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DEC. 20, 1930

PROTOCOLES DE LA CONFÉRENCE

CHARGÉE DE REVISER

LE RÉGIME DES SPIRITUEUX

EN AFRIQUE

PROTOCOLE No I.

Séance du 20 avril 1899.

Les Gouvernements de l'Allemagne, de la Belgique, de l'Espagne, de l'État Indépendant du Congo, de la France, de la Grande-Bretagne, de l'Italie, des Pays-Bas, du Portugal, de la Russie, de la Suède et Norvège et de la Turquie ayant résolu de procéder à la revision du régime des spiritueux prévu par l'article 92 de l'Acte Général du 2 juillet 1890, leurs Plénipotentiaires se sont réunis en Conférence à Bruxelles, le jeudi 20 avril 1899, à 2 heures.

Étaient présents:

Pour l'Allemagne :

M. le Dr Göhring, Conseiller Intime de Légation.

Pour la Belgique :

M. le baron Lambermont, Ministre d'État.

M. Van Maldeghem, Conseiller à la Cour de Cassation.

Pour l'Espagne :

Son Excellence, M. de Villa-Urrutia, Ministre d'Espagne à Bruxelles.

Pour l'État Indépendant du Congo:

M. P. de Smet de Naeyer, Ministre d'État.

M. H. Droogmans, Secrétaire Général du Département des Finances de l'État Indépendant du Congo.

Pour la France :

Son Excellence M. Gérard, Ministre de France à Bruxelles.

Pour la Grande-Bretagne :

Son Excellence sir F.-R. Plunkett, Ministre d'Angleterre à Bruxelles. M. H. Farnall, du Foreign Office à Londres.

Pour l'Italie :

Son Excellence M. le Commandeur Cantagalli, Ministre d'Italie à Bruxelles.

Pour les Pays-Bas :

Son Excellence M. le Jonkheer de Pestel, Ministre des Pays-Bas à Bruxelles.

Pour le Portugal:

Son Excellence M. le comte de Tovar, Ministre de Portugal à Bruxelles.

Pour la Russie :

Son Excellence M. de Giers, Ministre de Russie à Bruxelles.

Pour la Suède et Norvège :

Son Excellence M. le comte Fersen Gyldenstolpe, Ministre de Suède et Norvège à Bruxelles.

Les Gouvernements avaient désigné en outre comme délégués :

M. Boeder, Commissaire d'arrondissement à Victoria (Cameroun).

M. De Smet, Inspecteur général des accises au Ministère des Finances de Belgique.

M. Bruylants, Chimiste de l'Administration des contributions directes, douanes et accises de Belgique.

M. H.-J. Read, du Colonial Office à Londres.

M. J.-H. Drielsma, Inspecteur en chef des contributions directes, des droits de douane et des accises au Ministère des Finances des Pays-Bas.

M. de Castilho, Capitaine de vaisseau de la Marine portugaise.

Avant la séance les Plénipotentiaires et les Délégués ont été reçus par M. de Favereau, Ministre des Affaires Étrangères, qui leur a souhaité la bienvenue en ces termes :

« MESSIEURS,

y a dix ans, dans ce même salon, un de mes honorables prédécesseurs, M. le Prince de Chimay, recevait la Conférence chargée d'aviser aux mesures à prendre pour combattre le terrible fléau de la traite des esclaves en Afrique.

» La Conférence actuelle est en quelque sorte la suite de la précédente, et son objet a, au point de vue humanitaire et civilisateur, une importance qui ne saurait être méconnue.

» Je fais, messieurs, les vœux les plus sincères pour le succès de vos travaux ; je ne doute pas qu'ils n'aboutissent à des résultats féconds. »>

Sir Francis Plunkett répond :

«En l'absence momentanée des Ministres de Turquie et d'Allemagne, je me trouve être le doyen des Plénipotentiaires ici présents. C'est en cette qualité que j'ai l'honneur de remercier très sincèrement Votre Excellence, au nom de mes collègues et au mien, de l'accueil bienveillant qu'Elle a eu la gracieuseté de nous faire. Bruxelles semble désigné pour être le siège d'une Conférence sur les affaires africaines. Le concours éclairé que le Gouvernement belge a prêté aux Représentants des Puissances de la Conférence qui s'est tenue en 1889 nous est un gage de la réussite de nos efforts.

>> Votre Excellence peut être assurée que nous ferons tout ce qui dépendra de nous pour mener à bonne fin et dans le plus bref délai possible, les travaux importants de la Haute Assemblée. »

M. le Ministre des Affaires Étrangères s'étant retiré, la Conférence entre dans la salle réservée à ses délibérations.

Reprenant la parole, Sir Francis Plunkett s'exprime en ces termes :

« Je remplis un devoir bien agréable en proposant à la Conférence d'offrir la présidence de ses réunions à M. le baron Lambermont.

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Il n'y a personne en Europe, et si je ne craignais de blesser sa modestie, j'ajouterais, personne dans le monde entier, qui ait joué un rôle plus utile à la cause de la civilisation en Afrique. Son nom s'impose donc tout naturellement au choix de la Conférence dont le but est de compléter l'œuvre importante accomplie il y a dix ans sous ses auspices et sous la direction de son auguste Souverain. Aussi suis-je convaincu d'être l'interprète des sentiments unanimes de l'Assemblée, en priant M. le baron Lambermont d'accepter la présidence de nos réunions. »

M. le baron Lambermont répond :

MESSIEURS,

>> Je suis très touché, très reconnaissant des paroles que M. le Ministre d'Angleterre vient de prononcer. Je ne le suis pas moins des suffrages que veulent bien m'accorder MM. les Plénipotentiaires.

>> J'aurais beaucoup de raisons de décliner l'honorable mission qui m'est offerte. La première, c'est que pour guider les autres il faut voir très clair soi-même. Or, ma vue est très sujette à caution, mais je ne puis oublier que j'ai consacré une partie de ma longue carrière à la cause qui nous réunit aujourd'hui et à laquelle je veux rester fidèle. Je suis à votre disposition. Vous pouvez compter sur tout mon dévouement, sur tout mon concours.

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Messieurs, je suis heureux de revoir parmi vous plusieurs des vétérans qui ont été mes compagnons dans les campagnes précédentes. Vous trouverez naturel que ma pensée et nos regrets se reportent vers ceux que nous avons perdus. Je me sens toutefois rassuré et consolé en saluant les nouveaux collègues qui nous apportent leurs lumières et une collaboration qui, j'en suis certain, sera bienveillante.

» Selon l'usage, il y a lieu de compléter le Bureau. Je vous propose de maintenir en fonctions les anciens Secrétaires de la Conférence, MM. Ch. Seeger et le comte A. de Robiano, et de remplacer M. Gosselin, ancien Premier Secrétaire de la Légation Britannique, par M. Raikes, son

successeur.

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