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» difant

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que le gerondif ou le verbe marquoit toujours une action. De plus, » ni l'une ni l'autre de ces définitions » n'eft exacte. J'en donnerai un exemple: J'exifte: il y a dans cette propofition » un verbe ; c'eft exifte : Or quelle action » ce verbe marque-t-il? Ou quelle est » la manière d'être qu'il dénote?

» A l'égard du Supin, fi nous en vou»lons reconnoître en François, dit M. » Duclos, je crois que c'eft le participe paffif indéclinable, joint à l'auxiliaire » avoir. Eft-il bien décidé que le parti» cipe, joint à l'auxiliaire avoir, foit paf»fif? Je croirois volontiers le contraire.

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Le participe, joint à l'auxiliaire avoir, » marque fouvent une action tranfitive, auffi pofitivement qu'elle eft marquée par la terminaifon du verbe qui fe paffe d'auxiliaire.Je frappe la terre; j'ai frappé la terre ces deux propofitions » énoncent deux actions tranfitives de la

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» même espèce. La terre eft l'objet qui les reçoit, je le fujet qui les exerce, frappe » & ai frappé, les mots qui les énoncent. » La feule chofe qui les diftingue, c'eft que frappe marque l'action au coin » d'un rapport de fimultanéité avec le mouvement de la parole, & ai frappé

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défigne un rapport d'antériorité dans l'action. Frappé peut fe prendre acti»vement & paffivement, felon qu'il est précédé de l'auxiliaire être ou avoir, & » que le fujet de la propofition eft agent "ou patient. J'ai frappé, je fuis frappé : » le frappé de la première propofition fe prend dans le fens actif, parce qu'il » eft précédé de l'auxiliaire ai & de je, » terme d'où part l'action énoncée par ai frappé. Le frappé de la feconde propofition fe prend dans le fens paffif, » parce qu'il est précédé de l'auxiliaire Juis & de je, terme où fe rend l'action exprimée par fuis frappé, & objet que » l'action conftitue en fouffrance.

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رو

» M. Duclos établit que l'accent circonfléxe, après avoir fait monter la » voix d'une quinte, la faifoit defcendre » d'une autre quinte fur la même fyl» labe, & conclut que la fyllabe fe

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pro» nonce deux fois. La conféquence eft» elle jufte? La même émiffion de voix, » par le moyen d'une tenue, ne peut» elle pas fuffire aux deux quintes ? Dans » páte, par exemple, où il y a un accent circonfléxe, le fon de l'a n'eft-il pas » continué en montant & en defcendant? » Entend-on deux fois le fon de cette

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voyelle ; c'est le même & unique fon » Les Auteurs de la Grammaire Géné

»rale défireroient que, pour apprendre plus facilement notre Langue aux en» fans, on ne leur nommât les confones

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כן

que par leur fon naturel, en y ajoû » tant l'e muet, qui eft nécessaire pour » les prononcer: par exemple, qu'on » donnât pour nom à ce qu'on pro» nonce dans la dernière fyllabe de tom» be ; & qu'ainff on dît be, de, fe, te, &c. » au lieu qu'on leur fait dire, bé, dé, fé, té, &c. Tout ce Chapitre eft exélent, » dit M. Duclos, & ne fouffre ni exeption » ni replique. Je dis de la Remarque ce qu'elle dit du Chapitre. Elle eft excel» lente & ne fouffre point d'exception, » à moins que ce ne foit du côté de l'orthographe des mots exélent & exeption. » Je crois que la lettre double cs, figurée parx, eft de la première fyllabe dans est » les deux mots, & que la feconde fyl» labe commence par c: Ecf-cel-lent, ecf-cep-fi-on, comme dans le Latin, » ex-cep-ti-o, ex-cel-lens. L'Auteur écrit » encore l'ortografe des fames. Son intentention, en écrivant ainsi, est d'iden»tifier l'orthographe des yeux & celle » des oreilles. Le projet eft beau dans la

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» théorie; mais eft-il poffible dans l'exé» cution? La lettre s du mot fames ne se » prononce point; elle ne devroit donc point s'écrire ; & fi on ne l'écrit pas, à quelle marque reconnoîtra-t-on que fame eft au plurier?

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» Voici quelques façons de parler employées par M.Duclos,& qui ne me pa»roiffent pas correctes. Wallis ne jugeoit » les fons que d'oreille. L'exactitude ne » demanderoit - elle pas qu'on dît : ne jugeoit les fons que par l'oreille; comme, pour parler exactement, il faut dire, »je ne juge les couleurs que par les yeux, » & non d'yeux.... Le participe actif, » autrement dit en ant; il falloit dire, 93 terminé en ant.... Ceux qui doivent leur confidération aux ténèbres qui envelop»pent leur nullité & augmentent leur vo» lume impofant, craignent de produire » leurs myftères à la lumière, &c. Cette phrafe eft peut-être trop recherchée. »Elle renferme une combinaison de ter"mes, que Defpréaux auroit traitée de précieux & de clinquant. Telles font, Monfieur, les négligences légères que j'ai cru appercevoir en parcourant avec rapidité les Remarques de M. Du» clos, d'ailleurs pleines de vûes Phi

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lofophiques, & dignes encore une » fois du texte admirable dont elles font le commentaire. J'ai l'honneur » d'être, &c. "

L'Auteur de cette Lettre auroit fait plaifir au Lecteur d'indiquer particuliè rement ce que M. Duclos a emprunté des Grammairiens qui l'ont précédé, & qu'il a négligé de citer. Le système de la multiplicité des Voyelles & des Confones appartient à M. Boindin; il eft vrai qu'il n'étoit pas difficile de renchérir fur les idées de Ramus, de l'Abbé de Dangeau & de Mrs. de Port-Royal. Je vais en deux mots, Monfieur, vous mettre au fait de ce fyftème. L'on ne compte ordinairement que cinq Voyelles, a, e, i, o, u. Mais comme chacune de ces Voyelles peut être brève ou longue, & que d'ailleurs les fons fimples font différens, felon les diverfes ouvertures de la bouche, les Auteurs de la Grammaire Générale ont ajouté cinq Voyelles aux cinq précédentes. Prenez bien garde que pour cela il ne faut s'arrêter qu'aux fons fimples, & nullement aux caractères inventés pour exprimer ces fons. Ces dix Voyelles font a, é, é, i, o, ô, eu, ou, u, e muet. En voici des exemples: aime,

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