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2. Nous ne cherchons que le chiffre du glycose qui est de 40 gram

mes.

3. Quantité...

Densité..

Sucre..

Urée.....

2,000 grammes.

4. Nous ne recherchons ce jour-là que l'acétone.

5. Quantité..

Densité.

Sucre..

1,035

30

13 gr. 6 décig. par litre.

900 grammes.

1,031

25

Urée.....

Acétone.

12 grammes par litre.

D'après M. de Gennes, la diminution de l'urée et de la proportion de glycose se présentent dans le cas où les urines. contiennent à la fois du glycose et de l'albumine. Ce fait n'est pas propre à l'acétonurie. Dans toutes les analyses courantes, nous avons remarqué qu'à mesure que l'albuminerie augmente, le glycose diminue pour disparaître peu à peu, l'albumine subsiste seule jusqu'au moment où l'urée diminuant aussi vient empoisonner le sang et provoquer les accidents urémiques toujours mortels. Du reste, dans les cas d'acétonurie où l'on trouve simultanément l'albumine et le glycose, l'albuminerie reste stationnaire pendant tout le temps qui s'écoule entre le coma diabétique, la présence de l'acétone et la mort. C'est le résultat de l'observation que nous avons mentionnée dans ce travail que nous regrettons de ne pas publier. Elle constitue un cas particulier dont

heureusement nous avons pu retenir les conclusions au point de vue chimique.

Telle est dans son ensemble la première partie de nos observations sur l'acétonurie et l'analyse du sang et des urines dans cette curieuse maladie.

De ces faits nous devons conclure que la quantité d'urine émise, l'urée et la proportion de glycose diminuent d'une quantité très sensible quelques jours avant l'apparition de l'acétone. Cette diminution est graduelle et se retrouve dans tous les cas observés. Au point de vue chimique le meilleur mode de recherche consiste dans l'emploi de la méthode par distillation de Markownikoff pour le sang et de la méthode de Chautard pour les urines. Il nous resterait à rechercher l'acétone dans certains cas particuliers. entrevus par différents auteurs et par nous-mêmes. De plus, avec MM. Petters, Kaulich et Lambl, nous aurions à appliquer notre méthode à la recherche de l'acétone dans le foie et le cerveau. Ces différentes études et de nouvelles observations sur le sang pendant la vie et après la mort dans chaque cas particulier de l'acétonurie feront le sujet d'un travail en ce moment en préparation.

UN VOYAGEUR ANGLAIS EN FRANCE

AU DIX-HUITIÈME SIÈCLE

OLIVIER GOLDSMITH

PAR M. HENRI DUMÉRIL'.

PREMIÈRE PARTIE.

Un érudit, connu depuis longtemps déjà par ses travaux sur l'ancienne France, M. Albert Babeau, a, dans un livre publié en 18852, résumé les récits des principaux voyageurs qui ont parcouru notre pays depuis la Renaissance jusqu'à la Révolution. Il est inutile d'insister sur l'intérêt que présente nécessairement un pareil ouvrage. Les relations écrites par des étrangers surtout méritent une étude particulière. << Leurs impressions, dit très justement l'auteur, sont d'ordinaire plus vives et plus originales que celles des habitants du pays lui-même. Ils ont des termes de comparaison qui manquent à ces derniers. Les différences, en effet, frappent plus que les similitudes. On ne décrit pas ce qu'on voit tous les jours; on ne juge pas à propos de mettre en relief des mœurs, des usages, des aspects que l'on connaît depuis. l'enfance1... » Ajoutons que si l'impartialité leur manque souvent, ce n'est pas une raison pour ne pas se servir de leur témoignage; ils viennent contrebalancer ce que peuvent

1. Lu dans la séance du 3 mars 1887.

2. Les voyageurs en France depuis la Renaissance jusqu'à la Révolution, Paris, Didot.

8e SÉRIE.

TOME IX.

20

avoir d'exagéré en sens inverse les témoignages des nationaux. D'ailleurs, si le défaut le plus commun parmi les voyageurs étrangers est de blâmer et de tourner en ridicule tout ce qu'ils trouvent de nouveau, d'autres, au contraire, charmés de cette nouveauté, se font volontiers panégyristes.

Le livre de M. Babeau, on le comprend, n'est qu'une esquisse. Il eût fallu plusieurs gros volumes, et non un modeste in-12, pour analyser avec quelque détail, les nombreux ouvrages qu'il passe en revue. Il m'a paru intéressant de traiter à nouveau en les développant quelques-uns des sujets que son plan ne lui permettait guère que d'effleurer. Les voyageurs anglais ont, tout naturellement, appelé mon attention particulière, et parmi eux Goldsmith; je veux donc aujourd'hui interroger Goldsmith, voyageur en France, apprendre de lui ce qu'il savait de nos ancêtres, non seulement pour avoir lu les livres de nos grands littérateurs, que toute l'Europe lisait alors dès leur apparition, mais pour avoir vécu avec le peuple de France, reçu son hospitalité cordiale, mangé son pain, partagé ses amusements 2.

I.

C'est en 1755 que le futur auteur du Ministre de Wakefield, âgé de vingt-sept ans, quittait l'Université de Leyde, une guinée dans la poche, une chemise sur le dos et sa flûte à la main pour tout avoir, déterminé à s'instruire en courant l'Europe. Comment vivrait-il? Il n'en savait rien. Jusqu'au dernier jour, il compta beaucoup sur la Provi

1. P. 3 et 4.

2. Sur Goldsmith en France, voir Babeau, ouv. cit.. 203-205. C'est à peine s'il est nommé dans l'étude de M. Ph. Chasles, intitulée : Les voyageurs anglais dans les salons de Paris au dix-huitième siècle. (Eludes sur la lilt. et les mœurs de l'Angleterre au dix-neuvième siècle, p. 33 et suiv.). Goldsmith, en effet, ne fréquenta guère les salons de la capitale.

dence. Les détails précis sur cette période de sa vie manquent malheureusement, mais elle a laissé une trace distincte dans un grand nombre de ses ouvrages: volontiers aussi, il racontait dans la suite à ses intimes amis quelle vie il avait menée au temps de ses courses vagabondes, dormant dans les couvents ou les granges, payant de quelques airs de flûte son écot à la table des paysans. Mais cette confession, il n'osait la faire publiquement; les éditeurs d'alors eussent rougi de laisser savoir à leurs clients que le docteur Goldsmith, leur auteur favori, avait vécu de la charité publique sur le sol étranger. Sa correspondance est loin de nous être parvenue entière. Elle eût assurément présenté beaucoup d'intérêt. La fortune du jeune Irlandais ne fut pas uniformément mauvaise; il paraît qu'il avait rencontré en chemin. un jeune Anglais assez riche dont il fut pendant quelque temps le précepteur. Grâce à cette rencontre ou à d'autres circonstances mal éclaircies, ses ressources en furent quelque temps accrues; à Paris, si nous l'en croyons, il put suivre les cours de chimie de Rouelle et applaudir Me Clairon. Il laissait d'ailleurs, de son propre aveu, de menues dettes un peu partout; la misère est mauvaise conseillère, et malgré son honnêteté native, le pauvre Goldsmith fut toute sa vie un bohême; comme les gouvernements de l'Europe moderne, il n'avait jamais assez d'éloges, en théorie, pour l'économie; en pratique, il ne savait que gaspiller l'argent aussitôt qu'il l'avait gagné, même avant de l'avoir gagné. Plus tard, en 1770, il revint en France et se rendit à Paris par Calais et Lille, voyageant en touriste, avec des compatriotes. Il trouva tout changé, et changé à son désavantage; mais c'était lui-même qui avait changé; il n'avait plus la joyeuse insouciance et l'élasticité de ses vingt-sept ans. Quelque temps après, comme on lui demandait s'il conseillait les voyages, il répondit : « Oui, aux riches s'ils ne sentent pas (s'ils n'ont pas d'odorat); aux pauvres s'ils ne sentent pas (s'ils manquent de sensibilité1)».

1. Being asked if he would recommend travel, he said yes, he would by all means recommend it, to the rich if they were without

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