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SGANARELLE. Quel drôle!

GÉRONTE. Mais il perdra son temps.

SGANARELLE.
Ha! ha!

GÉRONTE,
Et j'empêcherai bien qu'il ne la voie.

SGANARELLE. Il n'a pas affaire à un sot, et vous savez des rubri. ques qu'il ne sait pas. Plus fin que vous n'est pas bête.

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LUCAS.

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GÉRONTE

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Ah! palsanguienne, monsieu, vaici bian du tintamarre, votre fille s'en est enfuie avec son Liandre, C'étoit lui qui étoit l'apothicaire; et v'là monsieu le · médecin qui a fait cette belle opération-là.

Comment! m'assassiner de la façon ! Allons, un commissaire; et qu'on empêche qu'il ne sorte. Ah ! traître, je vous ferai punir par la justice,

Ah! par ma fi, monsieu le médecin, vous serez pendu i ne bougez de là seulement.

SCÈNE IX.

LUCAS.

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MARTINE, Lucas. Ah! mon Dieu! que j'ai eu de peine à trouver ce logis ! Dites-moi un peu des nouvelles du médecin

que je vous ai donné,

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Quoi! mon mari pendu! Hélas ! et qu'a-t-il fait

pour cela ?

LUCAS.
Il a fait enlever la fille de notre maitre.

MARTINE.

Quoi! mon cher mari, est-il bien vrai qu'on te va pendre?

SGANARELLE,

Tu vois. Ah!

MARTINE.

Faut-il que tu te laisses mourir en présence de tant de gens !

SGANARELLE.

Que veux-tu que j'y fasse ?

MARTINE.

Encore, si tu avais achevé de couper notre bois, je prendrois quelque consolation.

SGANARELLE.
Retire-toi de là, tu me fends le cæur!

MARTINE. Non, je veux demeurer pour t'encourager à la mort; et je nc te quitterai point que je ne l'ai vu pendu.

SGANARELLE,

Ab!

SCÈNE X.

GÉRONTE, SGANARELLE, MARTINE.

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GÉRONTE , à Sganarelle. Le commissai re viendra bientôt, et l'on s'en va vous mettre en lieu où l'on me répondra de vous.

SGANARELLE, à genoux. Hélas! cela ne se peut-il point changer en quelques coups de bâton !

GÉRONTE. Non, non; la justice en ordonnera. Mais que vois-je?

SCÈNE XI.
GÉRONTE, LÉANDRE, LUCINDE,
SGANARELLE, LUCAS, MARTINE.

LÉANDRE. Monsieur, je viens faire paroître Léandre à vos yeux, et remettre Lucinde en votre pouvoir. Nous avons eu dessein de prendre la fuite nous deux, et de nous aller marier ensemble; mais cette entreprise, a fait place à un procédé plus honnête. Je ne prétends point vous voler votre fille , et ce n'est que de votre main que je veux la recevoir. Ce que je vous dirai, monsieur, c'est que je viens, tout-à l'heure, de recevoir des lettres par où j'apprends que mon oncle et que je suis héritier de tous ses biens.

GÉRONTE. Monsieur, votre vertu m'est tout-à-fait considérable; et je vous donne ma fille avec la plus grande joie du monde.

SGANARELLE, à part. La médecine l'a échappé belle!

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est mort,

MARTINE.

Puisque tu ne seras point pendu, rends-moi grâce d'être médecin, car c'est moi qui t'ai procuré cet honneur,

SGANARELLE.

Oui, c'est toi qui in'as procuré je ne sais combien de coups de bâton.

LÉANDRB, á Sganarelle. L'effet en est trop beau pour en garder du ressentiment.

SGANARELLE,

Svit. (á Martine.) Je te pardonne ces conps de bâton en faveur de la dignité où tu m'as élevé : inais prépare-toi désormais à vivre dans un grand respect avec un homme de ma conséquence; et songe que la colère d'un médecin est plus à craindie qu'on ne peut croire.

FIS DU MÉDECIN MALGRÉ LUI.

MÉLICERTE,

PASTORALE HÉROIQUE EN DEUX ACTES.

1666.

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