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filence ou celui de répéter, pour ne point s'éloigner de la vérité, en voulant donner des idées neuves. Nous répé-»tons tous; les uns fervilement, les au» tres comme M. Duclos, en travaillant » de génie ; c'est-à-dire, en ajoûtant des idées acceffoires à l'idée principale qu'ils mettent dans tout fon jour, & qu'ils s'approprient fouvent ainfi.

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Mes obfervations fur les Remarques », de notre Académicien fe bornent à un petit nombre. Je les écris comme elles » me font venues, fans fuivre l'ordre de »ces Remarques, en l'intervertiffant mê» me. Elles font de deux efpèces; les unes » ont pour objet le fond, les autres la » forme; & il n'entre dans mes objec» tions aucune forte de partialité. L'Au» teur, dont je difcute légèrement le tra

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vail, avoit toute mon eftime avane » cette dernière production, qui l'a en» core augmentée. Mais j'ai des doutes, », & je cherche à les éclaircir: Amicus Ariftoteles, magis amica veritas.

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» M. Duclos prétend que l'you li tre» ma dans Ayeul eft une pure confone. » & que l'i dans oui eft voyelle. L'i trema »eft une confone mouillée foible dans "Aieul, parce que l'i trema dans ce mot

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» & dans d'autres femblables, ne fe pro»nonce que moyennant la voyelle qui » le précède, ajoûte M. Duclos d'après » M. Boindin. La nature des confones, » à la vérité, eft de ne pouvoir fe pro» noncer qu'avec des voyelles; mais fi » dans le mot Aieul l'i trema eft confone,

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pourquoi l'i ne feroit-il pas confone » dans le mot oui, puifque cet i fe pro» nonce auffi moyennant & avec la voyel»le ou qui le précède ? Dans le mot » Aïeul, la première fyllabe Aï femble " porter à l'oreille le fon de l'a & celui » de l'i, ne peut-on pas l'appeller conféquemment une Diphthongue? Et » dans ce cas, l'ï trema ne demeure-t-il "pas dans fon premier état de voyelle ? Au refte, dans cette première fyllabe » ď'Aïcul, l'Abbé Dangeau, le P. Buffier, » mon oreille & toutes les oreilles que j'ai confultées, trouvent le fon de l'a » & celui de l'i, & n'ont jamais pu trou» ver le fon de l'a & un fon quelconque » de ll, comme s'il y avoit Ailleul.

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» Les Adverbes ne font point des Par»ticules, quoiqu'il y ait des Particules qui font des Adverbes ; ce font les ter» mes de M. Duclos. La vérité de la fe» conde propofition ne me paroît pas

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» incontestable. Je ne crois pas plus aux particules adverbes qu'aux particules prépofitions. Ce mot de particule, pris » dans un fens propre, eft un diminutif, & fignifie une petite partie quelle qu'elle foit. Envifagé de cette ma»nière, il peut s'adapter à tous les mots » dans certaines hypothèses. Polidore eft » là & eft fans contenance; prefque tou»tes les parties de cette propofition, par » exemple, font des particules, à pren»dre le mot de particule dans le fens » propre eft eft une particule verbe; là » une particule adverbe; et une parti» cule conjonction; fans une particule prépofition. Mais ce mot de particule, pris dans le fens figuré, qui eft celui dans lequel le prennent les Grammairiens, eft un mot, qui, comme figne » de quelque modification de l'ame, fait » un fervice particulier, un fervice différent de tous les autres mots. Les der» nières fyllabes de ces mots compofés, quis-nam, ego-met, vis-ne; celui-ci, » celui-là, font, dans le fens grammati»cal & figuré, des particules enclyti"ques, dont les unes font appellées ex» ornatives, les autres interrogatives, & les autres démonftratives. Ceux qui

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» fouhaitent d'être inftruits parfaitement » fur cette matière, doivent confulter le » Dictionnaire de l'Encyclopédie. Ils y » trouveront la Grammaire entre les » mains d'un Philofophe, qui lui fait » honneur & qui la rend aimable, en la développant avec autant de profon» deur que de précifion & de clarté.

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» Il faut obferver, dit M. Duclos, que » le gerondif marque toujours une action paffagère. Le gerondif n'eft autre chofe qu'une terminaifon du verbe, defti» née à exprimer, par la définence qui »le caractérise, une vûe de l'efprit, quelle qu'elle foit. Etant eft le geron» dif du verbe ètre: étant marque donc » une action paffagère, felon M. Du»clos. Dans cette propofition, étant bon » il le fera, je demande quelle eft l'action paffagère marquée par le gerondif étant. » Et d'ailleurs les actions marquées par » les autres infléxions du verbe, ne font» elles pas paffagères? Je fais, je faifois, j'ai fait, ces trois propofitions ne dé» notent-elles pas des actions paffagères? "Quel eft l'oppofé de paffager ? N'eft"ce pas permanent ? Y a-t-il des actions » de cette nature?

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Le verbe, felon la définition de la

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que

» Grammaire Générale, est un mot dont le principal ufage eft de fignifier l'affir»mation; c'est-à-dire, que par le verbe l'efprit juge, décide, affirme fur les » chofes qu'il conçoit. Selon M. l'Abbé Girard, le verbe eft un mot qui marl'événement & l'action; c'est-àdire, que celui qui vous parle, vous dit, par le verbe qu'il employe, que » telle chofe arrive, eft arrivée, ou arri» vera. Avant que d'expliquer la nature du gerondif, M. Duclos n'auroit-il pas dû opiner pour ou contre ces deux autorités, ou les combattre toutes deux » par de bonnes raifons, & établir une définition claire du verbe fur les ruines » du verbe affirmation & du verbe action, » ou tâcher de les concilier ?

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כן

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» L'Auteur dit dans un autre endroit » de cet ouvrage : Tout adjectif n'étant que la qualité d'un fubftantif, & tout » verbe n'exprimant qu'une manière d'être : » n'est-ce pas confondre l'adjectif avec » le verbe, en comprenant l'un & l'au» tre fous la même définition, puifque » qualité & maniére d'ètre font la même chofe? D'ailleurs, M. Duclos n'a pas pris garde qu'il définiffoit le verbe au» trement qu'il ne l'avoit déja fait, en

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