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d'un côté, & jaunes de l'autre. Le côté jaune étoit celui qui avoit été couvert de poil que la préparation avoit fait tomber. C'est ce qu'il faut entendre par pofitis capillis. Un interprete conjecture cependant que pofitis capillis pourroit bien fignifier les cheveux bien peignés du jeune homme qui va fe mettre à l'étude.

(Nodofa..... arundo, p. 72, v. 11.) Ici arundo eft pris pour la plume à écrire.

(Nigra quòd infufâ vanefcat fepia lymphâ, p. id. v. 13.) La feche eft un poiffon de mer. Lorfqu'on veut le prendre, il répand une liqueur fort noire, avec laquelle il trouble l'eau pour s'échapper. Sepia eft ici employé pour le fuc de ce poiffon, ou plutôt pour fignifier l'encre.

Pappare minutum

Pofcis, p. 74, v. 1 & 2.) Ce que Perfe entend par pappare minutum, eft la bouillie, la pannade, & les alimens faciles à avaler, qu'on donne aux enfans nouveaunés. Les autres interprétations que donnent les commentateurs, ne méritent pas d'être rapportées.

(Iratus mammæ lallare recufas ? p. id. v. 2. ) Par lallare, Perfe entend les chanfons, les la, la, la, que répetent les nourrices pour endormir les enfans. On a tâché de rendre pappare, mammæ, lallare, par des mots enfantins. Effluis amens,

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Contemnêre, p. id. v. 4 & 5.) Cet endroit eft imité d'Horace, fat. III, 1. 6:

Invidiam placare paras virtute relictâ ?
Contemnere mifer.

Horace a dit auffi:

Culpantur fruftrà calami.

(Sonat vitium percufa.... fidelia, p.74, v. 5 & 6.) Quand on veut acheter un vafe de terre, on le frappe, & on juge, par le fon qu'il rend, s'il eft fêlé, ou non. Perse dit à Cornutus, fat. V:

Pulfa, dignofcere cautus,

Quid folidum crepet.

Par fidelia on entend un vase de terre, ainfi appellé, ed quòd recondita FIDELITER fervet. Perfe l'emploie encore, dans cette fatire, p. 80, v. 5.

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Fingendus finè fine rotâ, p. id. v. 7 & 8.) Perfe continue la métaphore qu'il a empruntée des potiers de terre. On fait qu'ils façonnent leurs ouvrages fur une roue en mouvement. Hor. de arte poëticâ :

Amphora capit

Inftitui, currente rotâ, cur urceus exit?

(Sed rure paterno, &c. p. id. v. 8.) Le pédagogue prévient l'objection que pourroit lui faire le pareffeux riche & noble qu'il excite à l'étude. Enfuite il lui répond avec vivacité: hoc fatis? &c.

(Stemmate quòd Thufco ramum millefime ducis, p. id. V. 12.) Stemma eft ici l'arbre généalogique. Juvenal l'a employé dans le même fens, fat. VIII, v. 1:

Stemmata quid faciunt, &c.

La nobleffe d'Étrurie, ou de Toscane, étoit réputée la plus ancienne; voilà pourquoi Perfe a dit, ftemmate Thufco. Lorsqu'Horace veut flatter Mecene fur fa naiffance, il le fait defcendre des anciens rois d'Étrurie :

Maecenas atavis edite regibus. Od. I, l. 1.

Non quia, Macenas, Lydorum quidquid Etrufcos
Incoluit fines, nemo generofior eft te, &c. Sat. VI, l. 1.

Perfe fronde ici en paffant l'orgueil des nobles qui s'enflent du mérite de leurs ancêtres, fans se donner la peine d'en acquérir. Ovide avoit dit avant Perfe, metam. 1. XIII: Nam genus & proavos & quæ non fecimus ipfi,

Vix ea noftra voco.

Salluste, dans la harangue de Marius, a traité ce fujet. Juvenal & Boileau en ont fait chacun l'objet d'une fatire. (Cenforemque tuum, vel quod trabeate falutas? p. 74, v. 13.) Doit-on lire cenforemve, ou cenforemne, ou cenforemque? Les deux premieres leçons ont des partifans. Si on lit ve, il eft fuperflu, puisque vel vient après. Si on lit ne, il marquera bien l'interrogation, mais il ne fera pas trop à fa place; il fera fuperflu auffi, puisque Perse a déja dit, an deceat: que femble ôter toute difficulté ; quoique perfonne n'ait encore lu ainfi, on ofe le hasarder. Cenforem les cenfeurs étoient des magistrats qu'on nommoit à Rome tous les cinq ans. La police & les mœurs étoient de leur reffort. Trabeate: il y avoit à Rome trois especes de trabées, l'une toute de pourpre, qui étoit le vêtement des dieux; une feconde de pourpre mêlée de blanc, que portoient les empereurs ; la troifieme, de pourpre mêlée du rouge appellé coccum, étoit l'ornement des augures. Perse emploie ici le mot trabeate, pour défigner un habillement honorable.

(Ad populum phaleras, p. id. v. 14.) Ces mots ont paffé en proverbe, mais le fens n'en a jamais été bien fixé. On les traduits ici littéralement afin de rendre la penfée de l'auteur. Il compare la trabée dont il vient de parler, à la houffe d'un cheval (phalera a cette fignification), & dit qu'elle n'en peut impofer qu'à la populace. Faut-il obferver que trabeate & millefime font deux vocatifs qui tiennent lieu de nominatifs ?

(Non pudet ad morem difcinēti vivere Nattæ, p. 74, v. 15.) Difcinclus fignifie.détrouffé, qui laiffe traîner fa robe. Au figuré, il veut dire un homme mou, efféminé. Il est le fynonyme de dissolutus, qui a la même étymologie. Il étoit paffé en proverbe que, difcinéta veftis, difcinétus animus. La raison en est facile à trouver. Les Romains portoient des robes longues. Quand ils vouloient agir, ils les retrouffoient à l'aide d'une ceinture, pour être plus difpos. De là eft venu que accinctus a signifié un homme actif, laborieux ; & difcinctus, diffolutus, le contraire. Natta: le Natta dont Perfe fait ici mention, n'eft pas le même dont parle Horace, fat. VI:

Ungor olivo,

Non quo fraudatis immundus Natta lucernis.

à moins que le nom de Natta ne fût confacré pour défigner un débauché. Ciceron, pro Mur. cite un Natta de bonne famille, qui vivoit de fon tems. Perfe cependant parle du fien, comme d'un homme vivant, lorsqu'il dit: fed flupet hic vitio, &c. Ce point n'eft pas d'une grande importance.

(Stupet hic vitio, p. id. v. 16.) Le mot Aupet ne marque pas ici l'étonnement, mais la ftupidité. Voilà pourquoi on l'a rendu par abruti.

(Opimum pingue, p. id. v. 16 & 17.) Ces deux expreffions ont la même fignification. On ne les a pas traduites toutes deux. On a cru que, empâté dans la graisse, seroit l'équivalent.

(Caret culpâ, p. id. v. dern.) A force de crimes on ne devient pas moins criminel, mais on devient moins malheureux.

Quantò conftantior idem
In vitiis, tantò leviùs mifer... Hor.

{Summâ rursùs non bullit in undâ, p. 76, v. 1.) On n'a pu rendre en françois toute la force du mot bullit; on ne peut que la faire fentir. Bullire fignifie proprement, former ces bulles d'eau qui s'élevent du fond & viennent crever à la surface. Perfe veut dire que son Natta, enfoncé dans le gouffre des vices, ne s'éleve pas même un inftant à la connoiffance de la vertu. Cette pensée excite dans le poëte un fentiment d'indignation, qui amene la priere fublime & ridiculement déplacée du pédant: magne pater divům, &c.

(Ferventi tinƐta veneno, p. id. v. 4.) Ceci est une métaphore empruntée des teinturiers, qui font bouillir les étoffes dans la teinture. Perfe l'a déja employée, fat. II : Incoctum generofo pectus honefto. On n'a pas cru que cette métaphore pût être rendue avec grace en françois.

( Intabefcantque relictâ, p. id. v. 5.) Quelle force, quelle énergie d'expreffion! Et comment la pourroit-on rendre auffi brièvement? Ovide a fait usage du mot intas befco, dans fon beau portrait de l'Envie, fi bien copié par le grand Rouffeau.

Sed videt ingratos, intabefcitque videndo
Succeffus hominum... Met. 1. 2.

(Anne magis Siculi, &c. p. id. v. 6.) La construction de ce paffage, quoiqu'exacte, est obscure. Il est à

:

propos de la faire ara juvenci Siculi an gemuerunt magis, enfis pendens laquearibus auratis an magis terruit cervices purpureas fubter, quàm fi (quis) fibi dicat, imus, imus præcipites & infelix palleat intùs, quod uxor proxima nefciat? Le taureau de Phalaris, fabriqué par Perillus, eft connu. On fait aufîî que Denis le Tyran fit suspendre avec un crin

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