nos Officiers, une calomnie fi méchante & fi absurde, qu'elle follicite de notre part la reclamation la plus prompte & la plus authentique, par l'attachement & la parfaite eftime qu'il a mérités de nous. Ce Folliculaire hardi a ofé publier que M. Husson de Broutières, Procureur au Parlement de Paris, vient d'être arrêté à Saint-Dizier, comme felitieux, annonçant une armée de cent mille hommes qui devoit opérer la contre révolution, & exhortant les bons Champenois à la bien traiter à fon passage; tandis qu'il est vrai que depuis trois semaines, M. Husson eft de retour du sein de sa famille, & remplit tous les jours au milieu de nous, avec honneur & distinction, les emplois d'Officier civil & militaire, que lui ont mérités la confiance & les fuffrages de tous ses Concitoyens. En attendant la punition exemplaire que nous réservons aux calomniateurs, comme nous avons été, depuis la révolution, les témoins du zèle patriotique de M. Huffon, & qu'il s'est toujours diftingué par ses qualités sensibles & généreuses, nous nous empreffons de lui rendre justice, & de publier qu'il est un excellent Citoyen, un bon camarade & un brave Officier. En foi de quoi, nous, Préfident, Secrétaires, Officiers civils, Commandant & Officiers du Bataillon de StAndré-des-Ares, avons délivré à M. Husson de Broutières la présente proclamation. A Paris, ce 5 Janvier 1790. Signé des Officiers civils & militaires, MM. COCHEN, Président; CLÉMENT DE SAINTE-PALAYE, Commandant du Bataillon, &c, &c. AVIS. Le sieur Michel Miffel, Mécanicien de la ville de Paris, a l'honneur d'annoncer qu'il vient, de construire, pour l'utilité publique, Bateau en forme de Galère à cinquantedeur rames. Il est composé de vingt-deux corps de pompes de 6 pouces de diamètre, que l'on fen aller de quatre en quatre, ou vingtdeux à la fois, selon la quantité d'eau néceffaire aux trois pompes de force qui feront près de l'incendie, & qui recevront l'eau du Bateau dans leur coffre pour la lancer fur Pincendie. Ces pompes de force jetteront chacune trois tonneaux d'eau par minute, contenant cent pintes; en mettant en mouvement les vingt-deux corps de pompes, qui sont sur le Bateau, ils fourniront dix tonneaux d'eau par minute, de cent pintes, à ces trois machines; & en fournissant à chaque pompe de force trois tonneaux, elles ne manqueront jamais d'eau, puisqu'il y a un tonneau d'cau de fuperflu. Le sieur Michel ose assurer que les quatre machines réunies éteindront les incendies les plus considérables; on en fera l'expérience publiquement. Il étoit nécessaire de trouver une nouvelle construction de machines dans ce genre, pour pouvoir chasser la maffe d'eau annoncée cidessus à une hauteur extraordinaire; on pourra mettre à cette opération sur le Bateau deux cents cinquante hommes, & fur les pompes de force cent cinquante, sans que ni les uns ni les autres foient aucunement gênés pour faire le service. On trouvera peut-être étonnant de mettre cent cinquante hommes fur une machine qui peut se transporter dans tout Paris, & fans embarrasser la rue où seroit l'incendie; mais cette vérité sera démontrée, en voyant les machines. Le sieur Michel se fera le plus grand plaifir de faire voir chez lui toutes ces Machines, & de donner une explication de leurs mécaniques à tous les Souscripteurs qui voudront bien l'honorer de leurs vifites, & cela fans aucun intérêt. Il demeure rue du Pont - aux - Choux, 1.0.23, à Paris. Il existe dans la presqu'ifle du Cotentin, dans la Basse Normandie, une exploitation de mines de plomb & de ckarbon, commencée il y a environ dix-huit mois, d'après une conceffion obtenue par Arrêt du Confeil d'Etat du 8 Mars 1788. Le minéral dans la mine de plomo, située à Pierreville, est tres abondant & riche en argeat; l'extraction déjà faite en très grande quantité eft beaucoup plus productive qu'on ne devoit l'espérer, & plus qu'elle n'avoit été annoncée par le Profpectus, d'après lequel l'association s'eft formée en cent cinquante Actions, faifant fonds de 3000 livres chacune, dont il y en a eu quatre-vingt-dix, de vendues jusqu'à divers Départemens qu'à ceux de l'Et t-Major géné ral; les noms de MM. les Officiers, leur rang & cur demeure; in-12, primeur ordinaire de la Ville, rue Saint-Andréde 156 pages d'impreffion A Paris, chez J. R. Lottir de Saint-Germain, Imdes-Arcs, no 27; prix 1 liv. 4 sous broché. ce jour. Des deux fouilles de charbon aufi || faites, une procure du charbon qui pour n'être pas encore parfait ne laisse pas de fervir à cuire de la chaux, à chauffer les ouvriers, & aux forges des maréchaux fans mélange. Les personnes qui défireront acquérir quelques unes des soixante Actions reftantes à vendre, pour être intéreslées dans cette entreprise, s'adresseront à M. Beekyelt, le jeune, rue Sainte-Avoye, no 19, il donnera les éclaircissemens les plus fatisfaifans, & fur les lieux à MM. Sorel frères, à Pierre-Dame. ville, près Cherbourg. En réponse à l'annonce de Mile Chapron, inférée dans le Supplément du 13 de ce mois, les Auteurs du Journal des découvertes déclarent qu'ils ne se sont transportés chez elle que pour s'affurer s'ils pouvoient accepter fon remede, dont le dépôt leur étoit offert par uue personne tierce. DEMANDE. On défireroit acheter en conftitution de rente une Maison de campagne meublée. ayant grand jardin en rapport, cour, bassecour, écurie & remise, prés & eau, &c.; on y mettra depuis 20 à 30000 livres. S'adresser, par écrit, à M. Foucaud, pour le château d'Etry, à Claye, route de Champagne. LIVRES DIVERS. Antonii Laurentii de Juffieu, Regi a confiliis & fecretis, Doctoris Medici Parifienfis, regia fcientiarum Academica, regiæque focictatis medica Parifienfis, necnon Academiarum. Upfal. Matrit. Lugd. Socii, & in horto regio Parif. Botanices Profefforis. Genera Plantarum fecundum ordines naturales disposita, juxta methodum in horto regio Parifienfis exaratam, anno 1714, 1 vol. in-8o. Parifiis, apud viduam Hériffant, Typographum, viâ novâ B. M. & Théophilum Barrcis, ad ripam Auguftinianorum, 1789. La Lanterne Magique, ou Fléaux des Ariftocrates; Etrennes d'un Patriote, dédiées aux François libres; ouvrage dans lequel on verra tout ce qui s'est pasie de plus remarquable depuis l'Assemblée des Notables jusqu'à présent; orné d'estampes & de couplets analognes. A Berne & à Paris, chez Mde Dubois, Libraire, Boulevard du Temple, vis-à-vis le caffé d'Alexandre. Almanach Militaire de la Garde nationale Parisienne, contenant 1° les noms & adresses des Administrateurs du Département de la Garde nationale & des Autres Départemens artemens, composant les détails relatifs, avec la Municipalité; tant aux Bureaux de ces Almanach des Patriotes François ou précis des Révolutions de 1789. A Paris, chez Lagrange, Libraire, rue Saint-Honoré, vis-à-vis le Palais royal. A Paris, chez Fournier, Libraire, rue neuve Notre- MUSIQUE. Petits Airs, arrangés pour deux cors, par M. Hodluba; prix 3 liv.) Trois Sonates à quatre mains, pour le piano forte ou le clavecin, dédiées à S. A. S. Mgr. le Prince prix 7 liv. 4. f. régnant de Fuestenberg; par Ignace Pleyel; 1o livre; Six Duos dialogués & faciles pour deux viclons, dédiés à M. le Prince de Montmorency; par F. M. Simonet; cœuvre 3o, prix 4 liv. 16 1. Clef d'Or, passage de l'ancien Café de Foi, & chez FOURRAGES. Du 15 Décembre. -Porte Saint-Martin. Foin, qual. 41. 44. 46 liv. Infér. 32. 35. 37. 39 livres. Paille, 18. 20. 22 liv. Du 18 Déc. Foin, prem, qualité, 45. 47. 49 liv. Infér. 35. 36. 39 liv. Paille, 19.21. 22 livres. Du 15. Décembre. - Porte Saint-Antoine. Foin, prem. qual. 40 liv. Infér. 36. 38 liv. Paille, 16. Paille, 18. 20 liv. Du 18 Déc. Foin, prem. qual, 40 liv. Infér. 37. 38 1. 18 liv. Des 21, 22, 23 Décembre - Port de la Grève. Avoine, le septier, première qualité, 21. 22. 23 liv. Inférieure, 16 liv. 10 f. 17. 18. 19 liv. Du 22 Décembre. - Porte Saint-Martin. Foin, première qualité, 38. 40. liv. Infér. 34. 37 liv. Paille, 17. 19. 20 liv. Du 22 Décembre. - Porte Saint - Antoine. Foirm première qualité, 40 liv. Inf. 37. 38 liv. Paille, B. 20. liv. Des 24, 28, 29, 30 Décembre. - Port de la Grève. Du 23 Décembre. Porte Saint-Michel. Foin, Du 24 Décembre. - Porte Saint-Martin. Foin, prem. qual. 50. 52. 55 liv. Infér. 40. 45. 49 liv. prem. qual. 50.52 liv. Infér. 40. 42 Rv. Paille 18, Paille, 18. 20. 22 liv. Du 29 Décembre. Foin 21. 22 liv. Du 29 Décembre. Porte Saint-Antoine. Foin prem. qual. 40 liv. Infér. 36. 38 liv. Paille, 16. 18. 20 liv, JOURNAL DE PARIS. Mercredi 20 JANVIER 1790, de la Lune le 6 Soleil lev. 7 h. 35 m., couc. 4 h. 25 m. Lune lev. 9 h. 47 m. du mat., couc. 11 h. 15 m. du soir. Au midi du Soleil, la pendule doit marquer o h. I 1 m. 39 sec. Obfervations du Lundi 18 Janv. Météorologiques Hauteur de la Rivière. Le 18 à 3 p. 10 p., & le 19 à 3 p. 8 p. (haut. moyenne 5 pieds.) ASSEMBLÉE NATIONALE. Séance de Mardi 19. L'abondance des matières qui ont occupé l'Affemblée Nationale est telle quelquefois que, même en n'oubliant rien, il est impoffible de rendre compte de tout dans une Fenille. Voici un Décret qui fut rendu hier, & que nous ne pumes rapporter. «L'Assemblée Nationale a décrété que les actes d'Electeurs, & autres actes de Municipalités, & autres Corps adminiftratifs, feront dispensés de la formule du papier timbré & du contrôle ; & que les Municipalités enverront aux Districts un double de leurs délibérations ». La première partie de ce décret fut propofée par M. Nogaret, & la seconde par M. Freteau. Ce matin encore M. le Président a reçu & il a lu à l'Assemblée plusieurs réponses des Régimens à la Lettre qui leur a été écrite par l'Affemblée Nationale. Dans une de ces réponses M. d'Oilliamfon, premier Capitaine des Carabiniers, assure l'Afsemblée Nationale que dans aucun instant fon Corps n'a cessé d'être pénétré de respect pour le Roi & pour la Nation, & qu'aujourd'hui ces mêmes sentimens vont lui devenir plus chers & plus sacrés encore. Dans une autre réponse les Officiers du Régiment Royal - Etranger, rappellant les expreffions dont on avoit voulu faire un crime à M. Dubois de Crancé, déclarent qu'ils ne voient point de réparation à demander où l Affemblée Nationale ne voit point d'offense. Ce sentiment si beau & fi heureusement exprimé a excité des applaudissemens qui ont long-tems retenti dans toute l'étendue de la falle. Une requête du Marquis de Favras a été diftribuée aux Députés à mesure qu'ils entroient dans la salle, & a été lue ensuite à l'Assemblée Nationale. L'article quatrième du Décret des 8 & 9 Octobre porte que « dans les vingt-quatre heures de l'emprisonnement de l'accusé, le Juge le fera paroître dévant lui, lui fera lire la plainte, la déclaration du nom du dénonciateur s'il y en a, &c. » Le Marquis de Favras réclame l'interprétation & fans doute aussi l'exécution de cette loi. Il a demandé le nom de son Dénonciateur au Rapporteur de son procès, le Rapporteur lui a indiqué le Procureur-Syndic de la Commune. Cette indication paroît iliufoire à M. de Favras, qui veut connoître non le Dénonciateur public au nom duquel se poursuit le procès, mais le véritable Dénonciateur du fait; non le Procureur-Syndic qui dénonce devant un Tribunal, mais le Particulier qui a dénoncé devant le Procureur-Syndic. L'Afsemblée Nationale n'a pas jugé convenable s'expliquer autrement que par fon décret même. La question préalable a été demandée de La plus grande partie de la séance de ce matin a été consacrée à des rapports du Comité de Constitution sur la manière dont s'opèrent les sous-divisions de Districts dans le Royaume. M. le Marquis de Bouthillier a fait ensuite le rapport du plan que propose le Comité Militaire pour la nouvelle organisation de l'Armée. Ce plan très vaste a paru simplifié par l'ordre & la méthode que M. le Marquis de Bouthillier a su y mettre; mais il contient des détails si nombreux & fi difficiles à saisir dans une simple lecture, que l'Assemblée Nationale a fenti l'impossibilité d'ouvrir tout de suite la discussion. M. Alexandre de Lameth & M. le Vicomte de Noailles ont demandé l'impreffion du rapport & l'ajournement de la discussion aux premiers jours de la semaine prochaine; cette demande si raitonnable a été fur le champ décrétée. Le Maire de Paris, accompagné de douze Députés de la Commune de cette Capitale, s'est présenté ensuite à la barre de l'Affemblée Nationale: il est venu apporter aux Représentans de la Nation une delibération de la Commune de Paris par laquelle cette Commure défère avec foumiffion & avec respect aux Décrets de l'Assemblée Nationale, qui a prononcé que le département de Paris ne seroit que de trois lieues de rayon. Il convenoit, ainsi que l'a dit le Président dans sa réponse au discours du Maire, il convenoit que cet exemple de soumiffion fût donné par une Commune digne de servir de modèle à toutes les Communes du Royaume. Tandis que toute la France est inquiette encore de la maladie du Premier Miniftre des Finances, & des dangers qui ont paru menacer un inftant une vie si précieuse, on nous faura gré, sans doute, de rapporter ici l'hommage que lui rendoient, dans le même tems à-peu-près, les Représentans de la Commune de Nancy. Les hommes supérieurs ne font pas aussi séparés qu'on le croit communément de la justice de la postérité; elle commence pour eux au moindre danger qui menace leurs têtes: ce n'est pourtant pas cette tardive reconnoiffance qui a fait parler les habitans de Nancy. L'hommage qu'ils ont rendu à M. Necker est antérieur à sa maladie. « La Commune de Nancy nous a chargés, M., de vous offrir l'assurance de tous les sentimens dont elle est pénétrée pour vous. Les Citoyens qui habitent cette ville n'ignorent pas tout ce que vous faites pour la chose publique. Ils connoissent votre dévouement sans bornes au bonheur & à la profpérité d'une Nation qui sent tout le prix de vos bienfaits. « Votre sageffe dans les tems orageux a tempéré les maux inséparables d'une grande révolution; vous avez foutenu le crédit chancelant; vous avez, par des foins affidus, fourni aux besoins du trésor public & à la subsistance des peuples. La Cité que nous représentons, M., vous doit particulièrement l'homanage de fa reconnoissance pour les foins que vous ont inspirés des besoins, & les moyens que votre bienfaisance vous suggérera pour ecarter de ses murs les malheurs intéparables de la difette. >>> « Mais, M., vos travaux ne font pas encore à leur terme, vous êtes encore nécessaire a la Patrie, elle a droit d'exiger vos secours, & la Commune de Nancy joint son vœu à celui de toutes les parties de l'Empire. » Signé Mandel, Nicolas, de Moulon, André. Aux Auteurs du Journal. Paris, ce 17 Janvier 1790. MESSIEURS, Je vous prie de vouloir bien inférer la lettre fuivante dans votre Journal. Attaqué depuis longtems par une foule de libelles odieux, j'ai constamment gardé le filence, & ne leur ai répondu que par le mépris. Alors mes ennemis se sont plus à inventer contre moi la plus atroce des calomnies; ils m'ont supposé le projet le plus horrible; ils ont voulu me faire croire capable de commettre un crime dont la seule idée me fait frémir; & joignant à cette supposition un rafinement de noirceur, ils ont répandu que j'avois employé le travestissement le plus ridicule pour affurer l'exécution du complot dont ils m'accusent. Fier de mon innocence, armé de la sécurité que me donne une conduite irréprochable, j'ai résisté longtems à la volonté de ma mère, à mes parens, à mes amis, qui me pressoient de démentir mes lâches accufa- || dans l'affaire du Marquis de Favras, , teurs. J'ai cru long-tems qu'une calomnie auffi absurde tomberoit d'elle-même, & que le mépris étoit la seule arme à oppofer à mes eunemis; mais enhardis par mon filence cherchant peut-être à perdie en moi, par les trames les plus odieuses, un des plus ardens défenseurs de la Constitution que l'Assemblée Nationale & le Roi ont donnés à s à la France, un des anus les plus zélés des droits du peuple, ils ont continué à répandre les plus atroces calomnies. Je crois devoir entin à mon innocence, au caractère sacré dont la confiance de la Nation m'a revêtu, de repouffer ces horreurs. C'est la première fois que je pond à des libelles, & je jure que ce sera la dernière. ré Je viens d'écrire au Comité des Recherches de l'Affemblée Nationale, à celui de la Ville de Paris, à M. le Procureur du Roi au Châtelet: je les invite à faire les perquifitions les plus exactes fur tous les faits odieux dont on me suppose capable, sur ma conduite entière, qui doit me mettre à l'abri de tous Loupçons. J'invite toutes les personnes qui auroient à déposer contre moi de s'adresser foit au Châtelet, soit aux Comités des Recherches. Sûr de repousfer toute accufation par la preuve la plus évidente. la plus complette, je défie qui que ce soit de m'accufer. J'atta que d'avance comme calomniateur le premier de mes ennemis, qui, quittant l'anonyme, ce masque des lâches & des traîtres, voudra prouver légalement que je suis cou pable d'une feule des horreurs dont on m'accufe. J'ai l'honneur d'être, &c. LE DUC D'AIGUILLON, Député à Aux Auteurs du Journal. A Marscille, le 8 Javier 1790. On m'avertit, Messieurs, qu'il paroît sous mon nom une lettre adressée à l'Assemblée Nationale. J'ignore dans quel esprit cet Ou vrage est compofé. Ce qui est fûr, c'est que jenzi ni directe nent, ni indirectement auun: part à cet écrit. J'ai l'honneur d'être, &c. RAYNAL. nous en donnons ici une copie très fidelle & dont nous garantiffons l'authenticité. Déposition de M. le Comte de Saint-Priest dans l'affaire du Marquis de Favras. Du 4 Janvier 1790. M.François-Emmanuel de Guignard Comte de Saint Prieft, Miniftre, &c., Dépose que le soir dus Octobre dernier, étant dans la chambre du Roi à Versailles, un Particulier se seroit approché de lui, demandant de l'entretenir à part. Lui ayant demandé fon nom, ce Particulier auroit dit se nommer le Marquis de Favras, & de suite demandé qu'il lui fût donné pour lui & un nombre de Volontaires des chevaux des Ecuries du Roi, dans l'objet d'aller au devant de quelques pièces de canon amenées de Paris par des hommes & des femmes, vu la facilité qu'il y auroit d'enlever cette artillerie. Le Déposant auroit répondu qu'il ne disposoit pas des chevaux des Ecuries du Roi, & ne pouvoit se charger de cette proposition. A quoi le Marquis de Favras auroit répliqué: vous ne voulez donc rien faire. Le Déposant auroit répondu: non, Monfieur. Sur quoi ils se sont séparés, & le Déposant déclare n'être pas en état de reconnoître ledit Marquis de Favras, & que leur conversation s'est passée sans témoin; qui est tout ce qu'il a dit savoir. THÉATRE DE LA NATION. Le Drame très fombre, qu'on a donné hier pour la première fois, sous le titre des Dangers de l'ovinion, a été reçu avec beaucoup d'applaudissemens. Le but de cet Ouvrage est de prouver l'injustice des peines infamantes. C'est un jeune homme qui, près de se marier, se voit tur le point de perdre ce qu'il aime, parce qu'on apprend qu'un de ses cousins eft condamné à périr pour crime d'affaffinat. La personne qu'il devoit épouler ne pen parvenir à vaincre la résistance de ton père, trop esclave du préjugé. L'Auteur, pour en prouver le danger, représente cette jeune personne préparant une coupe empoisfonnée, pour mourir avec son amant. C'est pouffer lon la démoustration; l'amant doit être fatisfait de ce procédé; mais peut-être le goût, qui est moins exigeant que l'amour, auroit defiré une preuve |