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versé la Péninsule italique. C'est au milieu

des flots tumultueux de l'anarchie que nous avons écrit l'histoire de la révolution de Rome.

Si parfois nos couleurs apparaissaient trop vives, si le trait semblait trop prononcé, on nous tiendrait compte des impressions violentes sous l'inspiration desquelles nous avons écrit. Les tons foncés dominent dans l'oeuvre du peintre que nous avons pris pour modèle. Les demi-teintes ne sont point faites pour reproduire les embrasements. Sans haine pour les personnages, notre appréciation, souvent récriminative, portera uniquement sur les actes qui ont compromis le salut du plus beau pays du monde.

La liberté qui élève le patriotisme au-dessus de la peur, inspire le courage d'exposer le crime dans toute sa nudité, pour qu'il serve d'épouvantail à l'avenir.

Combattre les passions dissolvantes, stigmatiser les agents du mal, démasquer enfin les ennemis de l'ordre humanitaire, est de tous

les devoirs civiques le plus sacré, le plus utile au repos de la société. Ce devoir est le droit de l'historien: nous en userons. Indépendant et libre, ne relevant que de notre propre conscience, c'est sans peur, sans passion, et sans intérét, que nous publions ces documents ; trop heureux, si après avoir jeté quelque lumière sur les phases peu connues de la révolution romaine, ils peuvent servir d'enseignements aux masses populaires, si faciles à se laisser tromper par les intrigants et les ambitieux.

INTRODUCTION.

La perfection n'est pas de ce monde. La société se composant d'éléments humains essentiellement faibles, et naturellement portés à la déviation, il est évident que l'édifice social doit parfois avoir besoin de rectification.

L'élément monarchique, fondé par le christianisme sur l'autorité qui découle de la loi divine, et fortifié depuis des siècles par l'influence du catholicisme, tendait, il y a soixante ans, à s'écarter de son point de départ; il déviait à sa base; de sages et d'utiles réformes devenaient donc nécessaires; qui pourrait le

Malheureusement, depuis la paix de Munster et le traité de Westphalie, fatal au point de vue catholique, la voix des papes, ces puissants réformateurs du moyen âge, n'avait plus qu'un faible écho dans le conseil des princes de la terre. L'erreur, sanctionnée du lutheranisme, marchant au niveau de la vraie foi, avait singulièrement affaibli l'influence politique de la papauté.

Les hommes qui se mirent alors à la tête du mouvement réformateur s'étaient franchement, ouvertement déclarés les ennemis du christianisme, qui seul a reçu de Dieu autorité pour enseigner le monde. La philosophie, usurpant les pouvoirs du catholicisme, ouvrit la porte aux révolutions, le jour qu'elle dit aux hommes: «Vous êtes égaux! » Immense erreur! Les hommes ne sont métaphysiquement égaux que devant Dieu. Ce principe égalitaire, habilement exploité par les sociétés secrètes, créa dès lors le niveau fatal qui menace aujourd'hui la société, et qui tend au chaos pour reconstruire un nouveau monde impossible.

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