ALCESTE. C'est que jamais, morbleu! les hommes n'ont raison, CKLIMÈNE. ALCESTE, CLITANDRE. ACASTE. ALCESTE. .Non, madame, non, quand j'en devrois mourir, Vous avez des plaisirs que je ne puis souffrir ; Et l'on a tort ici de nourrir dans votre âme Ce grand attachement aux défauts qu'on y blâme, Pour moi, je ne sais pas; mais j'avouerai tout haut Que j'ai cru jusqu'ici madame sans défaut. De grâces et d'attraits je vois qu'elle est pourvue Mais les défauts qu'elle a ne frappent point ma vue. Ils frappent tous la mienne; et, loin de m'en cacher, Elle sait que j'ai soin de les lui reprocher. Plus on aimne quelqu'un, moins il faut qu'on le flatte : A ne rien pardonner le pur amour éclate; Et je bannirois, moi, tous ces lâches amants Que je verrois soumis à tous més sentiments, Et dont, à tous propos, les inolles complaisances Donneroient de l'encens à ines extravagances. CÉLIMÈNE. ÉLIANTE. La pale est aux jasınins en blancheur comparable; peu d'attraits chargée, Est mise sous le nom de beauté négligée; La géante paroît une déesse aux yeux ; La naine, un abrégé des merveilles des cieux; L'orgueilleuse a le coenr digne d'une couronne; La fourbe a de l'esprit; la sotte est toute bonne ; La trop grande parleuse est d'agréable humeur; El la muette garde une honnête pudeur. C'est ainsi qu'un amant dont l'ardeur est extrême Aime jusqu'aux défauts des personnes qu'il aime. ALCESTE. Et moi, je soutens, moi... CÉLINÊNE. Brisons là ce discours, ALCESTE. La peur de leur départ occupe fort votre âme! Sortez quand vous voudrez, wessieurs; mais j'avertis Que je ne sors qu'après que vous serez sortis. ACASTE. CLITANDRE. Moi, ponrvu que je puisse être au petit couché, CKLIMINE à Alceste. ALCESTE. Non, en aucune sorte. Nous verrons si c'est moi que vous voudrez qui sorte. SCÈNE VI. ALCESTE, CÉLIMÈNE. ÉLIANTE, ACASTE, PHILINTE, CLITANDRE, BASQUE. BASQUE , à Alceste. Monsieur, un homme est là, qui voudroit vous parler Pour affaire, dit-il qu'on ne peut reculer. ALCESTE. Dis-lui que je n'ai point d'affaires si pressées. BASQUE. CÉLTMÈNE, à Alceste. Allez voir ce que c'est, Ou bien faites-le entrer. SCÈNE VII. ALCESTE, CÉLIMÈNE, ÉLIANTE, ACASTE, PIILINTE, CLITANDRE, UN GARDE DE LA MARÉCHAUSSÉE. ALCESTE, allant au-devant du garde. Qu'est ce donc qu'il vous plaît Vencz, monsieur. LE GARDE Monsieur, j'ai deux mots à vous dire. ALCESTE. Vous pouvez parler haut, monsieur, pour m'en ins truire, LE GARDE. Messieurs les maréchaux, dont j'ai commandement, Vous mandent de venir les trouver promptement, Monsieur. ALCESTE. Qui? moi, monsieur? LE GARDE. Vous-même. Et pour quoi faire ? à Alceste. CELI MÅNB, à Philinte. Comment? PHILINTE. Oronte et lui se sont tantôt bravés ALCESTE. PHILINTE. ALCESTE. PHILINTE. Mais, d'un plus doux esprit... ALCESTE. PILINTE. ALCESTE. J'irai; mais rien n'aura pouvoir PHILINTE. ALCESTE. Je soutiendrai toujours , morblen! qu'ils sont maıvais Et qu'un homme est pendable après les avoir faits. (ů Clilandre et Acaste, qui rient.) Par la sambleu! messieurs, je ne croyois pas être Si plaisant que je suis. CÉLIMÈNE. Allez vite paroître Où vous devez. ALCESTE. J'y vais, madame ; et sur mes pas Je reviens en ce lieu pour vuider nos débats. FIN DU DEUXIÈME ACTE. |