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bien ici qu'il faut chercher l'homme Jefus-Chrift en plein midi, c'eft-à-dire, » au plus clair de nos fens, avec une lan »terne de la Foi. Sufanne a été accufée fauffement par deux Vieillards. Cette Sufanne c'eft la Foi injuftement accu"fée d'Idolatrie en ce Sacrement par deux Vieillards, le Sens & la Raifon. » C'eft ici qu'il faut dire, Credo in Deum » Patrem. Il faut fuivre la Foi, fans laquelle les Hérétiques ont bâti un pro» cès tout chicaneux contre l'Eglife. Le premier qui s'eft rendu Partie contre "nous en cette matière, ç'a été un Joan"nes Scotus; cependant l'Eglife obtient "tout auffi-tôt un bel Arrêt contre lui » au Concile de Verceil, toutes les » Chambres de la Chrétienté affemblées. » Celui-là ne fut pas fi-tôt condamné, » que voilà un Bertramnus qui préfente Requête Civile cent ans après. Enfuite » un nommé Berengarius intervient au "procès, follicite étrangement, & conclut aux fins que l'Eglife foit déboutée » de fa prétendue poffeffion. Quelques "trois cens ans après, un petit brouillon, » mais bien méchant Anglois, Joannes "Wiclef, retirant des facs des Archives infernales & du Greffe criminel de

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»l'Héréfie, fait une nouvelle Confulta» tion,& prétend encore droit fur cette » pièce tant paifible. Après tous ceux-là, » l'Enfer choifit le Joannes Calvin, pour » folliciter diligemment, faire les Ecri»tures, & dreffer tous les Mémoires né~ ceffaires pour la pourfuite de ce procès. Ces mauvais Plaideurs, ces Impofteurs, ces faux Prophètes ont appellé comme d'abus de tous les Ar »rêts intervenus auparavant, fe font » infcrits en faux contre l'Eglife, & en» trant en matières criminelles, ont mis » dans leur Plaidoyé, qu'elle étoit cette paillarde de l'Apocalypfe, le Pape » l'Antechrift, les Religions des Bor...

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les Evêques des M... L'Eglife, pour dé"fendre la réalité de ce Saint Sacrement » contre fes Parties, a toujours produit » une infinité de bonnes Pièces; & pre"mièrement le Contrat de l'Inftitution, » ne contenant que quatre mots Latins, » Hoc eft Corpus meum, dit de la propre bouche de Jefus-Chrift, reçus & fignés par quatre Notaires & Secrétaires Royaux, trois Evangéliftes & un Apôtre. Plus l'Eglife produit à fon profit: » un vieux Terrier rempli d'anciennes » figures, à fçavoir des Pains de Propo

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» fition, de la Manne, de l'Agneau Paf"chal,&c.Plus elle produit une promeffe fort authentique de Jefus-Chrift, re» çue par Saint Jean en datte du fixième Chapitre, Panis quem ego dabo, Caro » mea eft. Et plus bas, il eft écrit & paraphé du même Secrétaire: Caro mea » verè eft cibus, &c. Plus elle met en avant » un Acte de poffeffion de plus de feize » cens ans; remontre que fuivant le ti-` »tre de pacificis poffefforibus, elle n'est » pas feulement triennale poffeffereffe, » & qu'elle a Lettres Royaux pour être » maintenue dans fa poffeffion. Plus elle » fait paroître un un gros fac plein d'Arrêts'

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» & Sentences données contre fes enne»mies, Parties ouies d'un côté & d'au>>tre, toutes les Chambres assemblées >> en tant de Conciles généraux.

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Voyons à préfent ce que produifent »les Hérétiques. Deux grands pleins facs » de blafphemes & exécrations abomi"nables, fix liaffes toutes pleines d'er» reurs & de menfonges, un Acte pré» tendu de l'inftitution de ce Sacre»ment, paraphé d'un méchant & faux fignificat, une méchante Confultation fignée de trois ames défefpérées, un J Anglois, un Allemand & un François,

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» Wiclef, Zuingle & Calvin. Que penfe "riez-vous d'un homme qui ayant un procès de grande importance, pren» droit avis de deux ou trois petits Avo» cats à fimple femelle, qui étourdiment lui confeilleroient de plaider ? » Le. Prédicateur conclut à tous dépens, dommages & intérêts & à l'amende, contre ces Brouillons, Plaideurs, Troubleurs & Chicaneurs Hérétiques.

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Une Lettre de M. Rouillé, Préfident au grand Confeil, pendant qu'il étoit Ambaffadeur en Portugal, à M***, termine le premier Volume de cette collections On y apprend qu'il n'y a point de Couvent de filles en Portugal, où il n'y ait une difpute ouverte, & deux partis for més fur la queftion de la prééminence entre Saint Jean-Baptifte & Saint Jean l'Evangelifte. Chaque parti, la veille de la Fête de fon Saint, la folemnife avec le plus de magnificence qu'il peut, & furtout par un Sermon, où l'on ne manque pas d'élever le Saint qu'on prêche infiniment au-deffus de l'autre. Ce jour là le parti contraire ne paroît point à l'Eglife, & marque par fa retraite, qu'il protefte contre les honneurs qu'on rend à un Saint qui ne lui femble pas devoir

les mériter. Cette contrariété a fouvent produit des effets très-fâcheux, témoin ce qui arriva dans la Ville de Beja. Les Religieufes étant ensemble, le propos tomba malheureusement fur les deux Saints. Auffi-tôt difputes, vivacités ; & la querelle s'échauffant, on en vint aux injures & aux coups. Le combat dura jufqu'à la défaillance de part & d'autre. Mais la haine demeura fi vive entre les deux partis, qu'ils ne fongèrent depuis qu'à fe venger l'un de l'autre aux dépens du Saint ennemi. Les Evangeliftes furent les plus promptes à en venir à l'exécution; elles fe faifirent de Saint Jean-Baptifte, le dépouillèrent, le fouettèrent, lui firent mille autres indignités, & l'enterrèrent dans le jardin, en danfant fur la foffe, & chantant des chanfons extravagantes. Les Baptiftes furent vengées d'une manière bien terrible; car la nuit même de cette impiété, toutes les Evangeliftes, au nombre de vingt-quatre, fans doute par l'effet d'un violent remords de confcience,tombèrent dans une efpèce de maladie contagieufe; il en mourut treize en quatre jours; on efpéroit peu des autres, lorfque M. Rouillé écrivoit cette Lettre. Le feu P. Oudin, Jésuite, étoit de

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