Il l'emporte en tremblant; le chemin dans sa fuite Il revoit son Eustelle; il tombe à ses genoux; Sa bouche à son amant donne l'ordre de fuir, Beau sexe, à ton courroux dusses-tu m'immoler, C'est ton plus grand secret que je vais révéler : Tu peux dans certains cas prendre un air inflexible; Nous a fait par l'estime arriver aux plaisirs, Ne peut malgré nos torts barricader ton cœur; La vengeance en cachette a beau t'offrir des armes, J'ai su depuis qu'Eutrope avec la jeune Eustelle Avait serré les noeuds d'une chaîne éternelle, Qu'au pigeon réchappé des horreurs de la mort Et que le brave Ogier, déposant son armure, Rappelait aux amans leur tant douce aventure En faisant tous les ans couver sous leurs regards Les oiseaux de Vénus dans le casque de Mars. Des vers alexandrins, aidé de l'épisode, Quand nous aurons gravi la montagne sacrée, Songeons qu'il est un art de peindre par les mots, Et copions toujours la nature à propos; Tâchons que les patois, épurés dans leur course, FIN DU QUATRIÈME ET DERNIER CHANT. NOTES DU CHANT PREMIER. Il est, PAGE 3, VERS 1. n'en doutons pas, il est une harmonie Qui naît du choix des mots qu'enchaîne le génie, Les fréquens exemples d'harmonie imitative qui se trouvent dans les poëtes latins peuvent-ils être rendus dans notre langue d'une manière satisfaisante? C'est aux vers de Boileau et à ceux de M. l'abbé Delille à répondre. L'art de disposer les mots de la manière la plus convenable aux idées, aux images et aux sentimens qu'on veut employer, peut-il exister dans la langue française? C'est aux grands poëtes du siècle de Louis XIV et du nôtre à le prouver. Les différentes recherches que j'ai faites sur la partie mécanique du style m'ont démontré à moi-même qu'il était possible, dans tous les genres, et surtout dans les morceaux de poésie descriptive, de combiner des expressions analogues par leurs sons particuliers au ton général du sujet. Je conviendrai sans doute avec un écrivain d'un mérite distingué que le poëte le plus heureusement né est celui qui peint à l'oreille sans s'en apercevoir, et qui dans ses vers nombreux voit venir les termes sonores s'accorder d'eux-mêmes avec la pensée. Mais il conviendra peut-être avec moi qu'on peut rapprocher avantageusement certaines syllabes, multiplier à propos certaines lettres, et faire résulter de ce calcul, puérile au premier coup d'œil, des effets variés de mélodie et d'harmonie poétiques. PAGE 3, VERS 6. Et chaque alexandrin, qu'une image décore, Voltaire a fort bien défini, dans son épître au roi de la Chine, cette espèce de vers, plus noble que les autres et en même temps plus difficile. Ton peuple est-il soumis à cette loi si dure PAGE 4, VERS 9. Qu'un poëte fidèle à l'onomatopée Ce mot est grec: ivoμatozoid, comme pour dire rỡ |