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LEBA S.

C'EST 'EST lui qui a porté le coup mortel à la bonne gravure parmi nous, par une manière qui lui est propre, dont l'effet est séduisant, et que tous les jeunes élèves se sont efforcés d'imiter inutilement. Il a exposé quatre estampes de la troisième suite des Ports de France de Vernet. C'est Cochin qui a fait les figures, et c'est ce qu'il y a de bien. Ces associés n'ont pas pleuré bien amèrement la mort de Baléchou.

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IL est le seul qui sache allier la fermeté avec le moëlleux du burin. Il n'y a que lui aussi qui sache rendre les petites têtes. Ses Musiciens ambulans, d'après le tableau de Dietrich, bien, très-bien!

l'agent de la fabrique ayant trouvé l'autre jour un philosophe dans la rue, lui dit vous devriez-bien nous donner une inscription pour l'urne du comte de Caylus. Eh bien! répond tout aussi-tôt le philosophe, mettez-y

ces deux vers:

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Ci gît un antiquaire, acariàtre et brusque !

Ah! qu'il est bien logé dans cette cruche étrusque !

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ROETTIERS.

MÉDAILLES et Jettons qu'on ne sauroit regarder, quand on a vu un grand bronze, ou une pierre gravée antique.

FLIP ART.

RIEN qui vaille. Une Tempête d'après Vernet! Ah! Balechou, ubi, ubi es?

ON

MOITT E.

N ne sauroit plus mauvais. Son Donneur de Sérénade et sa Paresseuse, d'après Greuze, presque supportable. Quant au Monument de Rheims, conduit et corrigé par Cochin, très-complètement manqué (1). La

(1) Si l'estampe du monument de Rheims n'est pas venue à bien, sous le burin de M. Moitte, il faut con

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figure du monarque, roide et marchant sur les talons, défauts du bronze; trous et noirs

venir aussi que l'original en bronze n'est pas sorti heureusement des mains di bon Pigal. La figure du roi qui est pédestre, est absolument manquée. Le roi a l'air d'un chartier; il est ignoble et lourd, et il faut avoir un talent tout particulier de manquer une figure, pour donner au roi l'air ignoble. Des deux figures, celle du citoyen qui se repose sur un ballot, a été jugée admirable, et elle est sans doute modelée supérieurement et pleine de détails de nature précieux. Mais, à ne considérer que la partie idéale, qu'est-ce qu'une grande figure toute nue, qui, se reposant sur un ballot, doit exprimer la sécurité dont on jouit sous le règne de Louis XV? Pourquoi l'appellez-vous citoyen? Il a l'air d'un gros crocheteur. Pourquoi est-il nud? Est-ce que dans nos pays froids, on voit les citoyens se reposer tout nuds, vers le soir, dans les grandes chaleurs? Cela seroit bon si la scène étoit en Grèce, ou aux extrémités de l'Italie. Vous dites qu'on ne peut rien faire de nos habits, sur-tout en bronze. Je le sais. Tâchez donc d'arranger le bon sens et le costume ensemble. Ce que je sais, c'est que les anciens ne faisoient et ne souffroient jamais rien contre le sens commun, et qu'on remarque un jugement profond dans tous leurs ouvrages, qualité précieuse et rare parmi les modernes. L'autre figure du monument de Rheims est allégorique; c'est la France qui conduit un lion par sa crinière. Figure froide; confusion de figures vraies et allégoriques que le bon goût condamne avec raison.

dans les lumières, et les devants et les fuyans confondus ensemble, et l'architecture du fond attachée au piédestal.

été

Il est certain que le compère Gougenot n'a pas heureux dans le choix du sujet de ce monument, et que l'exécution du bon Pigal répond assez exactement à la froide conception du compère. Le bon Pigal auroit mieux fait de suivre l'idée de M. Diderot. Celuici proposoit de mettre trois figures autour du piédestal de la figure du roi. D'un côté, le citoyen que j'aurois demandé autrement et plus heureusement caractérisé; de l'autre, un laboureur s'appuyant sur le soc de sa char ue, ou, ce que j'aime beaucoup mieux, sur les cornes de son bœuf. Groupe superbe! plus beau que celui d'un sacrifice, puisqu'enfin celui-ci ne peut rappeller que des idées fausses et superstitieuses, tandis que le premier réveille les idées touchantes de prospérité publique, d'aisance procurée par le travail, avec la simplicité et l'innocence des mœurs rustiques. Sur le devant, le philosophe plaçoit une mère de famille allaitant son enfant. La belle figure encore! Par ces trois figures, il indiquoit sans effort, sans allégorie, les trois signes caractéristiques de la félicité publique sous le règne d'un bon roi, l'état florissant de la population, de l'agriculture et du commerce; et il y avoit là de quoi faire un monument sublime, si, ce que j'ai peine à croire, il est possible qu'un artiste exécute d'une manière sublime ce qu'il n'a pas conçu lui-même.

BEAUVARLET.

DEUX petits enfans qui tiennent les pattes d'un chien sur une guittare gravure large et facile. Pour l'Offrande à Vénus, d'après Vien, rien de la finesse de dessin du tableau. La Conversation espagnole et la Lecture de Carle Vanloo (1) dessinés pour être mis sur cuivre, mous de touche, et les caractères de tête honnêtement manqués. L'artiste pouvoit se dispenser d'avertir qu'ils n'étoient pas originaux.

L'EMPEREUR, MELINI,

ALIAMET.

De communi Martyrum.

RIEN IEN à leur dire; pas même qu'ils tâchent d'être meilleurs. Ils en sont là; il faut qu'ils y restent.

(1) Ce sont les deux tableaux appartenans à madame Geoffrin, qui sont déjà célèbres et comptés parmi les meilleurs ouvrages de Carle Vanloo. Les dessins de M. Beauvarlet m'ont paru bien froids.

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