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ses espingoles, et même ses pierriers, pour un fusil de rempart.

Je dois me borner à quelques généralités sur l'armement des équipages, sujet cependant bien important, mais qui nest lié à celui des embarcations que d'une manière secondaire.

Le fusil d'infanterie, tel qu'il est employé dans l'armée française, est regardé avec raison comme la meilleure arme à donner à des troupes de ligne destinées à combattre des

masses.

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Mais depuis que nous avons eu affaire aux Arabes, donés d'intelligence et d'une grande agilité, et que trouve jamais agglomérés en masses régulières, compactes, on a senti le besoin de leur opposer des corps composés d'hommes d'élite, c'est-à-dire individuellement adroits et intelligents, et l'on a créé les zouaves. Ce corps, dirigé par des officiers habiles, a rendu de grands services; mais il n'avait peut-être pas encore assez de supériorité individuelle sur les Arabes.

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On a compris alors que cette valeur individuelle ne vait être augmentée que par l'emploi d'armes plus puissantes par leur calibre, leur justesse et leur portée : le corps des tirailleurs fut formé. Cette institution, durement éprouvée dans sa première campagne d'Afrique, a dépassé, par ses brillants résultats, les espérances que sa création avait fait naître. L'utilité des corps d'élite, puissamment armés, dans les guerres de surprises, de coups de mains, où sagit d'enlever de fortes positions, est désormais un fait acquis à la science militaire.

Aussi s'occupe-t-on activement, au département de la guerre, d'armer sur ce principe toute l'infanterie légère, qui est particulièrement destinée à ce genre de service. Une forte carabine, à balle forcée, et munie d'une bayonnette-sabre, a été proposée par le commandant Thierry;

cette arme, que le comité d'artillerie a jugé excellente, été donnée à l'infanterie légère d'Afrique.

Or, si l'on considère le genre de guerre que les équi pages sont appelés à faire à la suite des débarquements on reconnaîtra qu'aucun corps d'élite n'a plus que la ma rine besoin d'armes puissantes qui doublent la valeu individuelle de l'homme, afin de compenser ce qui lu manque de force sous le rapport du nombre.

Que l'on passe en revue toutes les expéditions de c genre faites par la marine dans les derniers temps: partou on verra une faiblesse numérique extrême du côté de marins débarqués, comparée aux forces qui leur étaien opposées; et ces expéditions n'ont-elles pas eu constam ment pour but des surprises, des coups de main, pour en lever des positions importantes, enfin précisément ce genr de guerre pour lequel on a reconnu la nécessité de crée les nouveaux corps puissamment armés.

Et si les militaires les plus expérimentés se préoccupen si vivement de la nécessité d'accroître la force du soldat la marine, évidemment si intéressée dans la question, e qui n'a qu'à recueillir successivement les travaux du dé partement de la guerre; la marine affectera-t-elle une in différence complète sur des perfectionnements qui peuven influer sur son avenir prochain et qui ont acquis la sanctio de l'expérience?

Cette expérience, la marine a chaque jour l'occasio de la compléter, et d'avancer, sans grande dépense, 1 solution de la question; il ne s'agirait pour cela que d munir des nouvelles armes les bâtiments qui seraient de tinés à une expédition.

Nous n'avons considéré la question de l'armement de équipages que sous le point de vue des débarquements parce qu'il est évident que la mousqueterie des hunes des gaillards gagnera à l'emploi d'armes plus puissantes

Que l'on se rappelle les succès que les Américains ont dus à l'adresse de leurs orifflemen du Kentuky.

La baionnette-sabre paraît un perfectionnement utile, en ce qu'il diminue la charge du soldat. Pour tous ceux qui ont vu faire les exercices de l'escrime à la baïonnette, il n'est pas permis de douter que cet art nouveau De donne à celui qui en fera usage des avantages remarquables dans l'abordage et les mêlées à terre. Il serait donc utile d'y exercer les équipages.

Résumé.

Dans la longue discussion qui précède, sur l'armeïnent des embarcations, j'ai essayé d'établir les faits suivants : 1o Cet armement, sous le rapport de l'artillerie, doit se composer uniquement d'obusiers dont le poids peut seul limiter la puissance de l'armement 1.

2o Les obusiers de bronze de 12, 15 et 16 / de l'artillerie de terre, correspondant aux calibres de 12, 24 et 30, presentent une nomenclature d'armement d'une grande simplicité, et qui réunit les avantages d'un maximuin de puissance avec un minimum de poids.

Quant aux armes portatives:

3o Le fusil de rempart est essentiellement applicable à Farmement des embarcations et des hunes.

4o Les considérations qui ont déterminé l'adoption des nouvelles armes pour les corps d'élite d'infanterie légère, doivent aussi déterminer leur application à l'armement des équipages.

Le tableau ci-joint résume ce projet d'armement.

La pièce désignée pour l'armement d'une embarcation doit être la plus forte qu'elle puisse porter par un beau temps et une mer maniable. Si les constances exigent qu'une embarcation soit armée par une mer trop grosse pour lui permettre de porter sa pièce réglementaire, elle prend l'armement de l'embarcation inférieure. Cela est tout simple: il me semble que c'est dans l'on accorde aux chaloupes de vaisseau à la fois un canon et une caronade, qu'ils ne peuvent en aucun cas porter ensemble.

ce but

que

Dans une question aussi importante que celle d'un chan gement d'armement, qui exige les lumières d'hommes spé ciaux expérimentés, la seule conclusion que je puisse m permettre est d'exprimer le vœu qu'une commission su périeure soit appelée à apprécier l'importance des diverse questions que j'ai soulevées en traitant de l'armement de embarcations, et à proposer, si elle le juge opportun, a Son Excellence le ministre de la marine, de vouloir bien les prendre en considération.

TABLEAU résumant le projet d'un nouvel armement en guerre pour embarcations de la flotte.

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Par dépêche ministérielle du 26 juin 1841, l'examen de ce travail sur l'armement en guerre des embarcations a été dévolu à la commission supérieure du port de Brest, déjà chargée, depuis un an, de la révision du travail fait à Toulon en 1839. Cette commission, dans son rapport du 20 avril 1842, propose au ministre d'adopter en principe l'armement projeté par M. de Montaignac, comme étant de beaucoup préférable, tant par sa légèreté que par les avantages du tir, aux calibres de fer présentement

en usage.

D'après l'avis du conseil supérieur des travaux, les em

barcations de 3 vaisseaux et 3 frégates vont recevoir le nouvel armement dès que les pièces et les armes nécessaires auront pu être réunies aux ports de Brest et de Toulon. Les commandants et les états-majors de ces deux escadres seront donc appelés à décider une question importante qui est pendante depuis plus de quatre années, celle d'un armement uniforme, simple et puissant, pour les embarcations de la flotte.

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N° 13.

SUITE des articles traduits des journaux étrangers,
par M. DARONDEAU.

Port de Wahaay; île de Céram.

Par le capitaine L. Hunter, du navire Marshall-Bennett. Quoique ce port soit un établissement hollandais, il est très-peu connu et peu fréquenté. Quelques personnes pourraient objecter le défaut d'espace, néanmoins il y a asse de place pour que cinq ou six navires y puissent mouiller. Nul navire ne peut y entrer sans avoir vent sous Vergue; mais je crois que cette circonstance se présente presque chaque jour de l'année; pendant la mousson d'E., temps est beau, et les brises de terre et de mer sont régulières. La mousson d'O. est la saison des pluies et des grains. Horsburgh a été dans l'erreur en disant que la mousson d'O. y amenait du beau temps ainsi qu'à Amboine. Cette assertion est vraie à l'égard d'Amboine, et c'est une exception très-singulière; mais à Céram la mousson d'O. est la saison des pluies et des grains, et conserve le caractere général qu'elle a dans ces mers depuis décembre jusquen avril. Pendant le jour la brise est fréqueniment fraiche de l'O. et du O. N. O., devenant faible vers la nuit, et tournant à l'O. S. O. le matin. Il faut, dans cette saison, prendre quelques précautions pour sortir du port,

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