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LES

FEMMES EN ORIENT

PAR

MME LA CSSE DORA D'ISTRIA

PREMIER VOLUME

LA PÉNINSULE ORIENTALE

ZURICH

MEYER & ZELLER, ÉDITEURS

1859.

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DÉDICACE.

A MON VÉNÉRÉ MAITRE,

MONSIEUR G.-G. PAPPADOPOULOS.

En publiant cet ouvrage où il est si souvent question de la Grèce, permettez-moi de vous dire combien je suis heureuse d'avoir été initiée par vous à cette magnifique littérature des Hellènes qui a produit les principaux chefs-d'œuvre de la pensée humaine. Il m'est impossible d'oublier que je vous dois la connaissance de ces poètes sublimes, de ces philosophes sans égaux, de ces historiens animés d'un profond amour de la liberté, dont la perfection désespère tous ceux de nos contemporains qui ont le sentiment du beau.

Les Orientaux n'ont pas besoin d'aller chercher dans des contrées lointaines des modèles en tout genre. Toutes les grandes idées ont été exprimées dans la langue qui a été à la fois celle de Socrate, de Platon, de Démosthène et celle des Athanase, des Chrysostome et des Basile-le-Grand. Aussi combien je me félicite d'ètre devenue, dès l'enfance, disciple de ces maîtres illustres, grâce aux conseils et à l'habile direction de l'homme éminent aux travaux

VI

duquel un des plus doctes professeurs de la Sorbonne a rendu un hommage éclatant dans un journal dont personne ne contestera l'autorité littéraire 1.

Aujourd'hui l'Occident ne se rappelle pas tout ce que l'Orient a fait pour lui; il oublie volontiers et les souvenirs des temps anciens et les merveilles de la Renaissance. Il existe même une école qui s'acharne systématiquement à dénigrer les Orientaux, leurs institutions religieuses, leurs traditions, leurs idées et leurs lois. Les femmes n'ont pas été épargnées. J'essaie de répondre dans cet ouvrage à leurs détracteurs malveillants, après avoir tenté ailleurs de défendre les libertés de notre Eglise. Je réfuterai un jour d'autres accusations.

Je sais ce qui nous manque, et je n'ai jamais dissimulé nos erreurs et nos fautes, pas plus dans ce volume que dans mes autres écrits. Mais la justice n'exige-t-elle pas qu'après avoir parlé de nos défauts, on dise quelque chose de nos qualités et des services que nous avons rendus? Passerait-on pour un historien impartial si l'on se contentait de dire des Français qu'ils sont superficiels, des Anglais qu'ils sont raides et des Allemands qu'ils sont lourds? Telle est pourtant la méthode qu'on nous applique.

Vous n'ignorez point qu'en Occident on ne traite pas mieux notre Eglise que les peuples qui reconnaissent ses lois. Il est de mode, aujourd'hui, de l'accuser de stérilité et d'impuissance. On répète sur

1 Article de M. EGGER, sur l'ouvrage de M. Tricoupis dans le Journal des Débats.

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