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fille, voilà monsieur qui a envie de tópouser, et je lui ai dit que je le voulois bien.

LUCINDE.

Ilélas ! est-il possible ?

SGANARELLE.

Oui.

LUCINDE.

Qui ,

Qui ,

Mais tout de bon?

SGANARELLE. oui.

LUCINDE, á Clitandre. Quoi ! vous êtes dans les sentiments d’être mon mari?

CLITANDRE. madame.

LUCINDE. Et mon père y consent?

SGANARELLE.
Oui, ma fille.

LUCINDE,
Ah! que je suis heureuse , si cela est véritable!

CLITANDRE. N'en doutez point, madame. Ce n'est pas d'aujourd'hui que je vous aime, et que je brûle de me voir votre mari. Je ne suis venu ici que pour cela; et ,si vous voulez que je vous dise nettement les choses comme elles sont, cet habit n'est qu'un prétexte inventé, et je n'ai fait le médecin que pour m'approcher de vous, et obtenir plus facilement ce que je souhaite.

LUCINDE, C'est me donner des marques d’un amour bien tendre , et j'y suis sensible autant que je puis.

SGANARELLE , part.

á O la folle ! o la folle ! ô la folle !

LUCINDE.

Vous voulez donc bien, mon père, me donner monsieur pour époux ?

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SGANARELLE.

CLITANDRE,

Oui, çà, donne-moi ta main. Donnez-moi aussi un peu la vôtre, pour voir. Mais, monsieur...

SCANARELLE , étouffant de rire. Non, non; c'est pour... pour lui contenter l'esprit. Touchez là. Voilà qui est fait.

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CLITANDRE.

Acceptez, pour gage de ma foi, cet anneau que je vous donne. ( bas, à Sganarelle. ) C'est un anneau constellé, qui guérit les égarements d'esprit.

LUCINDE. Faisons donc le contrat, afin que rien n'y manque.

CLITANDRE Hélas ! Je le veux bien, madame (bas, á Sganarelle.) Je vais faire monter l'homme qui écrit mes remèdes, et lui faire croire que c'est un notaire.

SGANARELLE, Fort bien.

CLITANDRE. · Hola! faites monter le notaire que j'ai amené avec moi.

LUCINDE.
Quoi, vous aviez amené un notaire?

CLITANDRE.
madame.

LUCINDE. J'en suis ravie.

SGANARELLE. O la folle! ð la folle!

SCÈNE VII.
LE NOTAIRE, CLITANDRE, SGANARELLE,

LUCINDE, LISETTE.
( Clitandre parle bas au notaire.)

SCANARELLE, au notaire.
Oui, monsieur, il faut faire un contrat pour ces

Qui,

deux personnes-là. Écriver. (à Lucinde. ) Voilà le contrat qu'on fait. ( au potaire. ) Je lui donne vingt mille écus en mariage. Écrivez.

LUCINDR.

Je vous suis bien obligée, mon père.

LE NOTAIRE. Voilà qui est fait. Vous n'avez qu'à venir signer.

SGANARELLE. Voilà un contrat bientôt båti.

CEITANDRE, à Sganarelle. Mais, au moins, monsieur...

SGANARELLE,

Hé! non, vous dis-je. Sait-on pas bien...? ( au notaire. ) Allons, donnez-lui la plume pour signer. ( á Lucinde.) Allons, signe, signe, signe. Va, va, je signerai tantot, moi.

LUCINDE.

Non, non; je veux avoir le contrat entre mes inains.

SGANARELLE,

IIé bien! tiens. ( après avoir signé. ) Es-tu con

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Voilà qui est bien , voila qui est bien,

CLITANDRE.

Au reste, je n'ai pas eu seulement la précaution d'amener un notaire; j'ai eu celle encore de faire venir des voix, des instruments et des danseurs, pour célébrer la tête et pour nous réjouir. Qu'on les fasse venir. Ce sont des gens que mène avec inoi, et dont je me sers tous les jours pour pacifier, avec leur harmonie et leurs danses, les troubles de l'esprit.

SCÈNE VIII.

SGANARELLE, LUCINDE, CLITANDRE,

LISETTE,

TROISIÈME

NTRÉE.

LA COMÉDIE, LE BALLET, LA MUSIQUE,

JEUX, RIS, PLAISIRS.

LA COMÉDIE, LE BALLET, LA MUSIQUE,

ensemble.
Saps nous, tous les hommes
Deviendroient mal-sains;
Et c'est nous qui sommes
Leurs grands médeciós,

LA COMÉDIE.
Veut-on qu'on rabatte,
Par des moyens doux ,
Les vapeurs de rate
Qui nous minent tous ?
Qu'on laisse Hipocrate,
Et qu'on vienne à nous.
TOUS TROIS ENSEMBLE.

tous les hommes
Deviendroient mal-sains;
Et c'est nous qui sommes
Leurs grands médecins.

Sans nous,

( Pendant que los Jeux, les Ris et les Plaisirs dansent,

Clilandre em mono Lucinde.)

SCÈNE Ix.

SGANARELLE, LISETTE, LA COMÉDIE, LA MUSIQUE, LE BALLET JEUX, RIS, PLAISIRS.

SGANARELLE. Voilà une plaisante façon de guérir ! Où est donc ma fille et le médecin ?

LISETTE.
Ils sont allés achever le reste du mariage,

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SGANARELLE.

Ma foi, monsieur, la bécasse est bridée; et vous avez cru faire un jeu, qui demeure une vérité.

Comment diable! ( Il veut aller après Clitandre et Lucinde, les danseurs le retiennent. ) Laissez-moi aller; laissez-moi aller, vous dis-je. ( Les danseurs lo retiennent toujours. ) Encore! Ils veulent faire danser Sganarelle de force. ) Peste des gens!

FIN DU L'ANOUR MÉDECIN,

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