;

leurs enfans qui entreraient dans la terre promise ; et que pour ceux qui étaient sortis d'Egypte, ils mourraient tous (1), à la réserve de deux hommes seulement, Josué et Caleb qui lui avaient été fidèles. Il y eut er core une grande révolte de trois des principaux du peuple, Coré, Dathan et Abiron: Dathan et Abiron furent abîmés dans la terre qui s'ouvrit sous leurs pieds, et les engloutit tout vivans avec toutes leurs familles. Coré fut dévoré par un feu miraculeux (2), voulant offrir de l'encens comme les sacrificateurs 9. et il y eut près de quinze mille rebelles qui périrent en cette occasion. Une autre fois, pour punir leur murmure Dieu leur envoya des serpens brûlans qui en firent mourir un grand nombre; mais Dieu sauva tous ceux qui purent regarder un serpent d'airain, que Moïse fit par son ordre (3). Enfin ils se débauchèrent avec les filles des Madianites, qui leur firent adorer leurs idoles, et, pour punition, il en fut tué vingtquatre mille. C'est ainsi que ce peuple ingrat reconnaissait les bienfaits de Dieu, et observait l'alliance qu'il avait jurée.

LEÇON XIII.

Des derniers discours de Moïse.

OISE conduisit le peuple jusqu'à la terre promise (4); mais il n'y entra point, et la vit seulement de loin. Avant que de mourir, il fit

(1) Num. VI. (2) Num. XXI, 9. (3) Num. XXV. (4) Deut, I, II, etc.

au peuple de grandes exhortations (1) et leur fit renouveler l'alliance qu'ils avaient faite au sortir d'Egypte. Il leur représenta que Dieu les avait pris pour son peuple bien-aimé (2) entre les nations de la terre, qui toutes lui appartiennent comme à leur créateur : qu'il avait fait ce choix, non pour leur mérite, mais par sa pure bonté, et en considération des promesses qu'il avait faites à leurs pères ; qu'il allait les faire entrer dans la terre de Chanaan, terre où coulait le lait et le miel, c'est-à-dire fertile et délicieuse; qu'il les ferait multiplier, et les protégerait, et leur donnerait l'avantage sur tous leurs ennemis, et que pour tant de bienfaits il ne leur demandait que de l'aimer. Il est vrai qu'il leur demandait leur amour tout entier. Tu aimeras, dit-il (3), le Seigneur ton Dieu de tout ton coeur de toute ton ame et de toutes tes forces; tu observeras tous ses commandemens et toutes les cérémonies de sa loi. A ces exhortations, Moïse ajouta de terribles menaces contre le peuple (4), s'il était infidèle à Dieu. Il leur dénonça de sa part la stérilité, la famine, de cruelles maladies, les guerres, le pillage, la captivité, et qu'ils seraient enfin chassés de la terre promise, et dispersés par tout le monde. Moïse fit encore au peuple une promesse bien plus sublime (5); il prédit que Dieu leur donnerait après lui un prophète (6) d'entre leurs frères, semblable à lui, c'est-à-dire le Sauveur du monde ; qu'il

(1) Deut. IX, 6. (2) Deut. IX, 4. (3) Deut. VI, 5. (4) Deut. XXVII et Lev. XXVII. (5) Deut. XV, I, 7, 15. (6) Aot. VII, 3.

devait être législateur comme Moïse, et ferait encore de plus grands miracles, en apportant aux hommes une nouvelle alliance et un nouveau Testament plus parfait que l'ancien. Il devait naître entre les Israélites, comme il avait été déjà revélé à Abraham et à Jacob, et il devait apporter aux hommes les ordres de Dieu, non plus d'une manière terrible, en leur parlant du haut d'une montagne au milieu des flammes et des tonnerres mais en conversant familièrement parmi eux avec douceur et humanité. Pour montrer la différence des deux législateurs (1), Moïse mourut sans dans la terre promise, parce que la loi qu'il avait donnée, n'amènerait rien à la perfection. Et le peuple fut mis en possession par Josué, dont le nom est le mème que Jésus, et signifie Sauveur.

entrer

LEÇON XIV.

De l'établissement du peuple dans la terre

promise.

DIEU fit encore de grands miracles pour

mettre les Israélites en possession de la terre de Chanaan (2). Le fleuve du Jourdain s'arrêta pour leur donner passage (3), comme la mer rouge avait fait. Les murailles de la ville de Jéricho tombèrent au son des trom

(1) Deut, XXXIV, 5, Heb. VII, 19. (2) Jos. III. (3) Jos. 5, 1.

pettes (1). Dieu envoya sur leurs ennemis de la grêle mêlée de pierres et de feu. Le soleil et la lune s'arrètèrent à la prière de Josué pour lui donner le loisir d'achever une victoire. Ils défirent un grand nombre de rois et plusieurs peuples plus puissans qu'eux, qui habitaient ce pays, et que Dieu leur livra pour exécuter sa vengeance; car ces Chananéens étaient adonnés à toutes sortes d'idolatries, d'impudicités et de crimes les plus abominables. Les Israélites en tuèrent la plus grande partie, prirent leurs villes et leurs terres, et profitèrent de leurs travaux. Ils demeurèrent les maîtres et les possesseurs paisibles de tous le pays, qu'ils partagèrent en douze parts pour les douze Tribus. Elles étaient descendues des douze patriarches fils de Jacob (2), qui avait ordonné en mourant, qu'au lieu de Joseph on compterait ses deux fils Ephraïm et Manassé. Ainsi il y avait en tout treize tribus; mais celle de Levi n'eut point de terre en partage, parce qu'elle était consacrée à Dieu, et destinée au service du tabernacle; les autres devaient la nourrir des dîmes de leurs fruits. La Tribu de Juda eut le premier lot et le plus grand, et fut toujours regardée comme devant commander aux autres. Ainsi Dieu exécuta fidèlement de sa part le traité qu'il avait fait avec les Israélites, et accomplit ponctuellement toutes ses promesses (3); mais ils firent tout le contraire, et ne tinrent rien de ce qu'ils

(1) Jos. X, 11. (2) Jos. XV, XVI, etc. (3) Gen. XLVII, 5.

avaient promis. Outre qu'ils s'étaient révoltés (1) plus de dix fois pendant le voyage, étant entrés dans la terre, ils épargnèrent plusieurs des anciens habitans (2), et firent avec eux des alliances et des mariages, quoique Dieu leur eût expressément commandé de les passer tous au fil de l'épée, et de renverser toutes leurs idoles. Ils adorèrent ces idoles, et commirent les mêmes abominations que les Chananéens. Ils commencèrent (3) alors à voir l'exécution des menaces de Dieu. Toutes les fois qu'ils le quittèrent, il les livra à leurs ennemis, qui les tinrent en servitude, et toutes les fois qu'ils revinrent à lui, il leur suscita des libérateurs, qui furent la plupart de ceux qui les gouvernèrent sous le nom de Juges. Ainsi tout ce que Moïse avait prédit s'accomplissait de jour en jour.

TANDIS

LEÇON XV.

De l'Idolatrie.

ANDIS que Dieu prenait tant de soin des Israélites (4), il laissait encore les autres nations dans l'ignorance et le péché, les abandonnant à leurs passions déréglées. Les hommes ne regardaient plus que leur corps, et ne s'appliquaient qu'aux choses matérielles. Ils sentaient bien en leur conscience qu'ils ne s'étaient pas faits eux-mêmes; la beauté des

(1) Jos. XXI, 1. (2) Num. XV, 22. (3) Jud. XI, 28. (4) Actes XIV, 15, XVII, 20