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II

NOMS DES LIBRAIRES

Chez lefquels on trouvera L'ANNÉE
LITTÉRAIRE.

ABBEVILLE, chez Voyez,

AMIENS, chez Antoine Redé. AMSTERDAM, chez Merkus & Arkitée. ANGERS, chez Lejahier.

AVIGNON, chez Giroud, & chez Me

rande.

BESANÇON, Chez Metheyer
BORDEAUX chez R. Labottiere.
BRUXELLES, chez Vafe.

CAEN, chez Manoury.

CHARLEVILLE, chez Thefin. CLERMONT-FERRAND, chez Defaumade, DIJON, chez la Veuve Coignard. GRENOBLE, chez Giroud.

LA HAIE, chez Goffe-Junior.

LILLE, chez Jacquez.

LONDRES, chez Vaillant.

LYON, chez Deville.

MARSEILLE, chez Boyer, & chez Mofly.

METZ, chez Bouchard le jeune.

MONTPELLIER, chez Rigaud, & chez la Veuve Gonthier & Faure.

MOULINS, chez Faure.

NANCI, chez Nicolas.

NANTES, chez Vatar.
NEVERS, chez Lefebvre.

NISMES, chez Gaudes.
ORLEANS, chez Villeneuve.

RENNES, chez Vatar, fils, rue Dau

phine.

ROUEN, chez Befongne, au Palais.

S. MALO, chez Hovius.

SOISSONS, chez Robert.

TOULOUSE, chez Crofat, & chez Henaut
& Dales.

TOURS, chez Lambert,
VALENCIENNES, chez Quefnel.
VANNES, chez les Frères Galles.
VITRY-LE-FRANÇOIS, chez Seneuze.

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LETTRE

I.

Pensées fur l'interprétation de la Nature.

C

'EST une vérité, Monfieur, que l'amour de la Philofophie, pouffé à l'excès, nuit aux beaux Arts & au bon goût. Les Lettres tombèrent chez les Romains, lorfqu'ils fe virent affaillis d'un effain de Philofophes. Le nombre en devint fi confidérable qu'ils mirent la famine dans Rome, & qu'on fut obligé de les chaffer pour faire vivre les bons Citoyens. Nous n'en fommes pas encore là; mais l'étude de la Philofophie commence parmi nous à prévaloir fur la belle Littérature; le plus mince Ecrivain veut paffer pour Philofophe : c'eft la maladie, ou, pour mieux dire, la folie du jour. Elle fe répand de proche

Tome I.

A

en proche, & laiffe partout des traces d'une orgueilleufe préfomption. On fe croit né pour donner des leçons à la Terre; on prend un ton de Maître ; on s'érige en Prophète, en Oracle; on emprunte les paroles de la Divinité même, & l'on ofe s'approprier le Tolle, Lege, Tel eft, Monfieur, le début d'un Ouvrage nouveau, intitulé: Penfées fur l'interprétation de la Nature. Il est dédié aux jeunes gens qui fe difpofent à l'étude de la Philofophie Naturelle, & l'Epître Dédicatoire commencé ainfi Jeune, Homme, prens & lis,

L'Auteur s'exprime avec plus de modeftie, lorfqu'il ajoûte : Je me fuis moins propofé de t'inftruire que de t'exercer. En effet, jamais Ouvrage ne fut moins inftructif, ni plus propre à exercer toutes les facultés de l'efprit, non-feulement des jeunes gens, mais des hommes les plus mûrs & les plus confommés dans les fubtilités de l'Ecole. L'Auteur eft peut-être un très-grand génie; mais cet Aftre est toujours couvert des nuages d'une Métaphyfique impénétrable. Les penfées différentes qui compofent fon Recueil font autant d'Enygmes & de Logogryphes qu'il donne à deviner à

fon Lecteur, & fa prétendue interprétation de la Nature eft plus obfcure que le Texte. Il reffemble merveilleufement à la plupart des Commentateurs, dont il a bien faifi la méthode, la fagacité, & le ton avantageux.

Vous ne l'excuferez pas, Monfieur en difant que ce défaut de clarté vient du fond des matières. Vous fçavez trop qu'il n'en eft point de fi abftraites qui ne puiffent être rendues fenfibles par la façon de les traiter. C'elf en les approfondiffant qu'on en apperçoit tous les rapports, & qu'on en faifit le côté lumineux. Leurs ténèbres ne doivent donc › être imputées qu'aux vapeurs mêmes qui s'exhalent d'une tête échauffée & confufe. Par exemple, lorfque l'Auteur' nous dit "que la véritable manière de philofopher, feroit d'appliquer l'entendement à l'entendement, l'enten,, dement & l'expérience aux fens, les ,, fens à la nature, la nature à l'invef,, tigation des inftrumens, les inftru,, mens à la recherche & à la perfection ,, des Arts qu'on jetteroit au Peuple » pour lui apprendre à refpecter la Philofophie ;, quoique je n'entende point du tout ce qu'il a voulu dire, je

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