Autel la Vierge avec plufieurs faints de l'ordre, la Vierge PALME à fon retour d'Egypte & un crucifiement. LE JEUN E. Pour l'Empereur Rodolphe I I. il peignit un bain de Diane. Pour le Roy de Pologne Sigifmond III. l'histoire de Pfyché, le baptême du Sauveur pour le Dôme de Warsovie. Pour le Duc de Savoye plufieurs fujets de métamorphofes. On voit chez le Duc de Modène une présentation au Temple. Le Roy n'a qu'un feul tableau de ce maître, c'est un Christ couronné d'épines. Les mêmes graveurs du vieux Palmè ont travaillé d'après Palme le jeune on trouve dix-huit piéces dans la galerie de l'Archiduc, trois dans la fuite de Louifa, & il a gravé de sa main un faint Jean-Baptiste & un livre à deffiner, ALEXANDRE VERONESE LEXANDRE Veronefe s'appelloit Turchi au- deffein engagea fes parens à le confier à Felice Ricci dit Brufaforci, dont la maniére étoit féche & léchée; quelquefois Alexandre la fuivoit, fouvent mieux infpiré il s'en écartoit; il prenoit le Corrège pour le modèle de fon coloris, & le Guide pour fes airs de têtes; de fi grands modéles ne pouvoient manquer de former un habile homme. Alexandre voulut faire comme tous les jeunes peintres, il s'empreffa de fe rendre à Rome; fon goût devint alors trèsépuré par la vuë des belles chofes que cette ville poffède, Unir la couleur Vénitienne au deffein Romain, eft tout ce que ALEXANDRE peuvent fe propofer de mieux les plus grands artiftes. Il fe ma- VERONESE, ría à Rome, & il fe fervoit pour modéles de fa femme & de fes filles. Son coloris eft vigoureux, fon deffein affez correct, & les graces qu'il répandoit dans fes tableaux lui donnérent dans fon art un rang fort diftingué. Sa coûtume étoit de commencer un ouvrage fans faire d'efquiffe, ni de deffein; à mesure qu'il finiffoit, il plaçoit fes figures les unes auprès des autres, avec tant de fuccès qu'elles s'accordoient, & pour la proportion & pour le tout enfemble. Tout ce qu'il deffinoit étoit d'après nature, il ne l'a jamais abandonnée: quoique fes tableaux foient finis & fort recherchés, il feroit à fouhaiter qu'il eût fait un meilleur choix de fes attitudes, de fes draperies, qu'il eût fouvent mieux raifonné fes compofitions. & Alexandre après la mort de fon maître Ricci fut choisi pour terminer plufieurs tableaux qu'il avoit laiffé imparfaits, tels que la manne dans la grande chapelle de faint George de Venife & le faint Raimond dans l'Eglife de fainte Anastasie. Ce peintre vécut long-temps à Rome occupé à faire des tableaux de chevalet qui fe font répandus de tous côtés, le mar bre & l'agathe lui fervoient fouvent de toile pour y représenter des fujets gracieux & faits avec beaucoup d'amour : enfin Rome le perdit en 1670. à l'âge de foixante & dix ans. Ses deffeins font arrêtés à la plume, lavés au bistre ou à l'encre de la Chine, & relevés de blanc au pinceau. Il y regne un goût lourd fans beaucoup de proportion & les extrémités de fes figures peu recherchées, ce qu'il faut attribuer au peu d'ufage qu'il avoit de deffiner: on y trouve de l'expreffion dans les têtes, des caractéres qui approchent du Guide pour le tour & les graces, & fes figures font toutes en mouvement: ses sujets de dévotion font moins bien traités que les autres; un goût affecté à Alexandre Veronefe eft la marque la plus fûre pour connoître fes deffeins. Ses principaux ouvrages à Rome font dans l'Eglife de faint Romuald, la Vierge qui va en Egypte avec le Jefus & faint Jofeph. A fan-Lorenfo in Lucina, la Vierge le Jefus & faint Jofeph. Dans l'Eglife de fan-Salvator in Lauro faint Charles Borromée eft représenté avec plufieurs faints. Dans celle de faint Antoine du Padouë dite la conception des peres Ca pucins pucins on voit le bienheureux Félix qui tient le Jefus dans fes bras. ALEXANDRE A Vérone dans la facriftie de fanta Maria in organo il a VERONESE. peint un faint Antoine qui eft fort eftimé. Le Roy poffède deux tableaux de ce maître, le mariage de fainte Catherine & le déluge. Il y en a auffi deux au palais Royal, l'un la chasteté de Jofeph peint fur une pierre de touche, l'autre eft l'apparition des anges à Abraham peint fur toile & les figures de grandeur naturelle. On voit à l'Hôtel de Toulouse Rachel qui donne à boire au ferviteur d'Abraham, & dans la galerie la mort de Marc Antoine & de Cléopâtre, grand tableau. Nous avons deux morceaux dans le cabinet du Roy, l'un le déluge gravé par Edelinck, l'autre eft le mariage de fainte Catherine par J. Scotin, il y a encore un morceau dans la fuite de Louifa, SEBASTIEN RICCI. 廳 'AI connu Sébastien Ricci à Venife, & il y a peu d'années que nous l'avons perdu. Belluno dans les états de Venise, lui donna naissance en l'année 1659. A l'âge de douze ans fes parens l'envoyérent à Venise chez Frédéric Corvelli peintre médiocre où il refta jufqu'à vingt ans. L'envie de fe perfectionner le conduifit à Bologne, & la vûë des beaux tableaux qui y font répandus produifit cet effet. Le Duc Ranuccio de Parme ayant entendu parler de Ricci, le fit travailler à Plaisance, & l'envoya à Rome dans le palais Farnése, avec tous les fecours nécessaires pour les études. La mort de ce Prince fit retirer Ricci de la ville de Rome |