Revue des deux mondes

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Au Bureau de la Revue des deux mondes, 1837
 

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Page 198 - O mon palais, mon petit univers, Et toi, Muse, ô jeune immortelle, Dieu soit loué, nous allons donc chanter! Oui, je veux vous ouvrir mon âme, Vous saurez tout, et je vais vous conter Le mal que peut faire une femme ; Car c'en est une, ô mes pauvres amis! (Hélas! vous le saviez peut-être), C'est une femme à qui je fus soumis, Comme le serf l'est à son maître. Joug détesté ! c'est par là que mon cœur Perdit sa force et sa jeunesse; — Et cependant, auprès de ma maîtresse, J'avais entrevu...
Page 200 - Perfide ! audacieuse ! est-il encor possible Que tu viennes offrir ta bouche à mes baisers ? Que demandes-tu donc ? par quelle soif horrible Oses-tu m'attirer dans tes bras épuisés ? Va-t'en, retire-toi, spectre de ma maîtresse ! Rentre dans ton tombeau, si tu t'en es levé ; Laisse-moi pour toujours oublier ma jeunesse, Et quand je pense à toi, croire que j'ai rêvé ! LA MUSE Apaise-toi, je t'en conjure ! Tes paroles m'ont fait frémir.
Page 201 - Honte à toi qui la première M'as appris la trahison, Et d'horreur et de colère M'as fait perdre la raison! Honte à toi, femme à l'œil sombre, Dont les funestes amours Ont enseveli dans l'ombre Mon printemps et mes beaux jours!
Page 203 - N'as-tu pas maintenant une belle maîtresse ? Et, lorsqu'en t'endormant tu lui serres la main, Le lointain souvenir des maux de ta jeunesse Ne rend-il pas plus doux son sourire divin ? N'allez-vous pas aussi vous promener ensemble Au fond des bois fleuris, sur le sable argentin ? Et, dans ce vert palais, le blanc spectre du tremble Ne sait-il plus, le soir, vous montrer le chemin? Ne vois-tu pas, alors, aux rayons de la lune, 250 Plier comme autrefois un beau corps dans tes bras ? Et, si dans le...
Page 202 - ... C'est que je t'ai vu pleurer. Honte à toi ! j'étais encore Aussi simple qu'un enfant; Comme une fleur à l'aurore, Mon cœur s'ouvrait en t'aimant; Certes, ce cœur sans défense Put sans peine être abusé; Mais lui laisser l'innocence Était encor plus aisé.
Page 202 - Les morts dorment en paix dans le sein de la terre : Ainsi doivent dormir nos sentiments éteints. Ces reliques du cœur ont aussi leur poussière ; Sur leurs restes sacrés ne portons pas les mains.
Page 203 - Shakspeare et la nature, Si tu n'y retrouvais quelques anciens sanglots? Comprendrais-tu des cieux l'ineffable harmonie, Le silence des nuits, le murmure des flots, Si quelque part là-bas la fièvre et l'insomnie Ne t'avaient fait songer à l'éternel repos ? N'as-tu pas maintenant une belle maîtresse? Et, lorsqu'on t'endormant, tu lui serres la main, Le lointain souvenir des maux de ta jeunesse Ne rend-il pas plus doux son sourire divin ? N'allez-vous pas aussi vous promener ensemble Au fond des...
Page 200 - Elle entre. — D'où viens-tu ? qu'as-tu fait cette nuit ? Réponds, que me veux-tu ? qui t'amène à cette heure ? Ce beau corps, jusqu'au jour, où s'est-il étendu ? Tandis qu'à ce balcon, seul, je veille et je pleure, En...
Page 202 - L'homme est un apprenti, la douleur est son maître, Et nul ne se connaît tant qu'il n'a pas souffert.
Page 254 - L'été venu, comme la cigale, il se trouva au dépourvu. Les uns partaient pour la campagne, les autres allaient en Angleterre ou aux eaux ; il ya de ces années de désertion où tout ce qu'on a d'amis disparaît; une bouffée de vent les importe, et on reste seul tout à coup.

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