Grammaires provençales de Hugues Faidit et de Raymond Vidal de Besaudun (XIIIe siècle)

Couverture
A. Franck, 1858 - 86 pages

À l'intérieur du livre

Pages sélectionnées

Autres éditions - Tout afficher

Fréquemment cités

Page xxx - Mais ce raisonnement n'était pas à la portée dé notre grammairien, qui s'étudiait à retrouver dans la langue romane la langue latine tout entière, sans réflexion et sans autre but que l'imitation. Il veut, bon gré, mal gré, reconnaître six cas en roman, par cela seul qu'il existe six cas en latin : aussi ne manque-t-il pas de doter d'un ablatif les noms romans qui n'en ont jamais eu, non plus que les substantifs français. C'est donc bien gratuitement qu'on lui supposerait l'intention...
Page xxix - Ces passages prouvent bien clairement que le procédé grammatical n'était pas fort populaire, et que le mérite n'en était pas apprécié par tout le monde. Or, à coup sûr, s'il avait été d'une utilité notoire pour la clarté du langage, on y aurait eu recours instinctivement.
Page xviii - On a donc pu la contester, tant qu'on a cru y voir une découverte de la philologie moderne. Mais que répondre au témoignage de deux grammairiens contemporains? Ce témoignage, joint à l'autorité des textes, eût forcé les esprits les plus incrédules ; il eût coupé court à toute discussion, au moins quant à l'existence de la règle. Je dis l'existence; car l'origine et surtout l'usage qu'on lui a attribués me paraissent des questions beaucoup plus controversables. Quoiqu'il en soit, M....
Page lxiv - mena lo destrier al rei." Accusatius per LO , si cum : „eu vei lo rei armat." E no se pot conoisser ni triar l'accusatius del nominatiu sinon per so2) quel nominatius singulars , quan es masculis, vol s en la fi, e li autre cas nol volen ; el nominatius plural nol vol, e tuit li altre cas lo volen el plural.
Page xxvii - L'ensemble des préceptes que je viens de réunir et de coordonner, constitue , comme on a pu le voir, un système assez compliqué, où dominent deux règles qui s'appliquent tantôt isolément, tantôt concurremment. La première distingue le sujet du régime par l'addition d'un s final au nominatif singulier et aux cas obliques du pluriel, et par la suppression de celle lettre aux cas obliques du singulier et an nominatif pluriel.
Page xl - ... et facile de Raymond Vidal. Voici comment s'exprime l'auteur ou plutôt le compilateur des Leys d'amor : «Comme l'a dit le philosophe, tout le monde veut avoir la « science , d'où naît le savoir ; car du savoir naît l'instruction ; «de l'instruction, le sens; du sens, le bien-faire; du bien-faire, « le mérite ; du mérite, la louange ; de la louange, l'honneur; de « l'honneur, l'estime; de l'estime, le plaisir; et du plaisir, la joie « et l'allégresse. Or, comme l'a dit Caton et comme...
Page xl - ... dément à trouver et à chanter, soit qu'ils veuillent composer, soit « qu'ils veuillent comprendre, soit qu'ils veuillent parler, soit qu'ils « veuillent entendre. Il n'est pas de lieu si retiré et si solitaire, dès « qu'il ya des hommes, peu ou prou, où l'on n'entende l'un ou « l'autre, on tons ensemble chanter.
Page xlvi - ... de trois de ses dérivés, lesquels ne sont pas toujours d'une intelligence facile , malgré la connaissance de leur élymologie. C'est pour corriger les troubadours, que Vidal s'est donné la peine d'établir la distinction qui précède; il a avancé que bon nombre d'entre eux s'étaient mépris sur ce point : fidèle à son système, il cite en. preuve de cette assertion , des vers de Bernard de Ventadour, et les rite en indiquant, comme on le fait encore, le premier vers de la pièce à laquelle...
Page xxxiii - ... encore , et dont l'emploi abusif constitue ce qu'on a plaisamment appelé velours. Si cette prédilection a pu faire conserver les final latin, elle a dû, jointe à l'analogie, en multiplier l'usage. Ce n'est pas ici une pure hypothèse. Raymond Vidal ne dit-il pas que certains mots s'allongent à tous les cas par habitude de prononciation , et parce qu'ain.si ils se disent d'une manière plus agréable? Les deux grammairiens s'accordent aussi sur ce point, que tous les adverbes terminés en...
Page 65 - Et apres deu saber alqes de la natura de gramatica. si fort primamenz vol irobar ni ente[n]dre. car tota la parladura de Lemosyn se parla naturalmenz et per cas et per [nombres et per) genres et per temps et per personas et per motz, aisi com poretz auzir aissi si ben o escoutas.

Informations bibliographiques