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naturellement renverfé, couché fur le dos; ici il veut dire arrogant, fier. Perse blâme l'infolence des petits juges de campagne, qui fe croient de grands perfonnages, & font les fuffifans. Horace, dans fon voyage de Brindes, raille pareillement le greffier de Fundi, qui portoit la prétexte & le laticlave, & qui fe faifoit précéder d'un réchaud de feu. Fundos Aufidio lufco prætore libenter

Linquimus, infani ridentes præmia fcribæ,

Prætextam & latum clavum, prunæque batillum.

Sat. V, lib. 1.

( Ædilis, p. 18, v. dern.) Les édiles plébéiens étoient les moindres magiftrats de Rome. On les appelloit édiles, parce qu'ils avoient foin des temples, ades facra. Leur jurifdiction s'étendoit auffi fur les poids & les mefures; ils en corrigeoient la fraude. Juvenal, fat. X:

Et de menfura jus dicere, vafa minora

Frangere, pannofus vacuis ædilis Ulubris.

Les édiles empêchoient encore qu'on n'expofât en vente des marchandises défectueufes & de mauvais aloi.

Plaut. Rudens :

Quamvis faftidiofus.

Edilis eft:fi quæ improba funt merces, jactat omnes: Du tems d'Horace & de Perse, les petits juges des vil、 lages étoient renommés pour l'arrogance.

(Nec qui abaco numeros, p. 20, v. 1.) L'abaque eft la table fur laquelle les arithméticiens font leurs calculs.

(Et fecto in pulvere metas, p.id. v. id.) Les géometres traçoient leurs figures fur le fable. Voilà pourquoi Ciceron l'appelle eruditus pulvis.

Nonaria, p. 20, v. 3.) On appelloit ainfi les courtifannes qui ouvroient leur porte à la neuvieme heure du jour, c'est-à-dire, à trois heures après midi.

(Callirhoën, p. id. v. dern.) Callirhoé étoit une courtifanne fameufe du tems de Perfe. Callirhoé étoit auffi une fontaine d'Athenes. Si on lui donnoit cette feconde fignification, il faudroit dire, qu'ils aillent le matin au barreau, & l'après-diné fe baigner à la fontaine de Callirhoé. On ne croit pas que Perfe, écrivant fur les vices de Rome, ait envoyé les citoyens se baigner à la fontaine d'Athenes. Callirhoë, felon d'autres commentateurs, étoit le titre d'une piece de théatre, qui fe jouoit à Rome fous Neron. On n'a point adopté cette opinion, parce qu'on ne voit nulle part que les Romains euffent tous les jours des fpectacles publics.

Boileau n'a pas dédaigné d'imiter la fin de cette fatire, fat. VII:

C'est à de tels lecteurs que j'offre mes écrits;
Mais pour un tas groffier de frivoles efprits,
Admirateurs zélés de toute œuvre infipide,
Que, non loin de la place où Brioché préside,
Sans chercher dans les vers ni cadence ni fon,
Il s'en aille admirer le favoir de Pradon.

SATIRA I I.

HUNC, Macrine, diem numera meliore lapillo,
Qui tibi labentes apponit candidus annos.
Funde merum genio. Non tu prece pofcis emaci,
Quæ nifi feductis nequeas committere divis.
At bona pars procerum tacitâ libabit acerrâ.
Haud cuivis promptum eft, murmurque humi-
lefque fufurros

Tollere de templis, & aperto vivere voto.
Mens bona, fama, fides, hæc clarè, & ut au

diat hofpes.

Illa fibi introrsùm, & fub linguâ immurmurat:

ô fi

Ebullit patrui præclarum funus ! &; ô fi

Sub raftro crepet argenti mihi feria, dextro Hercule ! pupillumve utinam, quem proximus

heres

Impello, expungam! namque eft fcabiofus, &

acri

Bile tumet. Nerio jam tertia conditur uxor.

SATIRE II.

MARQUEZ

ARQUEZ avec une pierre blanche, Macrinus, ce jour heureux qui commence pour vous une nouvelle fuite d'années. Faites [ feulement] une libation à votre génie tutélaire. Ce n'est pas vous qui prétendez acheter, par un facrifice, ces faveurs qu'on n'oferoit demander publiquement aux dieux. La plupart des grands offrent en filence leur caffolette de parfums. Ce n'eft pas chofe bien aifée à tout homme, que de fupprimer ces prieres étouffées, qu'on fait à voix baffe dans les temples, & de montrer fes vœux à découvert. Un bon efprit, de la réputation, de la vertu, voilà ce qu'on demande tout haut. Un étranger pourroit l'entendre. Voici ce qu'on dit en foimême ce qu'on prononce entre fes dents : ô fi je pouvois faire à mon oncle un convoi magnifique! ô fi, par ta faveur, Hercule, j'entendois une caffette pleine d'argent fonner fous le foc de ma charrue! & ce pupille, après lequel j'hérite, dieux! fi je pouvois le congédier! il eft fi languiffant, une bile âcre l'étouffe, Nerius enterre déja fa troisieme femme.

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Hæc fanctè ut pofcas, Tiberino in gurgite

mergis

Manè caput bis, terque, & noctem flumine purgas. Heus age, refponde; minimum eft quod fcire laboro:

De Jove quid fentis? Eftne ut præponere cures

?

Hunc Cuinam? Cuinam? Vis Staio? An

fcilicet hæres ?

Quis potior judex, puerifve quis aptior orbis? Hoc igitur, quo tu Jovis aurem impellere tentas, Dic agedum Staio. Proh Jupiter! ô bone, clamet, Jupiter! At fefe non clamet Jupiter ipse? Ignoviffe putas, quia cùm tonat, ocyùs ilex Sulfure difcutitur facro, quàm tuque domuf

que ?

An, quia non fibris ovium, Ergennâque jubente, Trifte jaces lucis, evitandumque bidental: Idcircò ftolidam præbet tibi vellere barbam Jupiter? Aut quidnam eft, quâ tu mercede deo

rum

Emeris auriculas? Pulmone & lactibus unctis?

Ecce avia, aut metuens divûm matertera, cunis

Pour

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