Psyché poëme - Odes et poëmes

Couverture
Lévy, 1860 - 378 pages
 

Autres éditions - Tout afficher

Expressions et termes fréquents

Fréquemment cités

Page 223 - ... laboura, comme un coup de tonnerre, Un arpent tout entier sur le sol paternel ; Et quand son sein meurtri reçut ton corps, la terre Eut un rugissement terrible et solennel. Car Cybèle t'aimait, toi l'aîné de ses chênes, Comme un premier enfant que sa mère a nourri ; Du plus pur de sa sève elle abreuvait tes veines, Et son front se levait pour te faire un abri. Elle entoura tes pieds d'un long tapis de mousse, Où toujours en avril elle faisait germer Pervenche et violette à l'odeur fraîche...
Page 215 - Sagesse des vieux jours, vierge mélodieuse, Muse vêtue encor de la pourpre du ciel, Manne que distillait une bouche pieuse, Science des enfants faite d'ambre et de miel ! La lumière et l'amour ruisselaient, ô déesse, Sur ta chaste poitrine en un même ruisseau, Et l'homme, entre tes bras, buvait avec ivresse Le breuvage du vrai dans la coupe du beau.
Page 45 - Et la forêt joyeuse, au bruit des flots chanteurs, Exhale, à son réveil, ses humides senteurs. La terre est vierge encor, mais déjà dévoilée, Et sourit au soleil sous la brume envolée. Entre les fleurs, Psyché, dormant au bord de l'eau, S'anime, ouvre les yeux à ce monde nouveau; Et, baigné des vapeurs d'un sommeil qui s'achève, Son regard luit pourtant comme après un doux rêve. La terre avec amour porte la blonde enfant; Des rameaux par la brise agités doucement Le murmure et l'odeur...
Page 184 - Assis sous un ciel taciturne, La mort et l'ennui sur le front, Là-haut, veille le noir Saturne, Dans la peur de ceux qui naîtront. Sa vieillesse au trône obstinée Croit éluder la destinée Qui nous promet un roi plus doux ; Aveugle en sa faim parricide, II fait, auprès d'un berceau vide, Crier dans ses dents les cailloux ; Et sur chaque mère féconde, Sur chaque enfant qui vient au monde, II darde un œil sombre et jaloux.
Page 181 - O poëte ! ô géant à l'étroit dans les villes, Coursier impatient des entraves civiles, Contre l'homme et ses dieux ta vie est un combat, Et l'Hercule vulgaire est fier quand il t'abat ; Car de son corps stupide, animé par la rage, Souvent la pesanteur prévaut sur ton courage. Et toi, par la douleur et la honte affaibli, Tu roules sous ses pieds, dans l'herbe enseveli, Pouvant à peine, hélas ! jusqu'aux forêts obscures Ramper pour y mourir, en cachant tes blessures.
Page 226 - Va ! l'œil qui nous réchauffe a plus d'un jour à luire; Le grand semeur a bien des graines à semer. La nature n'est pas lasse encor de produire : Car, ton cœur le sait bien, Dieu n'est pas las d'aimer. Tandis que tu gémis sur cet arbre en ruines, Mille germes là-bas, déposés en secret, Sous le regard de Dieu veillent dans ces collines, Tout prêts à s'élancer en vivante forêt.
Page 223 - L'écho des grands soupirs arrachés à tes flancs. Ta chute laboura, comme un coup de tonnerre, Un arpent tout entier sur le sol paternel; Et quand son sein meurtri reçut ton corps, la terre Eut un rugissement terrible et solennel. Car Cybèle t'aimait, toi l'aîné de ses chênes, Comme un premier enfant que sa mère a nourri ; Du plus pur de sa sève elle abreuvait tes veines, Et son front se levait pour te faire un abri.
Page 235 - J'ai dormi sur les fleurs qui viennent sans culture, Dans les rhododendrons j'ai fait mon sentier vert ; J'ai vécu seul à seule avec vous, ô nature ! Je me suis enivré des senteurs du désert. Je me suis garanti de toute voix humaine Pour écouter l'eau sourdre et la brise voler ; J'ai fait taire mon cœur et gardé mon haleine Pour recevoir l'esprit qui devait me parler ; Et voilà qu'entouré des cimes argentées, Cueillant le noir myrtil, buvant un flot sacré, Goûtant sous les sapins les...
Page 220 - A la croupe du mont tu siéges comme un roi; Sur ce trône abrité, je t'aime et je t'envie ; Je voudrais échanger ton être avec ma vie, Et me dresser tranquille et sage comme toi. Le vent n'effleure pas le sol où tu m'accueilles...
Page 206 - ... Si la nature est vide, et si les dieux sont morts; S'il ne nous reste plus ici-bas que leurs corps; Si les mers, les forêts, n'ont rien qui sente et veuille Quand la vague se gonfle et quand tremble la feuille ; Si les flammes des soirs, la pluie...

Informations bibliographiques