La mer nous interdit tous secours étrangers: Le peuple dans le temple en foule est assemblé. Se lève devant nous et devienne une armée. Que Palerme se plonge au sang des oppresseurs. SALVIATI. fureur : Tous contre un seul guerrier Plongé dans le sommeil... mais un bras doit suffire. Eh! qui le frappera? PROCIDA. LORÉDAN. Moi! SALVIATI. Vous! qu'osez-vous dire! PROCIDA. L'honneur du premier coup sans doute m'appartient: J'ai droit de le céder, et c'est lui qui l'obtient. Va, redeviens mon fils. Vous lui faites outrage: Pour garant de sa foi, je me livre en otage. Mes jours sont dans tes mains, marchons. SCÈNE V. LORÉDAN. Il mourra. Voilà donc l'instant si désiré Je l'ai juré. D'éteindre dans son sang la soif qui me dévore! Je lui dirai : Montfort, je t'appelle au combat. SCÈNE VI. LORÉDAN, MONTFORT. MONTFORT. Lorédan, mon ami, pourquoi ces cris d'alarmes? Que viens-tu faire ici? LOREDAN. MONTFORT. Quel étonnant langage? Tu trembles, tu pâlis... LORÉDAN. Cherches-tu le trépas? Que me dis-tu? Moi, te fuir! Eh bien? MONTFORT. LOREDAN. Va-t'en, et ne m'approche pas. MONTFORT. LORÉDAN. Il le faut... fuis... mon devoir m'ordonne... MONTFORT. De t'immoler. LOREDAN. MONTFORT. Frappe donc ! LORÉDAN. Je frissonne... Je croyais te haïr... Ciel! où porter tes pas? Le peuple mutiné massacre tes soldats. MONTFORT. Il frémira de crainte à ma seule présence. LORÉDAN. Téméraire, où vas-tu? désarmé, sans défense, Arrête... avec ce fer tu m'as fait chevalier, Tiens,prends,prends...défends-toi;meurs du moins en guerrier! MONTFORT. Ce fer va châtier leur insolente audace... LORÉDAN, l'arrêtant au fond du théâtre. Pour la dernière fois que ton ami t'embrasse! Lorédan! LOREDAN. C'en est fait! Nous sommes ennemis : Va mourir pour ton maître, et moi pour mon pays! (Il sort d'un côté et Montfort de l'autre.) FIN DU QUATRIÈME ACTE. |