds (1 Reg. v, 4). D'autres pensent que c'était le dieu du labourage et des moissons, parce que dagan signifie du hlé ou du pain. Les Philistins étaient agriculteurs, et leur pays était fertile, nous le voyons par l'histoire de Samson, qui brûla leurs moissons; il était donc naturel que ce peuple se fût forgé un dieu semblable à la Cérès des Grecs et des Latins, pour présider à ses travaux. Il n'est pas fort important de savoir laquelle de ces deux conjectures est la plus vráie. Voy. la dissertation sur ce sujet, dans la Bible d'Avignon, tom. IV, pag. 45.

Il est dit (1 Reg. v, 4) que les Philistins s'étant rendus maîtres de l'arche du Seigneur, et l'ayant placée dans leur temple d'Azot, à côté de l'idole de Dagon, l'on trou va le lendemain cette idole mutilée, et sa tête avec ses deux mains sur le seuil de la porte. C'est pour cela, dit l'auteur sacré, que les sacrificateurs de Dagon et tous ceux qui entrent dans son temple, ne marchent point sur le seuil de la porte jusqu'aujourd'hui. De là quelques incrédules ont conclu, que le livre des Rois n'a été écrit que longtemps après cet événement; 2° que l'auteur ignorait les coutumes des Syriens el des Phéniciens, qui consacraient le seuil de la porte de tous les temples, de manière qu'il n'était pas permis d'y poser le pied, et qu'on le baisait en entrant dans un temple; c'était l'usage des Grecs et des Romains. -On répond à ces critiques si instruits que ces mots jusqu'aujourd'hui ne désignent pas toujours un temps antérieur fort long, et on peut le prouver par un très-grand nombre de passages. Y aurait-il à présent de l'inconvénient à dire qu'en 1768 les FranDICT. DE THEOL. DOGMATIQUE. 11.

çais se sont rendus maîtres de l'ile de Corse, et l'ont conservée jusqu'aujourd'hui ? Samuel, qui a écrit les livres des Rois dans un âge avancé, a pu parler de même d'un événement arrivé pendant sa jeunesse.

On ne peut pas prouver que, du temps de Samuel, la coutume était déjà établie chez les Syriens et les Phéniciens de ne pas marcher sur le seuil de la porte des temples; nous ne connaissons les usages des Grecs et des Romains que par des auteurs qui ont écrit sous le règne d'Auguste, ou plus tard, par conséquent plus de mille ans après Samuel; quelle conséquence peut-on en tirer, pour savoir ce qui se pratiquait dans la Palestine mille ans auparavant? Il est absurde de vouloir nous persuader que ce vieillard, qui avait gouverné sa nation pendant cinquante ou soixante ans, ne savait pas ce qui se faisait chez les Philistins, à dix ou douze lieues de sa demeure. La plupart des objections que font nos critiques incrédules contre l'histoire sainte, ne sont pas plus sensées que celles-là.

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* DALAI-LAMA, grand chef de la religion du Thibet. Bouddha, fondateur de la religion des Indes, fut soumis comme les simples mortels, à la loi de la métempsycose. Après avoir, à diverses reprises, reparu dans l'indoustan et propagé sa religion avec succès, il vit son étoile pålir vers le ve siècle de notre ère. Il revint encore; mais, chassé de sa patrie, il parcourut la Chine, le Japon, le Tonquin, Siam et la Tartarie. Il fut environné de grands honneurs dans ce pays. Les Thibétains lui donnèrent les titres les plus magnifiques: ils l'appelèrent le grand roi de la précieuse doctrine, le Dieu vivant resplendissant comme la flamme d'un grand incendic. Lorsque les Mongols conquirent le Thibet, loin de méconnaître le culte du grand Lama, ils lui_don. nèrent plus de magnificence. Le royaume du Lama fut comparé à l'Océan (Dalaï). On voulut désigner par là, non la domination temporelle du Lama, mais la vaste étendue de ses facultés.

A l'époque où les patriarches bouddhistes s'établirent dans le Thibet, les parties de la Tartarie qui avoisinent cette contrée étaient remplies de chrétiens. Les Nestoriens y avaient fondé des métropoles et converti des nations entières. Plus tard, les conquêtes des enfants de Gengis appelèrent des étrangers de tous les pays des Géorgiens, des Arméniens, des Russes, des Français, des Musulmans

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envoyés par le calife de Bagdad, des moines catholiques chargés de missions importantes par le Pape et par saint Louis. Ils célébrèrent les cérémonies de la religion devant les princes tartares. Ceux-ci

leur donnèrent asile dans leurs tentes, et permirent qu'on élevât des chapelles jusque dans l'enceinte de leurs palais. Un archevêque italien, établi dans la ville impériale par Clément V, y avait bâti une église, trois cloches appelaient les fidèles aux offices, et il avait couvert les murailles de peintures représentant des sujets pieux. Chrétiens de Syrie, romains, schismatiques, musulmans, idolâtres, lous vivaient mêlés et confondus à la cour des empereurs mongols toujours empressés d'accueillir de nouveaux cultes, et même de les adopter. Les Tartares pas

saient d'une secte à une autre, embrassaient aisément la foi, et y renonçaient de même pour retomber dans l'idolatrie. C'est au milieu de ces variations que fut fondé au Thibet le nouveau siége des patriarches bouddhistes. Doit-on s'étonner qu'intéressés à multiplier le nombre de leurs sectateurs, occupés à donner plus de magnificence au culte, ils se soient appropriés quelques usages liturgiques, quelques-unes de ces pompes étrangères qui attiraient la foule; qu'ils aient introduit même quelque chose de ces institutions de l'Occident, que les ambassadeurs du souverain pontife leur faisaient connaître ce que les circonstances les disposaient à imiter?

Il n'est personne, dit encore M. Abel Rémusat, qui n'ait été frappé de la ressemblance surprenante qui existe entre les institutions, les pratiques et les cérémonies qui constituent la forme antérieure du culte du grand Lama et celle de l'Eglise romaine. Chez les Tartares, en effet, on retrouve un pontife, des patriarches chargés du gouvernement spirituel des provinces, un conseil de lamas supérieurs qui se réunissent en conclave pour élire un pontife et dont les insignes mêmes ressemblent à ceux de nos cardinaux, des couvents de moines et de religieuses, des prières pour les morts, la confession auriculaire, l'intercession des saints, le jeûne, le baisement des pieds, les litanies, les processions, l'eau lustrale. Tous ces rapports embarrassent peu ceux qui sont persuadés que le christianisme a été autrefois répandu dans la Tartarie: il leur semble évident que les institutions des lamas, qui ne remontent pas au delà du xe siècle de notre ère, ont été calquées sur les nôtres. L'explication est un peu plus difficile dans le système contraire, parce qu'il faudrait avant tout prouver la haute antiquité du pontificat el des pratiques lamaïques (a). »

DALMATIQUE. Voy. HABITS SACRÉS OU

SACERDOTAUX.

DAM, DAMNATION. Voy. Enfer. DAMASCÈNE (saint Jean), Père de l'Eglise, a vécu au vin siècle, sous la domination des Sarrasins mahométans, desquels il s'attira le respect et la confiance. Après avoir été gouverneur de Damas, sa patrie, il se retira dans un monastère à Jérusalem, où il mourut vers l'an 780. Il a écrit principalement contre les manichéens, contre les monophysites et contre les iconoclastes; il a fait quelques traités contre les mahomélans, et plusieurs sur le dogme et sur la morale; ses quatre livres de la Foi orthodoxe sont un abrégé de la théologie. Ses ouvrages ont été recueillis par le père Lequien, dominicain, et publiés à Paris en 1712, en 2 vol. in-fol. Ils ont été réim

(a) Ce passage est extrait de l'édition Lefort, art. DALAT-LAMA.

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primés à Vérone, avec des additions, en 1748.

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Plusieurs critiques protestants ont rendu justice à l'érudition, à la science de la théologie, à la netteté et à la précision qui se font remarquer dans les ouvrages de ce Père; mais il leur aurait été douloureux de ne pas avoir quelque reproche à faire contre un défenseur du culte des images. 1° Ils lui savent mauvais gré d'avoir mêlé à la théologie la philosophie d'Aristote. Nous leur répondons que si les hérétiques n'avaient pas employé les arguments de cette philosophie pour attaquer nos dogmes, les Pères n'auraient pas été obligés d'employer les mêmes armes pour les défendre. C'est pour donner aux théologiens un moyen de démêler les sophismes des sectaires, que saint Jean Damascène a fait un traité de logique. I tient chez les Grecs le même rang que Pierre Lombard, et saint Thomas parmi nous. 2° Ils le blâment d'avoir élé altaché aux superstitions qui régnaient de son temps, parce qu'il a défendu, contre les iconoclastes, le culte des images, et d'avoir poussé à l'excès le respect pour les anciens, parce qu'il se sert de la tradition pour combattre les hérétiques. Sur ces deux points, le saint docteur n'a pas besoin d'apologie. 3 Ils disent que ce Père n'a pas fait scrupule d'employer le mensonge pour défendre la vérité. C'est une calomnie. On ne doit point taxer de mensonge un écrivain qui est quelquefois mal servi par sa mémoire, ou qui cite de bonne foi des faits apocryphes, mais communément reçus comme vrais : il peut pécher par défaut d'exactitude, sans manquer pour cela de sincérité. -Nous n'entreprendrons pas de prouver la vérité du fait rapporté par l'auteur de la vie de saint Jean Damascène, qui dit que les mahométans lui firent couper la main, el qu'elle lui fut miraculeusement rendue par la sainte Vierge. Ce n'est pas lui qui raconte ce miracle, il n'a été publié que cent ans après sa mort. 4 Basnage a poussé la témérité plus loin: il accuse ce saint docteur de pélagianisme, ou du moins de semi-pélagianisme, parce qu'il a enseigné, 1o que Dieu détermine, par ses décrets, les événements qui ne dépendent pas de nous, comme la vie et la mort, et ceux qui dépendent de notre libre arbitre, comme les vertus et les vices. 2° Que si l'homme n'était pas maître de ses actions, Dieu lui aurait donné inutilement la faculté de délibérer. 3o Que Dieu est l'auteur et la source de toutes les bonnes œuvres, mais que l'homme est maître de suivre ou de ne pas suivre Dieu qui l'appelle; que Dieu nous a créés maîtres de notre sort, et qu'il nous donne le pouvoir de faire le bien, afin que les bonnes œuvres viennent de lui et de nous. 4° Que ceux qui veulent le bien, reçoivent le secours de Dieu, et que ceux qui se servent bien des forces de la nature, obtiennent par ce moyen les dons surnaturels, comme l'immortalité et l'union avec Dieu. Voilà, dit Basnage, le pélagianisme pur. De là il conclut que saint

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Jean Damascène est honoré très-mal à propos comme un saint. Selon lui, du dogme de la prédestination s'ensuit qu'il faut une grâce efficace qui convertisse nécessairement l'homme, et le conduise sûrement au ciel. (Histoire de l'Eglise, 1. x1, c. 6, § 10 et 11.) Il suffit d'avoir la moindre connaissance du pélagianisme pour voir que Basnage en impose sur saint Jean Damascène. Ce Père suppose évidemment que l'homme ne fait le bien que quand il suit Dieu qui l'appelle; donc il entend que l'homme a besoin d'être prévenu par la vocation de Dieu ou par la grâce; donc lorsqu'il parle de ceux qui se servent bien des forces de la nature, il entend qu'ils s'en servent bien avec le secours de la grâce; et il n'est pas vrai que, par ce secours, il entende seulement nos forces naturelles, comme le prétend Basnage. Il est singulier que ce critique regarde comme pélagien ou semi-pélagien quiconque n'admet pas avec lui une grâce qui convertisse nécessairement l'homme, et qui détruise le libre arbitre. Voy. PELA GIANISME. Il s'est efforcé de tourner en ridicule la manière dont saint Jean Damascène a parlé de la présence de Jésus-Christ dans l'eucharistie: il en a conclu que ce Père ne croyait pas la transsubstantiation; mais il l'a aussi mal prouvé que le prétendu pélagianisme de ce saint docteur.

DAMIANISTES, nom de secte : c'était une branche des acéphales sévériens. Voy. EUTYCHIENS. Comme le concile de Chalcedoine, en 451, avait également condamné les nestoriens, qui supposaient deux personnes en Jésus-Christ, et les eutychiens, qui n'y reconnaissaient qu'une seule nature, un grand nombre de sectaires rejetèrent ce concile, les uns par un attachement au sentiment de Nestorius, les autres par prévention pour celui d'Eutychès. La plupart de ceux qui n'attachaient pas une idée nette aux mots nature, personne, substance, se persuadèrent que l'on ne pouvait condamner l'une de ces hérésies, sans tomber dans l'autre; quoique catholiques dans le fond, ils ne savaient s'ils devaient admettre ou rejeter le concile de Chalcédoine. D'autres enfin firent semblant de s'y soumettre, mais en donnant dans une autre erreur : ils nièrent, comme Sabellius, toute distinction entre les trois personnes divines, regardèrent les noms de Père, de Fils et de SaintEsprit, comme de simples dénominations. Comme ils n'eurent d'abord point de chef à leur tête, ils furent appelés acéphales. vère, évêque d'Antioche, se mit ensuite à la tête de ce parti, qui se divisa de nouveau. Les uns suivirent un évêque d'Alexandrie, nommé Damien, el furent nommés damianistes; les autres furent appelés sévériens pétrites, parce qu'ils s'étaient attachés à Pierre Mongus, usurpateur du siége d'Alexandrie. Il est clair que ces sectaires ne s'entendaient pas les uns les autres, qu'ils étaient animés par la fureur de disputer, plutôt que conduits par un véritable zèle pour

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la pureté de la foi. Voy. Nicéphore Calixte, 1. XVIII, c. 49.

DANIEL, l'un des quatre grands prophetes, était sorti de la race royale de David. It ful mené à Babylone, dans sa première jeunesse, avec un grand nombre d'autres Juifs, sous le règne de Joakim, roi de Juda. li prophétisa pendant la captivité de Babylone, et parvint au plus haut degré de faveur sous les monarques assyriens et mèdes. On montre encore son tombeau dans la Susiane.

Des quatorze chapitres dont sa prophétie est composée, les douze premiers sont écrits partie en hébreu et partie en chaldéen; les deux derniers, qui renferment l'histoire de Susanne, de Bel et du dragon, ne se trouvent plus qu'en grec. Daniei parle hébreu lorsqu'il récite simplement, mais il rapporte en chaldéen les entretiens qu'il a eus en cette langue avec les mages, avec les rois Nabuchodonosor, Balthasar et Darius le Mède. I cite, dans la même langue, l'édit que Nabuchodonosor fit publier, après que Daniel lui eut expliqué le songe que ce prince avait eu, et dans lequel il avait vu une grande statue de différents métaux: ce qui moutre l'exactitude extrême de ce prophète à rendre jusqu'aux propres paroles des personnages qu'il introduit. Dans le chap. 1, le verset 24 et les suivants, jusqu'aux 91', qui contiennent le cantique des trois enfants dans la fournaise, ne subsistent plus qu'en grec, non plus que les chap. xin et XIV, qui renferment l'histoire de Susanne, de Bel et du dragon. Tout ce qui est écrit en hébreu ou en chaldéen, dans ce prophète, a été généralement recon pour canonique, soit par les Juifs, soit par les chrétiens; mais ce qui ne subsiste plus qu'en grec a souffert de grandes contradictions, et n'a été unanimement reçu comme canonique, même par les orthodoxes, que depuis la décision du concile de Trente. Les protestants ont persisté à le rejeter. Du temps de saint Jérôme, les Juifs eux-mêmes étaient partagés à cet égard; ce Père nous l'apprend dans sa préface sur Daniel, et dans ses remarques sur le chap. xi. Les uns recevaient toute l'histoire de Susanne, d'autres la rejetaient, plusieurs n'en admettaient qu'une partie. Josèphe l'historien n'a rien dit de l'histoire de Susanne, ni de celle de Bel; Joseph Ben-Gorion rapporte ce qui regarde Bel et le dragon, et ne dit rien de l'histoire de Susanne.

Plus d'un siècle avant saint Jérôme, vers l'an 240, Jules Africain avait écrit à Origène, et lui avait exposé toutes les objections que l'on faisait contre cette partie du livre de Daniel. Origène en soutint l'authenticité, et répondit à toutes les objections: ce sont encore les mêmes que les protestants renouvellent aujourd'hui (Orig. Opt., tom. Ier). 1 Origène pense que les trois fragments contestés étaient autrefois dans le texte hébreu, mais que les anciens de la synagogue les en avaient ôtés, à cause de l'opprobre que jetait sur eux l'histoire de Susanne. En

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