Peut-on développer d'un jugement plus net Les foins de fon Etat ne le laffent jamais ; Et dans les travaux de la Paix Il agit encore en Hercule. Un autre cût tout perdu quand nous perdimes Jule; Qui fans l'effort de cet Atlas Eût fait fuccomber d'autres Princes, Ne péle point au nôtre, & non plus que les Cieux Tous les commencemens ayant été si beaux, La Victoire en tous lieux le doit accompagner. Aux dépens de fes ennemis Son Etat un jour doit s'accroître. Il aura les Dieux pour amis, Il aura fon Pére pour maître. Théréle le portant avec un foin fi tendre Jugez quel il doit être, & ce qu'on peut attendre De la Mére, il tiendra la douceur & les charmes; Celle dont nous venons de chanter l'hyménée, Je me croyois forti d'une haute entreprise, S'eft S'eft encor présentée à mon ressouvenir. Notre Dauphin en doit tenir Les mêmes dons; mais d'une autre maniére: La fageffe aux confeils, l'efprit plein de lumiére, Et la conftance dans les maux; (Mais quoi, de l'exercer il n'eft plus de matiére) C'est pour ma Mufe un trop hardi projet. Que dirai-je d'affez fublime? Que ne dirai-je point, fi je fuïs mon devoir! Dieux, qu'on eft empêché quand il faut qu'on exprime Ce qu'on ne fauroit concevoir! Difpenfez-moi de cette peine; Vous favez, Monseigneur, quelle eft Anne & Louis; Vous voyez tous les jours notre nouvelle Reine; Je les tiens bons; ils le font, & perfonne N'en a douté jufques-ici; Puiffent ils dans vingt ans veiller pour la Couronne ! Je ne vous plaindrai pas d'avoir un tel fouci. Voilà, Monfeigneur, ce que je penfe fur ce fu Tome II. B jet. J'ai corrigé les derniers vers que vous avez lûs, & qui ont eu l'honneur de vous plaire : j'efpére que vous les trouverez en meilleur état qu'ils n'étoient ; entre autres fautes, j'y avois mis un deux pour un trois, ce qui eft la plus grande rêverie dont un nourriffon du Parnaffe fe pût avifer; la bévûë ne vient que de-là: car je prens trop d'intérêt en tout ce qui regarde votre famille, pour ne pas favoir de combien d'Amours & de Graces elle eft compofée. Je me rétracterai plus amplement à la premiére occafion, & cependant je ferai toujours, Monfeigneur, &c. |