PHILIXTE. Je n'ai jamais ouï de vers si bien tournés. ALCESTE , bas , à part, Morbleu ! ORONTB, å Philinte. Vous me flattez, et vous croyez peut-être... PHILINTE. Non, je ne flatte point. ALCESTE, bas, á part. Hé! que fais-tu donc, traître ? ORONTE , à Alceste, Mais , pour vous, vous savez quel est notre traité : Parlez-moi , je vous prie, avec sincérité. 2 ALCESTE. Monsieur, cette inatière est toujours délicate, empire ALCESTE. pas cela. Mais je lui disois, moi , qu’un froid écrit assomme; Qu'il ne faut que ce foible à décrier un homme ; Et qu'eût-on d'autre part cent belles qualités, On regarde les gens par leurs méchants côtés. Est-ce qu'à mon sonnet vous trouvez à redire ? ORONTE. ORONTE. ALCESTE. Je ne dis pas cela. Mais, pour ne point écrire, ORONTE. ALCESTE. Cette soif a gâté de fort honnêtes gens. vivre. ine, ALCESTE. Qu'est-ce que nous berce un temps notre ennui? Et que, rien ne marche après lui ? ,Philis ,on désespère Alors qu'on espère toujours ? Ce style figuré dont on fait vanité Sort du bon caractère et de la vérité ; Ce n'est que jeu de mots, qu'affectation pure, Et ce n'est point ainsi que parle la nature. Le méchant goût du siècle en cela me fait peur : Nos pères, tout grossiers,l'avoient beaucoup meilleur Et je prise bien moins tout ce que l'on adinire, Qu'une vieille chanson que je m'en vais vous dire : ORONTE. Et que, Si le roi m'avuit donné Paris sa grand'ville, L'amour de ma mie , J'aime mieux ma mie. chets dont le bon sens murpure ; Et que la passion parle là toute pure Si le roi m'avoit donné Paris sa grand’ville, L'amour de ma mie, J'aime mieux ma mnie. (á Philinte qui rit,) la pompe Neurie ? ORONTE. Et moi, je vous soutiens que mes vers sont forts bons. ALCESTE. Pour les trouver ainsi vous avez vos raisons : Mais vous trouverez bon quej'en puisse avoir d'autres Qui se dispenseront de se soumettre aux vôtres. ORONTB. Il me suffit de voir que d'autres en font cas. ALCESTE. ORONTE. C'est qu'ils ont l'art de feindre; et moi, je ne l'ai pas. ALGESTE. ORONTE Je me passerai fort que vous les approuviez. ALCESTE Il faut bien, s'il vous plait , que vous vous en passiez. ORONTE. Je voudrois bien, pour voir, que de votre manière Vous en composassiez sur la même matière. ALCESTE. ORONTE, J'en pourrois, par malheur, faire d’aussi méchants; ALCESTE. ORONTE. " Mais, mon petit monsieur, prenez-le un peu moins haut. ALCESTE. Ma foi , mon grand monsieur, je le prends comme il faut. PHILINTE , se mettant entre deux. IIé! messieurs, c'en est trop. Laissez cela, de grâce. OR ONTE. Ah! j'ai tort , je l'avoue, et je quitte la place. Je suis votre valet, monsieur, de tout mon cœur. *** ALCESTR. Et moi , je suis, monsieur, votre humble serviteur, SCENE III. PHILINTE, ALCESTE, PHILINTE. Hé bien! vous le voyez : pour être trop sincère, ALCESIB. Ne me parlez pas. PHILINTB. Plus de société. PHILINTB. ALCESTE PHILINTE. Si je... Point de langage. PHILINTE. ALCESTE. Mais... Encore. On outrage... ALCESTE. Ah! parbleu! c'en est trop. Ne suivez point mes pas. PHILINTE. Vous vous moquez de moi; je ne vous quitte pas. FIN DU PREMIER ACTE |