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toutes les fonctions des sacrificateurs et des lévites. Il n'y avait que ce seul temple dans toute la terre d'Israël, et il n'était permis de sacrifier que sur ce eul autel rendre plus sensible l'unité de Dieu et de son Eglise. Salomon vécut dans l'état le plus heureux que l'on puisse imaginer sur la terre. Il commandait à plusieurs nations étrangères, outre le peuple de Dieu: il avait des richesses immenses (1), une prodigieuse quantité d'or et d'argent, et jouissait de tous les plaisirs de la vie. Mais ce qui était bien plus excellent que tous les trésors et que tous les plaisirs sensibles, c'est la sagesse que Dieu lui avait donnée, et qui le mettait au-dessus de tous les hommes. Nous la voyons encore dans ses écrits (2) où il enseigne la sagesse véritable, qui est de bien régler nos mœurs. On y voit la description de la sagesse de Dieu, source de celle des créatures. Elle dit qu'elle était en Dieu au commencement avant qu'il formât ni la terre, ni la mer, ni les cieux, ni les abîmes qu'elle assistait à la production de tous les ouvrages, et faisait tout avec lui en se jouant. Elle ajoute que ses délices sont d'être avec les hommes, et les invite tous à s'approcher d'elle, à s'enrichir de ses trésors et se rassasier à son festin, c'est-à-dire se remplir de sa doctrine ou se trouve la vie et le salut. C'est ainsi que la sagesse parle dans les proverbes ou sentences morales de Salomon. Il a composé un cantique, où il représente l'affection de (1) 3. Reg. III, IV, IX, X, (2) Prov. VII, 22, etc.

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Dieu envers son Eglise, sous l'image de l'amour le plus fort qui soit entre les hommes, qui est celui d'un époux et d'une épouse. Mais il profita si mal des dons de Dieu qu'il s'égara dans sa vieillesse pour s'ètre trop abandonné aux plaisirs, particulièrement des femmes. Il en aima un nombre excessif (1), même d'étrangères qui l'engagèrent dans l'idolatrie, tant sa faiblesse fut grande, Dieu le permit ainsi, pour nous montrer par la chute d'un homme si sage, le danger qu'il y a dans le plaisir et dans la prospérité temporelle et pour nous convaincre de ce que Salomon a dit lui-même , que tout misère et vanité sous le soleil (2).

n'est que

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LEÇON XVIII.

Du schisme des dix Tribus ou de Samarie.

POUR

OUR punition des péchés de Salomon, son Royaume fut divisé après sa mort (3). Il n'y eut que la Tribu de Juda et celle de Benjamin (4) qui obéirent à son fils Roboam; les dix autres reconnurent pour leur Roi Jéroboam, de la Tribu d'Ephraim. Ce rebelle craignit que les Israélites ne retournassent à l'obéissance de leur Roi légitime, s'ils continuaient d'aller faire leurs prières et leurs sacrifices à Jérusalem. Pour les en détourner, il changea de religion; et comme ils aimaient

(1) 3. Reg. XI. (2) Eccl. 2. (3) 3. Reg. XIII. (4) Ibid. 26.

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le

les idoles, il mit deux veaux d'or en deux endroits de son Royaume il éleva plusieurs autels, fit des Sacrificateurs, qui n'étaient point de la Tribu de Lévi; institua une fète de son invention, gardant toutefois, au reste la loi de Dieu. Tous les Rois qui succédèrent à Jéroboam, entretinrent cette fausse religion, et ce schisme dura toujours depuis. On appèle schisme la division des Eglises : quand une partie du peuple de Dieu se sépare de l'Eglise universelle, qui seule est la véritable. Or, siège de la vraie Eglise était à Jérusalem (1), parce qu'on y adorait Dieu dans le temple que David et Salomon avaient bâti par son ordre; parce qu'on y observait la loi qu'il avait donnée à Moïse, et que le service s'y faisait par les Lévites et les Prêtres, enfans d'Aaron, qu'il avait choisis. Cette Eglise avait subsisté depuis le commencement du monde. Car Moïse avait recueilli la tradition de la créance d'Abraham, Abraham celle de Noé, Noé celle d'Enoc et des autres Saints plus anciens que le déluge, jusqu'à Adam. L'Eglise qui servait Dieu sous la loi de Moïse, est souvent nommée Sýnagogue, d'un nom qui signifie aussi assemblée. Le Royaume des dix Tribus fut nommé d'Israël, ou d'Ephraïm, ou de Samarie, à cause de la ville qui en fut depuis la capitale; et le Royaume qui demeura à la race de David, fut nommé le Royaume de Juda; mais il con-tenait deux autres Tribus, Benjamin et Lévi. Car les Sacrificateurs et les Lévites étant privés

(1) 2. Paral. XII, 9.

de leurs fonctions par Jéroboam, quittèrent son Royaume, et se réunirent tous à Juda; et dans les autres Tribus, plusieurs demeurèrent fidèles à Dieu et continuèrent à le venir adorer à Jérusalem. Le Royaume de Juda ne fut pas toutefois exempt de vices et d'impiétés ; plusieurs Rois descendus de David ne suivirent point ses exemples: plusieurs furent idolatres, vicieux, injustes, cruels. Même entre les Juifs qui pratiquaient extérieurement la loi de Dieu, la plupart ne lui obéissaient que par crainte, et pour les biens temporels il y en avait peu qui le servissent par affection.

que

LEÇON XIX.

Des Prophètes.

Ce fut depuis le schisme des dix Tribus, Dieu envoya le le plus de Prophètes pour consoler les vrais fidèles, et ramener de leur égarement les rebelles et les pécheurs. On appelait Prophètes ceux que Dieu inspirait, les remplissant de son Saint-Esprit, pour leur découvrir les choses cachées, ou même l'avenir, et déclarer ses volontés par leur bouche. Tels avaient été Moïse, Samuel, David, Salomon et plusieurs autres. Mais on nommait particulièrement Prophètes ceux qui se séparaient des autres hommes, pour mener une vie plus parfaite, comme une espèce de religieux. Ils étaient remarquables par leur pauvreté (1), leurs jeû

(1) Voyez Mœurs des Israélites, ch. 22.

ans

nes fréquens, leurs habits de sacs et de peaux, leur vie pénitente et retirée. Leur application était la prière, la méditation de la loi de Dieu et l'instruction du peuple. Les plus illustres furent Elie et Elisée, tous deux dans le Royaume d'Israel, où le besoin était plus grand. Elie fit cesser la pluie pendant trois et demi (1), pour punir l'idolatrie du roi Achab; et pour confondre les Sacrificateurs des idoles devant tout le peuple (2), il fit tomber du feu du ciel sur un sacrifice qu'il avait préparé à Dieu. Il ressuscita un enfant mort, et fit plusieurs autres miracles. Enfin il fut enlevé au ciel dans un charriot de feu, et est encore vivant aussi bien qu'Enoc (3). Elisée, son disciple, lui succéda: il fit aussi de très-grands miracles, qui lui attiraient le respect des Rois, même infidèles, et un mort ressuscita pour avoir touché ses os (4). Toutefois la plupart de ces saints Prophètes furent maltraités (5) et persécutés par les Princes à qui ils reprochaient leurs crimes, et quelques-uns furent cruellement mis à mort (61. Il y avait aussi de faux prophètes, c'est-à-dire des imposteurs, qui se disaient faussement inspirés de Dieu, qui flattaient les Rois et les peuples, en leur prédisant des choses agréables, et démentant impudemment les vrais Prophètes. L'événement faisait voir par qui le Saint-Esprit avait parlé, et pour le connaître, les prophé ties étaient écrites et soigneusement gardées.

(1) 3. Reg. XXII. (2) 3. Reg. XVIII, 29. (3) 4. Reg. XI, 21. (4) 4. Reg. XIII, 21. (5) Acc. VII, 52. (6) Heb. VI, 37.

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